Pourra-t-on toujours dire « heureux comme un poisson dans l’eau » dans
10 ans ? Pas sûr. Crevettes roses, anchois, anguilles ou bars : des délices
dans l’assiette, mais bientôt portés disparus dans les océans.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO), 93% des stocks mondiaux de poissons sauvages
sont soit surexploités (33,1%) soit exploités à leur niveau maximum
durable (59,7%). Autant dire que les océans voient rouge. En France,
certains amateurs s’inquiètent même que les générations futures ne
puissent jamais avoir la chance de goûter du poisson.
Alors, avant d’en arriver là, on arrête de noyer le poisson
et on part à la pêche aux bonnes pratiques !
espèces connues y vivent
:
mammifères, poissons, reptiles,
mollusques, végétaux, planctons,
microbes…
Certaines étaient déjà
présentes au temps des dinosaures
!
Le drame ?
Le WWF estime qu’entre 1970 et 2012,
les populations marines ont presque
été
divisées par 2
.
+ de 5X plus
d’espèces restent
à découvrir, selon
les scientifiques.
Sous l’océan…
se cache une colossale
biodiversité
:
ont été pêchés dans le monde en 2016
soit une hausse de 379% depuis 1950 !
Et le chiffre serait sous-estimé d’environ 30% selon une étude
scientifique internationale conduite en 2016.
Le comble, c’est que les subventions accordées par de nombreux États
pour aider le secteur de la pêche ont des effets pervers dévastateurs. Le
plus souvent, les sommes allouées permettent d’acquérir ou de moderniser
les flottes à des prix défiant toute concurrence. Si au départ, c’est la fête
pour les pêcheurs, cela participe aussi à mettre les stocks de poissons
sous pression et donc à terme à diminuer leurs rendements et leurs
L’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du Port
(PSMA), entré en vigueur en 2016 a été ratifié par 54 pays +
l’UE. C’est le premier accord international de lutte contre la
pêche illicite. Il interdit l’accès aux ports et au déchargement
à tous les navires pratiquant ce type de pêche.
Il est difficile de ne pêcher que le
poisson recherché. Généralement, les
pêcheurs remontent aussi dans leurs
filets
d’autres espèces non voulues
.
Il s’agit le plus souvent de poissons
de petite taille et de faible valeur,
mais parfois aussi de juvéniles
d’
espèces surexploitées et
d’animaux menacés d’extinction
,
comme les tortues de mer, les requins
d’animaux menacés d’extinction
,
et les raies.
L’Union Européenne estime que les
chances de survie des poissons rejetés
en mer sont faibles. En janvier 2019, une
loi entre alors en vigueur afin d’interdire
la pratique pour tous les navires de
pêche professionnels.
Désormais, ils doivent ramener au port
l’ensemble des prises réalisées afin
qu’elles soient comptabilisées.
L’objectif ? Rendre compte de toutes les
prises, même celles d’espèces contrôlées.
L’idée est ensuite de développer une
pêche plus efficace avec une meilleure
sélection des captures et valoriser
l’ensemble des prises.
Pourquoi les prises accidentelles sont si
nombreuses ? C’est que certains navires
de pêches utilisent des engins qui ne
font pas vraiment dans la dentelle. De
manière générale, la pêche a un impact
sur l’écosystème marin. Surtout, toutes
les techniques ne peuvent pas être
appliquées en tous milieux et sur toutes
les espèces !
Pour préserver les ressources et faire
perdurer l’activité de pêche, il faut
veiller au grain ! Le MSC étudie par
exemple les pêcheries au cas par cas,
pour évaluer leur impact sur leur
environnement. Une technique de pêche
n’est donc jamais certifiée en soi, tout
dépend de comment elle est utilisée,
de l’état des populations de poissons
pêchés et des écosystèmes concernés.
Seulement, notre appétit halieutique a
quelques fâcheuses conséquences comme
le déclin des espèces marines.
Pourquoi les poissons disparaissent ?
1
La majorité des
stocks de poissons
sont exploités
à un rythme
insoutenable
Près
de 91 millions
de tonnes
2
Trop de poissons
sont capturés
inutilement
des stocks
mondiaux sont
surexploités
C'était 10%
en 1974.
33
%
(vivants, blessés ou morts), car la cale
est pleine ou que l’espèce n’est pas
intéressante commercialement.
7
%
des poissons
capturés sont
rejetés en mer
Dans
le monde
Faisons le point sur les différentes
techniques de pêche :
Reste un autre
point noir
:
le gaspillage après
le débarquement
de la marchandise.
Il arrive que des poissons soient
relâchés dans un milieu naturel
différent du leur
, accidentellement
ou volontairement. Le problème, c’est
qu’ils peuvent y
chasser des espèces
qui étaient jusque-là dominantes
,
ou leur piquer leur nourriture, et ainsi
chambouler tout un écosystème
.
Dont l’homme fait aussi partie.
du volume
de poisson
est perdu
entre le port
et l’assiette
des 12
000
espèces
exotiques
introduites en
Europe sont
envahissantes
3
L’introduction
d’espèces invasives
menace certaines
populations
de poissons
Bon, bon, bon. On fait quoi alors
?
On reporte notre appétit
sur le poisson d’élevage
?
Les dommages sont à la fois
:
Sanitaires
Les espèces exotiques fraîchement implantées
peuvent
transmettre des maladies à l’homme
,
contre lesquelles il n’est pas protégé.
Économiques
Perte de récolte
et
dégradation
d’infrastructures
. Le préjudice est évalué à
11,6
milliards d’euros
rien qu’en Europe.
Sociaux
La perte de récolte
pèse
sur le
revenu des pêcheurs
(et donc leurs familles) et la
santé des
entreprises
liées à cette pêche.
Environnementaux
La perte de biodiversité
peut conduire
à l’extinction d’une espèce autochtone.
4
L’impact des activités
humaines
Aquaculture, nf
:
Production d’organismes aquatiques en eau douce,
saumâtre ou marine et dans les conditions contrôlées
ou semi-contrôlées par l’homme, qu’il s’agisse
d’animaux ou de végétaux.
Moules, huîtres, saumons, dorades… Cultiver des
poissons en milieu fermé a quelques avantages
:
• … et de limiter l’exploitation
de certaines espèces
de poissons sauvages.
• Cela permet de répondre
à la demande mondiale
croissante de poissons…
L’autre problème de l’aquaculture est le recours
aux antibiotiques.
D’un côté, ils permettent de
limiter le risque d’épidémie au sein des enclos.
Mais de l’autre, ils affectent aussi les poissons
voisins des fermes.
D’où l’importance d’une
aquaculture responsable
!
?
L’aquaculture a généré en 2016
80 millions
de tonnes de produits marins.
La Chine produit plus de poissons
d’élevage que tous les autres
pays au monde réunis.
Mais pas besoin
d’avoir la médaille
Fields pour
comprendre
que
le ratio
est mauvais !
D’autant plus que
la plupart des
poissons sauvages
ne proviennent pas
de stocks gérés
durablement.
Des produits de
substitution
existent,
comme
le soja
.
Avantage :
il est
meilleur marché
.
Inconvénient :
une
grande quantité
provient du Brésil,
où il pousse sur des
parcelles de forêt
amazonienne, parfois
sous forme d’
OGM
.
Cela dit, tous les
poissons ne sont pas
nourris de la sorte.
31 % de la production
issue de l’élevage
se débrouille sans
l’homme pour
manger.
La carpe
argentée, les huîtres
et les moules
en font parties.
+
Très bien. Reste que certains poissons
d’aquaculture sont des gros
consommateurs de poissons marins.
240
000
L’un des principaux indicateurs de cette chute est l’indice
planète vivante (IPV) marin établi par le WWF. Celui-ci
mesure l’évolution de la biodiversité aquatique en suivant de
près
6 170 groupes d’animaux marins représentant 1 353
espèces
.
Certaines espèces ont vu leur population chuter
de 75% en 4 décennies
.
C’est une perte gigantesque ! Mais dans les faits ce chiffre
est sans doute encore plus important, puisque l’IPV marin
comporte peu de données sur la pêche artisanale, la pêche
de loisir et la pêche illégale – qui représenterait à elle seule
26 millions de tonnes par an
.
186
79
espèces
marines
menacées
dont
espèces
en danger
critique
dont
dauphins
baleines
raies
esturgeons
coraux
requins
La liste rouge des espèces en danger d’extinction
,
mise à jour par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), recense
:
Casiers
?
Palangre
de fond
?
Palangre
flottante
ou dérivante
?
Chalut
pélagique
?
Senne
tournante
?
Filet
maillant
?
Filet dérivant
?
Chalut
de fond
?
Drague
?
Pêche
à la ligne
ou à la canne
?
D’après la FAO, le poisson
« protège contre les maladies
cardiovasculaires et contribue
au développement du cerveau
et du système nerveux du
fœtus et du nourrisson »
.
Mais ce n’est pas tout. Riche,
le poisson enrichit.
Aujourd’hui,
1 personne / 10
dépend de la pêche comme
moyen de subsistance,
notamment dans les pays
du Sud.
Protéines
:
de grande qualité,
facilement
assimilables et
contenant les
acides aminés
essentiels. Une
portion de 150 g
satisfait entre 50
et 60% des
besoins quotidiens
en protéines d’un
adulte. Le poisson
est d’ailleurs la
principale source
de protéine
animale pour 3
milliards de
personnes dans le
monde.
Vitamines
:
A, D, E et B
Minéraux
:
phosphore
et calcium
Oligo-éléments
:
cuivre, fer, fluor,
iode, zinc
et sélénium
Graisses non
saturées
:
dont oméga 3
Des poissons
qui nous veulent
du bien
sont affectés
à des usages
non-alimentaires :
fabrication de farine
et d’huile
(principalement
pour nourrir les
animaux d’élevage),
applications
pharmaceutiques, …
12
%
88
%
sont destinés
à la
consommation
humaine
1 poisson
pêché sur
4
retourne à l’eau
En France
3/4
L'exemple le plus parlant,
c’est celui des récifs
coralliens,
sont aujourd’hui
menacés d’extinction.
Impossible de se cacher derrière notre bouée licorne.
On le sait : nos activités ont un impact dans le changement
climatique et la destruction des écosystèmes marins
(pollution, plastiques en tout genre, tourisme, gaspillage…)
Sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse
(Canada),
deux chercheurs ont récemment constaté que le brochet maillé,
introduit par des pêcheurs dans la région dix ans auparavant, se
nourrissait de jeunes saumons.
Le problème est que le stock
de saumon s’est déjà effondré de 90 % depuis les années
1980 dans la zone, et qu’il peine à se renouveler.
On passe sa souris sur le filet
pour découvrir la méthode
de pêche.
?
Filet
27
%
Sur les
171 millions
de tonnes de poissons produites
(pêche + aquaculture) dans
le monde en 2016 :
11
%
Crustacés
9
%
Amphibiens
2
%
Poisson
68
%
Mollusques
21
%
4kg
de poissons
sauvages
il faut en
moyenne
pour
1kg
de poissons
d’élevage
Ces poiscailles réduits à l’état de farine et d’huile pour
en nourrir d’autres sont des espèces à faible valeur
commerciale, comme l’anchois ou la sardine.
Les poissons qui s’échappent
peuvent affaiblir les stocks
sauvages en modifiant leur
patrimoine génétique en se
reproduisant avec ces derniers.
WWF
dans son rapport
Planète vivante 2016.
20,5
kg
par an
& par habitant
vs 9kg en 1960
34
kg
par an
& par habitant
Monde
France
C’est qu’en près de 60 ans, notre
consommation des produits de la mer
a été multipliée par 2,3
Variétés les plus pêchées
Consommation
VS
Colin d’Alaska
Origine
Anchois
Thon
Cabillaud
Colin d’Alaska
Pêche
Aquaculture
Pêche
Aquaculture
47
%
53
%
68
%
32
%
64
%
des stocks mondiaux
sont victimes de
surpêche ou exploités
au maximum
L’autre fléau de l’exploitation intensive,
c’est la pêche illégale, qui représente
environ
1
poisson
pêché
sur
5
.
Comment ?
Les aquaculteurs responsables doivent
s’assurer que les fonds marins restent
propres, que les eaux soient saines, et
que les animaux soient en bonne santé.
Ils contribuent ainsi au respect de la
biodiversité et des écosystèmes locaux.
Ils garantissent également de bonnes
conditions de travail et des salaires
équitables à leurs employés tout en
respectant les droits et la culture des
communautés locales, en s’assurant par
exemple que leur accès à la ressource
est préservé.
Le problème est le suivant
: de leur
survie dépendent plus de 25 %
d’espèces marines qui y vivent, car elles
y trouvent à la fois nourriture et abri !
C’est ainsi que les populations de
poissons dépendants des récifs
coralliens (suivies via l’indicateur IPV par
le WWF) auraient décliné de 35% entre
1979 et 2012.
Pêche à la ligne ou à la canne
technique utilisée pour capturer
1 seul poisson à la fois.
Cibles
:
thon ou autres grandes espèces de pélagiques
Risques
:
peut provoquer la capture d’une espèce
non-désirée.
Peut être certifié MSC. Une technique qui permet aussi
aux populations de poissons de garder la forme avec des
volumes raisonnables.
Palangres de fond
Axe ancré au fond de la mer, généralement près des côtes,
sur lequel sont fixés jusqu’à 1 000 hameçons.
Cibles
:
roussette, raie, congre, lingue, dorade, merlan…
Risques
:
peut capturer des espèces non-ciblées, dont
des oiseaux marins attirés par les appâts au moment
de la mise à l’eau
Peut être certifié MSC comme cette
pêcherie de légines
Filet maillant
sorte de filet suspendu dans l’eau.
Cibles
:
sole, merlu, baudroie…
Risques
:
peut engendrer des prises accessoires
ou d’autres animaux marins tels que les tortues
ou les mammifères
voir la liste des pêcheries au filet maillant
certifiées MSC
Drague
casier rigide doté d’une lame pour racler le fond marin,
remorqué par un navire.
Cibles
:
coquillages
Risques
:
peut détériorer les fonds marins en profondeur
sur une dizaine de centimètres
voir la liste des pêcheries à la drague
certifiées MSC
Chalut de fond
filet conique lesté pour ratisser les fonds marins,
remorqué par un navire.
Cibles
:
sole, langoustine, baudroie…
Risques
:
capture en moyenne 15 espèces non désirées, dont
certaines dans les grands fonds ont un faible taux de fécondité.
Peut dégrader les habitats et les organismes posés sur le fond
voir la liste des pêcheries au chalut de fond
certifiées MSC
Filet dérivant
interdit en Europe ! Filet flottant déployé verticalement,
avec des mailles de tailles variables.
Cibles
:
sole, merlu, baudroie…
Risques
:
est parfois perdu et continue généralement
à piéger des poissons pour rien.
Palangre flottante (ou dérivante)
axe maintenu à la surface par des flotteurs ou dans les
fonds par des poids, sur lequel sont fixés jusqu’à 1 000
hameçons
Cibles
:
bar, thon, espadon…
Risques
:
peut capturer des espèces non-ciblées, dont des
oiseaux de mer, des tortues et des requins dans certaines zones.
voir la liste des pêcheries à la palangre flottante
certifiées MSC
Chalut pélagique
de grands filets qui retiennent prisonniers les poissons
en pleine eau et à la surface (pas dans les fonds marins).
Cibles
:
hareng, hoki, maquereau
Risques
:
peut occasionner des prises dites « accessoires »
d’espèces non-ciblées
peut être certifiés MSC, comme cette
pêcherie de hareng
Senne tournante
filet utilisé en surface pour encercler
et capturer un banc de poissons.
Cibles
:
thon, maquereau, anchois, sardines…
Risques
:
peut être source de blessures pour
les poissons capturés
voir la liste des pêcheries à la senne tournante
certifiées MSC
Casiers
Des pièges fixes destinés principalement à la capture de
crustacés.
Cibles
:
homards ou crabes
Risques
:
peut engendrer la capture d’espèces
non-ciblées ou de spécimens en « sous-taille »
Peut être certifié MSC, comme cette
pêcherie de
homard
ou de
bulot
Bon, maintenant
qu’on sait tout ça,
Envie d’en savoir plus sur le monde
merveilleux des poissons ?
On obtient
une réponse
en live
Ce n’est pas nous qui pêchons, certes, mais c’est nous qui achetons.
Avec nos choix de consommation, nous pouvons décourager
les producteurs de continuer à cibler les espèces vulnérables.
Voici nos conseils pour ne plus mordre à l’hameçon du marketing
!
Parce que le monde marin est complexe, parce qu’on se
demande si on fait le bon choix, ou tout simplement parce
qu’on veut savoir, on peut interroger les équipes du MSC
directement. On obtient une réponse dans les 7 jours.
ON QUESTIONNE
ON QUESTIONNE
Passion poisson, mais conscience
éveillée ?
On fait attention
aux labels
Un certain nombre de labels
permettent de repérer dans les
rayons des produits certifiés
« pêche durable »
ou
« aquaculture responsable ».
Les plus connus sont :
MSC
(Marine
Stewardship
Council)
Agriculture
biologique
ASC
(Aquaculture
Stewardship
Council)
Pavillon
France
Pour le poisson
d’élevage
Pour le poisson
sauvage
indique que le
poisson a été
pêché par un
bateau au pavillon
français, en aucun
cas, il ne donne
d’indication sur la
durabilité de la
technique de
pêche utilisée.
On peut donc se lancer en cuisine
On peut donc se lancer en cuisine
Le MSC est une ONG internationale à but non-lucratif engagée contre la surpêche. Elle s’appuie sur son
programme de certification et de labellisation pour la pêche sauvage pour encourager tous les acteurs de
la filière à améliorer leurs pratiques. Du pêcheur au consommateur, tous sont invités à faire du travail de
la mer, une activité durable. En 2019, le bureau français fête ses 10 ans ! L’occasion de faire le point sur
son mode de fonctionnement.
Lorsque des pêcheries durables sont
certifiées MSC, leurs produits de la mer
peuvent porter le label du même nom !
En France,
+ de 3 200 produits
sont
labellisés MSC et 16 pêcheries sont dans
le programme de certification. Cela
concerne 17 espèces de poissons
différentes !
Dans le monde,
+ de 38 000 produits
ont le label et 15% des captures
mondiales de poissons sauvages sont
certifiées MSC.
Il existe une grande variété de produits
MSC : surgelés, conserves, frais, chez
tous les types de distributeurs. De quoi
trouver son bonheur.
Une fois certifiées, les pêcheries ne disposent pas de la
certification MSC à vie ! Au maximum, tous les 5 ans, leur
certification est remise en jeu lors d’un audit réalisé par un
organisme certificateur indépendant, accompagné d’experts
scientifiques. Mais elles sont aussi soumises à des révisions
annuelles !
Parce que chaque pêcherie est unique, le programme MSC
s’attache à étudier la pêcherie dans son ensemble, en fonction
de son espèce cible, de son engin de pêche, de sa zone de
pêche et de son impact sur l’environnement.
Au total 28 critères sont analysés.
Rassurés ?
Le MSC travaille
avec les pêcheries,
les fournisseurs et
les distributeurs
pour encourager
un marché des
produits de la mer
durables
Les pêcheries
qui se conforment au référentiel MSC
sont certifiés individuellement comme
durables
Les détaillants
et restaurants
optent pour des produits
de la mer durables
certifiés MSC
Une chaîne
d’approvisionnement
traçable
offre aux consommateurs
l’assurance que seul le
poisson issu de pêcheries
certifiées MSC est vendu
avec le label bleu MSC
Les consommateurs
privilégient le poisson
porteur du label
bleu MSC
La demande
du marché
en poisson
MSC augmente
Plus de pêcheries
décident d’améliorer
leurs méthodes et
demandent à être
évaluées à l’aune du
référentiel MSC
Pour être durables, les pêcheries
doivent prouver qu’elles respectent 3
grands principes :
1 — Stock de poissons durables
l’effort de pêche doit se situer à un
niveau qui permet d’assurer la pérennité
des poissons
2 — Impact environnemental minimisé
les activités de pêche doivent permettre
de maintenir la structure, la
productivité, la fonction et la diversité
de l’écosystème
3 — Gestion efficace des pêcheries
la pêcherie doit respecter les lois et être
capable de s’adapter à tout changement
2
3
4
6
5
1
On reporte son appétit sur
des espèces non menacées
Difficile de suivre entre les différentes saisons (car, oui, il y a
des saisons pour les poissons !) et les états des stocks selon
les régions. Pour éviter de vider les mers, on s’en remet aux
conseils des pro. Le WWF tient par exemple à jour
un « consoguide » pour faire le bon choix : une pastille
verte
pour les espèces à valoriser,
jaune
pour celles à consommer
avec modération et
rouge
pour celles à éviter.
on suit le guide
on suit le guide
On lit les recommandations
On lit les recommandations
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses)
recommande une à deux portions de poisson par
semaine :
Si elle en est moyennement pourvue
(rouget, anchois, bar, truite, dorade,
turbot, brochet, éperlan, pilchard,
flétan).
L’Anses nous met aussi en garde contre
les métaux lourds qui peuvent
s’accumuler dans l’organisme de
certaines espèces, et émet des
recommandations spéciales pour les
enfants et les femmes enceintes.
Si la bête est riche en oméga 3
(saumon, sardine, maquereau, hareng,
truite fumée)
On privilégie d’autres
sources de protéines
Mais attention à ne pas remplacer le poisson par de la viande,
dont l’industrie est à la fois l’une des causes du changement
climatique et de la surpêche
! Il existe des alternatives bien
plus vertueuses
:
Pour les protéines
on en trouve dans les produits
à base de céréales complètes
(blé, avoine, maïs, seigle, riz,
sarrasin, boulgour, etc.),
de légumes secs (pois cassés,
pois chiches, lentilles, haricots
rouges et blancs, flageolets,
fèves, etc.) et bien d’autres
(noix, brocoli, soja, graines
de courges). Le secret, c’est
d’associer les trois !
Pour les minéraux
on trouve
du phosphore
et du calcium
dans le lait,
la farine de blé,
le son d’avoine,
les raisins secs…
Pour les
oligo-éléments
l’œuf de poule est
le seul aliment à
réunir ceux qu’on
trouve la plupart
du temps chez le
poisson. Mais on
en déniche aussi
en nombre dans
les haricots, le
persil, le son de
blé, la noix et les
fruits déshydratés
(abricot, banane,
pruneau).
Pour les
vitamines
on vous conseille
les œufs, les pâtes
aux œufs, le lait,
les pommes
de terre, le maïs
et vos fruits
préférés
!
Pour les oméga 3
noix, laitue,
graines de chia,
huile de chanvre
Prêt à arrêter les sushis ?
On mange
moins
d’animaux
1
2
renseigne sur les techniques de pêche
renseigne sur les techniques de pêche
on achète direct
on achète direct
On se renseigne sur les
techniques de pêche
Des engins de pêche qui ont moins d’impacts sur les fonds
marins et ne capturent pas trop d'espèces par accident ? Si
si, ça existe ! La pêche à pied, les casiers, les lignes de
traîne, le chalut pélagique ou la senne sur banc libre, par
exemple. Comment repérer ça sur l’étal ? Simple : on
regarde l’étiquette !
La mention de la méthode de pêche y est obligatoire en
France.
Une autre solution, c’est de
s’abonner aux paniers poissons
livrés par la plateforme
Poiscaille, qui sont garantis
pêche raisonnée et circuit
court.
Sources
:
FAO
|
Ifremer
|
WWF
|
FAO
|
OCDE
|
ONU
|
MSC
Thon
Colin d’Alaska
Pêche
Aquaculture
68
%
32
%
par an
& par habitant
34
kg
Pourra-t-on toujours dire
« heureux comme un poisson
dans l’eau » dans 10 ans ? Pas
sûr. Crevettes roses, anchois,
anguilles ou bars : des délices
dans l’assiette, mais bientôt
portés disparus dans les océans.
Selon l’Organisation des Nations
Unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO), 93% des
stocks mondiaux de poissons
sauvages sont soit surexploités
(33,1%) soit exploités à leur
niveau maximum durable
(59,7%). Autant dire que les
océans voient rouge. En France,
certains amateurs s’inquiètent
même que les générations
futures ne puissent jamais avoir
la chance de goûter du poisson.
Alors, avant d’en arriver là, on
arrête de noyer le poisson
et on part à la pêche aux bonnes
pratiques !
espèces connues y vivent
:
mammifères, poissons, reptiles,
mollusques, végétaux, planctons,
microbes…
Certaines étaient
déjà présentes au temps des
dinosaures
!
Sous l’océan…
se cache une
colossale
biodiversité
:
240
000
12
%
88
%
est destinée à la
consommation
humaine
Des poissons
qui nous veulent
du bien
Protéines
:
de grande
qualité,
facilement
assimilables et
contenant les
acides aminés
essentiels. Une
portion de 150 g
satisfait entre 50
et 60% des
besoins
quotidiens en
protéines d’un
adulte. Le
poisson est
d’ailleurs la
principale
source de
protéine animale
pour 3 milliards
de personnes
dans le monde.
Vitamines
:
A, D, E et B
Minéraux
:
phosphore
et calcium
Oligo-éléments
:
cuivre, fer, fluor,
iode, zinc
et sélénium
Graisses non
saturées
:
dont oméga 3
C’est qu’en près
de 60 ans, notre
consommation
des produits
de la mer a été
multipliée par 2,3
Variétés les plus pêchées
Consommation
Colin d’Alaska
Origine
Variétés les plus pêchées
Consommation
Origine
Pêche
Aquaculture
47
%
53
%
Anchois
par an
& par habitant
vs 9kg en 1960
20,5
kg
Monde
VS
France
186
espèces
marines
menacées
dont
79
espèces
en danger
critique
dont
dauphins
raies
esturgeons
coraux
requins
baleines
La liste rouge des espèces
en danger d’extinction
,
mise à jour par l’UICN (Union
Internationale pour la Conservation
de la Nature) recense :
Pourquoi
les poissons
disparaissent ?
1
La majorité des
stocks de poissons
sont exploités
à un rythme
insoutenable
Le comble, c’est que les
subventions accordées par de
nombreux États pour aider le
secteur de la pêche ont des effets
pervers dévastateurs. Le plus
souvent, les sommes allouées
permettent d’acquérir ou de
moderniser les flottes à des prix
défiant toute concurrence. Si au
départ, c’est la fête pour les
pêcheurs, cela participe aussi à
mettre les stocks de poissons sous
pression et donc à terme à
diminuer leurs rendements et leurs
ressources.
L’Accord relatif aux mesures du
ressort de l’État du Port (PSMA),
entré en vigueur en 2016 a été
ratifié par 54 pays + l’UE. C’est le
premier accord international de
lutte contre la pêche illicite. Il
interdit l’accès aux ports et au
déchargement à tous les navires
pratiquant ce type de pêche.
Il est difficile de ne pêcher que le
poisson recherché. Généralement,
les pêcheurs remontent aussi dans
leurs filets
d’autres espèces non
voulues
. Il s’agit le plus souvent
de poissons de petite taille et de
faible valeur, mais parfois aussi de
juvéniles d’
espèces surexploitées
et d’animaux menacés
d’extinction
, comme les tortues
de mer, les requins et les raies.
2
Trop de poissons
sont capturés
inutilement
Le drame ?
Le WWF estime
qu’entre 1970 et
2012, les populations
marines ont presque
été divisées par 2.
+ de 5X plus
d’espèces restent à
découvrir, selon les
Cabillaud
Sur les
171 millions
de tonnes
de poissons
produites (pêche
+ aquaculture)
dans le monde
en 2016 :
sont affectés
à des usages
non-alimentaires :
fabrication de
farine et d’huile
(principalement
pour nourrir les
animaux
d’élevage),
applications
pharmaceutiques,
…
D’après la FAO, le poisson
« protège contre les maladies
cardiovasculaires et contribue au
développement du cerveau et du
système nerveux du fœtus et du
nourrisson »
.
Mais ce n’est pas tout. Riche,
le poisson enrichit.
Aujourd’hui,
1 personne / 10
dépend de la pêche comme
moyen de subsistance,
notamment dans les pays
du Sud.
Seulement, notre appétit
halieutique a quelques fâcheuses
conséquences comme
le déclin des espèces marines.
ont été pêchés dans le monde en
2016 soit une hausse de 379%
depuis 1950 !
Et le chiffre serait sous-estimé
d’environ 30% selon une étude
scientifique internationale
conduite en 2016.
Près
de 91 millions
de tonnes
L’un des principaux indicateurs de
cette chute est l’indice planète
vivante (IPV) marin établi par le
WWF. Celui-ci mesure l’évolution
de la biodiversité aquatique en
suivant de près
6 170 groupes
d’animaux marins représentant 1
353 espèces
.
Certaines espèces ont vu leur
population chuter
de 75%
en 4 décennies.
C’est une perte gigantesque !
Mais dans les faits ce chiffre est
sans doute encore plus important,
puisque l’IPV marin comporte peu
de données sur la pêche
artisanale, la pêche de loisir et la
pêche illégale – qui représenterait
à elle seule
26 millions de tonnes
par an
.
des stocks
mondiaux sont
surexploités
C'était 10%
en 1974.
33
%
64
%
des stocks mondiaux
sont victimes de
surpêche ou exploités
au maximum
L’autre fléau
de l’exploitation
intensive, c’est
la pêche illégale,
qui représente
environ
1
poisson
pêché
sur
5
.
(vivants, blessés ou morts),
car la cale est pleine ou que
l’espèce n’est pas intéressante
commercialement.
7
%
des
poissons
capturés sont
rejetés en mer
Dans
le monde
1 poisson
pêché sur
4
retourne à l’eau
En France
L’Union Européenne estime que
les chances de survie des poissons
rejetés en mer sont faibles. En
janvier 2019, une loi entre alors en
vigueur afin d’interdire la pratique
pour tous les navires de pêche
professionnels.
Désormais, ils doivent ramener au
port l’ensemble des prises
réalisées afin qu’elles soient
comptabilisées. L’objectif ?
Rendre compte de toutes les
prises, même celles d’espèces
contrôlées. L’idée est ensuite de
développer une pêche plus
efficace avec une meilleure
sélection des captures et valoriser
l’ensemble des prises.
Pourquoi les prises accidentelles
sont si nombreuses ? C’est que
certains navires de pêches
utilisent des engins qui ne font
pas vraiment dans la dentelle. De
manière générale, la pêche a un
impact sur l’écosystème marin.
Surtout, toutes les techniques ne
peuvent pas être appliquées en
tous milieux et sur toutes les
espèces !
Pour préserver les ressources et
faire perdurer l’activité de pêche,
il faut veiller au grain ! Le MSC
étudie par exemple les pêcheries
au cas par cas, pour évaluer leur
impact sur leur environnement.
Une technique de pêche n’est
donc jamais certifiée en soi, tout
dépend de comment elle est
utilisée, de l’état des populations
de poissons pêchés et des
écosystèmes concernés.
?
On clique pour
découvrir la méthode de
Casiers
Pêche
à la ligne
ou à
la canne
Palangre
de fond
Filet
Maillant
Reste un autre point noir
:
le gaspillage après le débarquement
de la marchandise.
du volume
de poisson
est perdu
entre le port
et l’assiette
27
%
3
L’introduction
d’espèces
invasives
menace
certaines
populations
de poissons
Il arrive que des poissons
soient relâchés dans un
milieu naturel différent
du leur
, accidentellement
ou volontairement. Le
problème, c’est qu’ils
peuvent y
chasser des
espèces qui étaient
jusque-là dominantes
,
ou leur piquer leur
nourriture, et ainsi
chambouler tout un
écosystème
. Dont
l’homme fait aussi partie.
des 12
000
espèces
exotiques
introduites
en Europe sont
envahissantes
11
%
Les dommages sont à la fois
:
Environnementaux
La perte de biodiversité
peut
conduire à l’extinction d’une
espèce autochtone.
Économiques
Perte de récolte
et
dégradation
d’infrastructures
. Le préjudice
est évalué à
11,6 milliards
d’euros
rien qu’en Europe.
Sanitaires
Les espèces exotiques fraîchement
implantées peuvent
transmettre
des maladies à l’homme
, contre
lesquelles il n’est pas protégé.
Sociaux
La perte de récolte
pèse sur
le
revenu des pêcheurs
(et donc
leurs familles) et la
santé des
entreprises
liées à cette pêche.
Sur la côte sud de la
Nouvelle-Écosse
(Canada),
deux chercheurs ont
récemment constaté que
le brochet maillé, introduit
par des pêcheurs dans
la région dix ans auparavant,
se nourrissait de jeunes
saumons.
Le problème
est que le stock de saumon
s’est déjà effondré de 90 %
depuis les années 1980 dans
la zone, et qu’il peine
à se renouveler.
Bon, bon, bon.
On fait quoi alors ?
On reporte notre
appétit sur
le poisson
d’élevage
?
Aquaculture, nf
:
Production d’organismes
aquatiques en eau douce,
saumâtre ou marine et dans les
conditions contrôlées ou
semi-contrôlées par l’homme,
qu’il s’agisse d’animaux ou de
végétaux.
?
Moules, huîtres, saumons,
dorades… Cultiver des
poissons en milieu fermé
a quelques avantages
:
• … et de
limiterl’exploitation de
certaines espèces de
poissons sauvages.
• Cela permet de répondre
à la demande mondiale
croissante de poissons…
+
Mollusques
Crustacés
Amphibiens
68
%
21
%
9
%
2
%
Poisson
L’aquaculture a généré en
2016
80 millions
de tonnes
de produits marins.
La Chine produit plus de
poissons d’élevage que tous
les autres pays au monde
réunis.
Très bien. Reste que certains
poissons d’aquaculture sont
des gros consommateurs
de poissons marins.
4kg
de poissons
sauvages
il faut en
moyenne
1kg
de poissons
d’élevage
pour
Ces poiscailles réduits à l’état de
farine et d’huile pour en nourrir
d’autres sont des espèces à faible
valeur commerciale, comme
l’anchois ou la sardine.
Mais pas besoin d’avoir la médaille
Fields pour comprendre que
le
ratio est mauvais !
Surtout que la
plupart des poissons sauvages
ne
proviennent pas de stocks gérés
durablement.
Des produits de substitution
existent, comme
le soja
.
Avantage :
il est
meilleur marché
.
Inconvénient :
une grande quantité
provient du Brésil,
où il pousse sur
des parcelles de forêt
amazonienne, parfois sous forme
d’
OGM
.
Cela dit, tous les poissons ne sont
pas nourris de la sorte.
31 % de la
production issue de l’élevage se
débrouille sans l’homme pour
manger.
La carpe argentée, les
huîtres et les moules en font
parties.
L’autre problème de l’aquaculture
est le recours aux antibiotiques.
D’un côté, ils permettent de limiter
le risque d’épidémie au sein des
enclos. Mais de l’autre, ils affectent
aussi les poissons voisins des
fermes.
D’où l’importance d’une
aquaculture responsable
!
Bon, maintenant
qu’on sait tout ça,
Ce n’est pas nous qui pêchons,
certes, mais c’est nous qui
achetons.
Avec nos choix de
consommation, nous pouvons
décourager les producteurs de
continuer à cibler les espèces
vulnérables.
Voici nos conseils
pour ne plus mordre à l’hameçon
du marketing
!
Drague
Chalut
de fond
Filet
dérivant
Chalut
pélagique
Palangre
flottante
(ou dérivante)
Senne
tournante
4
L’impact des
activités
humaines
Impossible de se cacher
derrière notre bouée licorne.
On le sait : nos activités ont
un impact dans le
changement climatique et la
destruction des écosystèmes
marins (pollution, plastiques
en tout genre, tourisme,
gaspillage…)
3/4
L'exemple le plus parlant,
c’est celui des récifs
coralliens,
sont aujourd’hui
menacés d’extinction.
Le problème est le suivant
: de leur
survie dépendent plus de 25 %
d’espèces marines qui y vivent, car
elles y trouvent à la fois nourriture
et abri !
C’est ainsi que les populations de
poissons dépendants des récifs
coralliens (suivies via l’indicateur
IPV par le WWF) auraient décliné
de 35% entre 1979 et 2012.
Les poissons qui s’échappent
peuvent affaiblir les stocks sauvages
en modifiant leur patrimoine
génétique en se reproduisant avec
ces derniers.
WWF
dans son rapport
Planète vivante 2016.
Comment ?
Les aquaculteurs responsables
doivent s’assurer que les fonds
marins restent propres, que les
eaux soient saines, et que les
animaux soient en bonne santé.
Ils contribuent ainsi au respect de
la biodiversité et des écosystèmes
locaux. Ils garantissent également
de bonnes conditions de travail et
des salaires équitables à leurs
employés tout en respectant les
droits et la culture des
communautés locales, en
s’assurant par exemple que leur
accès à la ressource est préservé.
Envie d’en savoir plus sur le
monde merveilleux des poissons ?
On obtient
une réponse
en live
Parce que le monde marin est
complexe, parce qu’on se
demande si on fait le bon choix,
ou tout simplement parce qu’on
veut savoir, on peut interroger les
équipes du MSC directement.
On obtient une réponse dans les 7
jours.
ON QUESTIONNE
Passion poisson, mais
conscience éveillée ?
On fait attention
aux labels
Un certain nombre de labels
permettent de repérer dans les
rayons des produits certifiés
« pêche durable »
ou
« aquaculture responsable ».
Les plus connus sont :
Agriculture
biologique
MSC
(Marine
Stewardship
Council)
Pavillon
France
Pour le poisson
d’élevage
Pour le poisson
sauvage
ASC
(Aquaculture
Stewardship
Council)
indique que le poisson a
été pêché par un bateau
au pavillon français, en
aucun cas, il ne donne
d’indication sur la
durabilité de la
technique de pêche
utilisée.
Le MSC est une ONG
internationale à but non-lucratif
engagée contre la surpêche. Elle
s’appuie sur son programme de
certification et de labellisation
pour la pêche sauvage pour
encourager tous les acteurs de la
filière à améliorer leurs pratiques.
Du pêcheur au consommateur,
tous sont invités à faire du travail
de la mer, une activité durable. En
2019, le bureau français fête ses
10 ans ! L’occasion de faire le point
sur son mode de fonctionnement.
Le MSC travaille avec les
pêcheries, les fournisseurs et les
distributeurs pour encourager
un marché des produits de la mer
durables
Les pêcheries
qui se conforment au référentiel
MSC sont certifiés
individuellement comme
durables
Les détaillants
et restaurants
optent pour des produits
de la mer durables
certifiés MSC
Une chaîne
d’approvisionnement
traçable
offre aux consommateurs
l’assurance que seul le poisson
issu de pêcheries certifiées MSC
est vendu avec le label
bleu MSC
Les consommateurs
privilégient le poisson
porteur du label bleu MSC
Plus de pêcheries
décident d’améliorer leurs
méthodes et demandent à être
évaluées à l’aune du référentiel
MSC
2
3
4
6
5
1
La demande du marché
en poisson MSC augmente
Des pièges fixes destinés
principalement à la capture de
crustacés.
Cibles
:
homards ou crabes
Risques
:
peut engendrer la capture
d’espèces non-ciblées ou de spécimens
en « sous-taille »
Peut être certifié MSC, comme cette
pêcherie de homard
ou de
bulot
Technique utilisée pour capturer
1 seul poisson à la fois.
Cibles
:
thon ou autres grandes
espèces de pélagiques
Risques
:
peut provoquer la capture
d’une espèce non-désirée.
Peut être certifié MSC. Une technique
qui permet aussi aux populations de
poissons de garder la forme avec des
volumes raisonnables.
Axe ancré au fond de la mer,
généralement près des côtes, sur
lequel sont fixés jusqu’à 1 000
hameçons.
Cibles
:
roussette, raie, congre, lingue,
dorade, merlan…
Risques
:
peut capturer des espèces
non-ciblées, dont des oiseaux marins
attirés par les appâts au moment de la
mise à l’eau.
Peut être certifié MSC comme cette
pêcherie de légines
Sorte de filet suspendu dans l’eau.
Cibles
:
sole, merlu, baudroie…
Risques
:
peut engendrer des prises
accessoires ou d’autres animaux marins
tels que les tortues ou les mammifères.
Voir la liste des pêcheries au filet maillant
certifiées MSC
Casier rigide doté d’une lame pour racler
le fond marin, remorqué par un navire.
Cibles
:
coquillages
Risques
:
peut détériorer les fonds marins
en profondeur sur une dizaine de
centimètres.
Voir la liste des pêcheries à la drague
certifiées MSC
Filet conique lesté pour ratisser les
fonds marins, remorqué par un navire.
Cibles
:
sole, langoustine, baudroie…
Risques
:
capture en moyenne 15
espèces non désirées, dont certaines
dans les grands fonds ont un faible taux
de fécondité. Peut dégrader les
habitats et les organismes posés sur le
fond
Voir la liste des pêcheries au chalut de
fond
certifiées MSC
Interdit en Europe ! Filet flottant déployé
verticalement, avec des mailles de tailles
variables.
Cibles
:
sole, merlu, baudroie…
Risques
:
est parfois perdu et continue
généralement à piéger des poissons pour
rien.
De grands filets qui retiennent
prisonniers les poissons en pleine eau et à
la surface (pas dans les fonds marins).
Cibles
:
hareng, hoki, maquereau
Risques
:
peut occasionner des prises
dites « accessoires »
d’espèces non-ciblées
peut être certifiés MSC, comme cette
pêcherie de hareng
Axe maintenu à la surface par des flotteurs ou
dans les fonds par des poids, sur lequel sont
fixés jusqu’à 1 000 hameçons.
Cibles
:
bar, thon, espadon…
Risques
:
peut capturer des espèces
non-ciblées, dont des oiseaux de mer, des
tortues et des requins dans certaines
zones.
voir la liste des pêcheries à la palangre
flottante
certifiées MSC
Filet utilisé en surface pour encercler
et capturer un banc de poissons.
Cibles
:
thon, maquereau, anchois,
sardines…
Risques
:
peut être source de blessures
pour les poissons capturés
voir la liste des pêcheries à la senne
tournante
certifiées MSC
On privilégie
d’autres sources
de protéines
Mais attention à ne pas remplacer
le poisson par de la viande, dont
l’industrie est à la fois l’une des
causes du changement climatique
et de la surpêche
! Il existe des
alternatives bien plus vertueuses
:
Pour les protéines
on en trouve dans les produits
à base de céréales complètes
(blé, avoine, maïs, seigle, riz,
sarrasin, boulgour, etc.), de
légumes secs (pois cassés, pois
chiches, lentilles, haricots rouges
et blancs, flageolets, fèves, etc.)
et bien d’autres (noix, brocoli, soja,
graines de courges). Le secret,
c’est d’associer les trois
!
Pour les
minéraux
on trouve
du phosphore
et du calcium
dans le lait,
la farine de blé,
le son d’avoine,
les raisins secs…
Pour les
oligo-éléments
l’œuf de poule est
le seul aliment à
réunir ceux qu’on
trouve la plupart
du temps chez le
poisson. Mais on
en déniche aussi
en nombre dans
les haricots, le
persil, le son de
blé, la noix et les
fruits déshydratés
(abricot, banane,
pruneau).
Pour les
vitamines
on vous
conseille
les œufs,
les pâtes aux
œufs, le lait,
les pommes
de terre,
le maïs
et vos fruits
préférés
!
Pour les
oméga 3
noix, laitue,
graines de
chia, huile
de chanvre.
se lancer en cuisine
Lorsque des pêcheries durables
sont certifiées MSC, leurs
produits de la mer peuvent porter
le label du même nom !
En France,
+ de 3 200 produits
sont labellisés MSC et 16
pêcheries sont dans le programme
de certification. Cela concerne 17
espèces de poissons différentes !
Dans le monde,
+ de 38 000
produits
ont le label et 15% des
captures mondiales de poissons
sauvages sont certifiées MSC.
Il existe une grande variété de
produits MSC : surgelés,
conserves, frais, chez tous les
types de distributeurs. De quoi
trouver son bonheur.
Une fois certifiées, les pêcheries
ne disposent pas de la
certification MSC à vie ! Au
maximum, tous les 5 ans, leur
certification est remise en jeu lors
d’un audit réalisé par un
organisme certificateur
indépendant, accompagné
d’experts scientifiques. Mais elles
sont aussi soumises à des
révisions annuelles !
Parce que chaque pêcherie est
unique, le programme MSC
s’attache à étudier la pêcherie
dans son ensemble, en fonction
de son espèce cible, de son engin
de pêche, de sa zone de pêche et
de son impact sur
l’environnement.
Au total 28 critères sont analysés.
Pour être durables, les pêcheries
doivent prouver qu’elles
respectent 3 grands principes :
1 — Stock de poissons durables
l’effort de pêche doit se situer à
un niveau qui permet d’assurer la
pérennité des poissons
2 — Impact environnemental
minimisé
les activités de pêche
doivent permettre de maintenir la
structure, la productivité, la
fonction et la diversité de
l’écosystème
3 — Gestion efficace des
pêcheries
la pêcherie doit respecter les lois
et être capable de s’adapter à tout
changement
les techniques de pêche
on achète direct
On se renseigne
sur les
techniques
de pêche
Des engins de pêche qui ont
moins d’impacts sur les fonds
marins et ne capturent pas trop
d'espèces par accident ? Si si, ça
existe ! La pêche à pied, les
casiers, les lignes de traîne, le
chalut pélagique ou la senne sur
banc libre, par exemple.
Comment repérer ça sur l’étal ?
Simple : on regarde l’étiquette !
La mention de la méthode de
pêche y est obligatoire en France.
Une autre solution, c’est de
s’abonner aux paniers poissons
livrés par la plateforme Poiscaille,
qui sont garantis pêche raisonnée
et circuit court.
les recommandations
L’Agence nationale de sécurité
sanitaire (Anses) recommande
une à deux portions de poisson
par semaine :
Si elle en est moyennement
pourvue
(rouget, anchois, bar,
truite, dorade, turbot, brochet,
éperlan, pilchard, flétan).
L’Anses nous met aussi en garde
contre les métaux lourds qui
peuvent s’accumuler dans
l’organisme de certaines espèces,
et émet des recommandations
spéciales pour les enfants et les
femmes enceintes.
Si la bête est riche en oméga 3
(saumon, sardine, maquereau,
hareng, truite fumée)
Prêt à arrêter les sushis ?
On mange
moins
d’animaux
1
2
On reporte
son appétit sur
des espèces non
menacées
Difficile de suivre entre les
différentes saisons (car, oui, il y a des
saisons pour les poissons !) et les
états des stocks selon les régions.
Pour éviter de vider les mers, on s’en
remet aux conseils des pro. Le WWF
tient par exemple à jour un
« consoguide » pour faire le bon
choix : une pastille
verte
pour les
espèces à valoriser,
jaune
pour celles
à consommer avec modération et
rouge
pour celles à éviter.
on suit le guide
Sources
:
FAO
|
Ifremer
|
WWF
|
FAO
|
OCDE
|
ONU
|
MSC