"Nous voulons des coquelicots"
"Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles, dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises. Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles psychomoteurs chez les enfants, des infertilités, des malformations à la naissance. L’exposition aux pesticides est sous-estimée par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant. Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il y en a des milliers. [...]"L'appel des coquelicots
"Le drame est de dimension biblique, je ne trouve pas d’autres mots pour le décrire."
L’"Appel des coquelicots" est sans équivoques : l’interdiction de TOUS les pesticides de synthèse est une évidence, une urgence. Pour Fabrice Nicolino, journaliste (ex-Arrêt sur images, Charlie Hebdo) qui traite le sujet des pesticides depuis plusieurs décennies, il n’est plus question d’attendre : "Là il faut arrêter de parler, il faut agir, et vite" préconise-t-il, avant d’ajouter "Des études tout à fait sérieuses ont montré qu’1/3 des oiseaux ont disparu en 15 ans. On estime que depuis les années 60-70, on a perdu 80% des insectes. C’est colossal ! Le drame est de dimension biblique, je ne trouve pas d’autres mots pour le décrire." Il réunit une équipe d’une quinzaine de bénévoles, monte l’association sans financement "c’est un peu bringuebalant !", qui lance l’appel le 12 septembre en ligne et dans Charlie Hebdo. En trois semaines, 250 000 personnes l'ont signé. C'est beaucoup... Mais seulement à 1/20ème de l’objectif de l’appel : 5 millions de signatures ! Ambitieux ? Oui, mais loin d’être impossible selon Fabrice Nicolino : "En France, au moins 1 million de personnes ont déjà rompu avec les pesticides. L’agence bio, qui est une agence nationale, a montré que 91% des français avaient consommé au moins une fois du bio pendant l’année. Nous avons lancé l’appel car on a senti que les français étaient mûrs pour se mobiliser."
La mobilisation est bien ce à quoi invite l’appel : "Ce n’est pas une pétition que l’on signe et que l’on oublie 20 minutes après." précise Fabrice Nicolino. À partir du vendredi 5 octobre, tous les citoyens signataires sont appelés à se rassembler devant les mairies de leurs villes et villages pour faire entendre leur opposition aux pesticides. Un signe de ralliement : porter un coquelicot "Nous avons trouvé que c’était un très beau symbole pour une action collective" et surtout, les coquelicots ne sont pas du tout resistants aux pesticides. Pour l’heure 401 évènements sont répertoriés dans toute la France. Beau départ !
" Le vendredi 5 octobre à 18H30, les signataires de l’Appel se retrouvent devant les mairies de leurs villes et villages. Ça va swinguer, coquelicots à la boutonnière ! Il y aura des instruments de musique, des chorales, des verres de vin, de champagne et d’orangeade, des cris d’enfants, des sonnettes de vélos, des tambours et des casseroles, des clowns de toute sorte. Juré, on va s’amuser et faire du bruit."Rassemblement des coquelicots
- On signe l'appel et on rejoint l’un des 401 évènements devant sa mairie.
- On télécharge les outils de communication, son tutoriel DIY pour fabriquer son coquelicot ou on en commande en ligne (fabriqués avec du tissus de récupération dans un atelier de réinsertion).
- On arrête d’utiliser des pesticides dans ses usages personnels [Lire notre infographie]