Pourra-t-on toujours dire « heureux comme un poisson dans l’eau » dans 10 ans ? Pas sûr. Crevettes roses, anchois, anguilles ou bars : des délices dans l’assiette, mais bientôt portés disparus dans les océans. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 93% des stocks mondiaux de poissons sauvages sont soit surexploités (33,1%) soit exploités à leur niveau maximum durable (59,7%). Autant dire que les océans voient rouge. En France, certains amateurs s’inquiètent même que les générations futures ne puissent jamais avoir la chance de goûter du poisson. Alors, avant d’en arriver là, on arrête de noyer le poisson et on part à la pêche aux bonnes pratiques ! espèces connues y vivent: mammifères, poissons, reptiles, mollusques, végétaux, planctons, microbes… Certaines étaient déjà présentes au temps des dinosaures! Le drame ?Le WWF estime qu’entre 1970 et 2012, les populations marines ont presque été divisées par 2. + de 5X plus d’espèces restent à découvrir, selon les scientifiques. Sous l’océan…se cache une colossale biodiversité: ont été pêchés dans le monde en 2016 soit une hausse de 379% depuis 1950 ! Et le chiffre serait sous-estimé d’environ 30% selon une étude scientifique internationale conduite en 2016. Le comble, c’est que les subventions accordées par de nombreux États pour aider le secteur de la pêche ont des effets pervers dévastateurs. Le plus souvent, les sommes allouées permettent d’acquérir ou de moderniser les flottes à des prix défiant toute concurrence. Si au départ, c’est la fête pour les pêcheurs, cela participe aussi à mettre les stocks de poissons sous pression et donc à terme à diminuer leurs rendements et leurs L’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du Port (PSMA), entré en vigueur en 2016 a été ratifié par 54 pays + l’UE. C’est le premier accord international de lutte contre la pêche illicite. Il interdit l’accès aux ports et au déchargement à tous les navires pratiquant ce type de pêche. Il est difficile de ne pêcher que le poisson recherché. Généralement, les pêcheurs remontent aussi dans leurs filets d’autres espèces non voulues. Il s’agit le plus souvent de poissons de petite taille et de faible valeur, mais parfois aussi de juvéniles d’espèces surexploitées et d’animaux menacés d’extinction, comme les tortues de mer, les requins d’animaux menacés d’extinction, et les raies. Pourquoi les prises accidentelles sont si nombreuses ? C’est que certains navires de pêches utilisent des engins qui ne font pas vraiment dans la dentelle. De manière générale, la pêche a un impact sur l’écosystème marin. Surtout, toutes les techniques ne peuvent pas être appliquées en tous milieux et sur toutes les espèces ! Pour préserver les ressources et faire perdurer l’activité de pêche, il faut veiller au grain ! Le MSC étudie par exemple les pêcheries au cas par cas, pour évaluer leur impact sur leur environnement. Une technique de pêche n’est donc jamais certifiée en soi, tout dépend de comment elle est utilisée, de l’état des populations de poissons pêchés et des écosystèmes concernés. Seulement, notre appétit halieutique aquelques fâcheuses conséquences comme le déclin des espèces marines. Pourquoi les poissons disparaissent ? 1 La majorité des stocks de poissons sont exploités à un rythme insoutenable Près de 91 millions de tonnes 2 Trop de poissons sont capturés inutilement des stocks mondiaux sont surexploitésC'était 10%en 1974. 33 % (vivants, blessés ou morts), car la cale est pleine ou que l’espèce n’est pas intéressante commercialement. 7 % des poissons capturés sont rejetés en mer Dans le monde Faisons le point sur les différentes techniques de pêche : Reste un autre point noir: le gaspillage après le débarquement de la marchandise. Il arrive que des poissons soient relâchés dans un milieu naturel différent du leur, accidentellement ou volontairement. Le problème, c’est qu’ils peuvent y chasser des espècesqui étaient jusque-là dominantes,ou leur piquer leur nourriture, et ainsi chambouler tout un écosystème.Dont l’homme fait aussi partie. du volume de poisson est perdu entre le port et l’assiette des 12000 espèces exotiques introduites en Europe sont envahissantes 3 L’introduction d’espèces invasives menace certaines populations de poissons Bon, bon, bon. On fait quoi alors? On reporte notre appétit sur le poisson d’élevage? Les dommages sont à la fois: Sanitaires Les espèces exotiques fraîchement implantées peuvent transmettre des maladies à l’homme, contre lesquelles il n’est pas protégé. ÉconomiquesPerte de récolte et dégradation d’infrastructures. Le préjudice est évalué à 11,6 milliards d’euros rien qu’en Europe. Sociaux La perte de récolte pèse sur le revenu des pêcheurs (et donc leurs familles) et la santé des entreprises liées à cette pêche. EnvironnementauxLa perte de biodiversité peut conduire à l’extinction d’une espèce autochtone. 4 L’impact des activités humaines Aquaculture, nf: Production d’organismes aquatiques en eau douce, saumâtre ou marine et dans les conditions contrôlées ou semi-contrôlées par l’homme, qu’il s’agisse d’animaux ou de végétaux. Moules, huîtres, saumons, dorades… Cultiver des poissons en milieu fermé a quelques avantages: • … et de limiter l’exploitation de certaines espèces de poissons sauvages. • Cela permet de répondre à la demande mondiale croissante de poissons… L’autre problème de l’aquaculture est le recours aux antibiotiques. D’un côté, ils permettent de limiter le risque d’épidémie au sein des enclos. Mais de l’autre, ils affectent aussi les poissons voisins des fermes. D’où l’importance d’une aquaculture responsable ! ? L’aquaculture a généré en 201680 millions de tonnes de produits marins. La Chine produit plus de poissons d’élevage que tous les autres pays au monde réunis. Mais pas besoin d’avoir la médaille Fields pour comprendre que le ratio est mauvais !D’autant plus quela plupart des poissons sauvages ne proviennent pas de stocks gérés durablement. Des produits de substitution existent, comme le soja. Avantage : il est meilleur marché.Inconvénient : une grande quantité provient du Brésil, où il pousse sur des parcelles de forêt amazonienne, parfois sous forme d’OGM. Cela dit, tous les poissons ne sont pas nourris de la sorte. 31 % de la production issue de l’élevagese débrouille sans l’homme pour manger. La carpe argentée, les huîtres et les moules en font parties. + Très bien. Reste que certains poissons d’aquaculture sont des gros consommateurs de poissons marins. 240000 L’un des principaux indicateurs de cette chute est l’indice planète vivante (IPV) marin établi par le WWF. Celui-ci mesure l’évolution de la biodiversité aquatique en suivant de près 6 170 groupes d’animaux marins représentant 1 353 espèces. Certaines espèces ont vu leur population chuter de 75% en 4 décennies. C’est une perte gigantesque ! Mais dans les faits ce chiffre est sans doute encore plus important, puisque l’IPV marin comporte peu de données sur la pêche artisanale, la pêche de loisir et la pêche illégale – qui représenterait à elle seule 26 millions de tonnes par an. 186 79 espèces marines menacéesdont espèces en danger critiquedont dauphins baleines raies esturgeons coraux requins La liste rouge des espèces en danger d’extinction, mise à jour par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), recense: Casiers ? Palangre de fond ? Palangre flottanteou dérivante ? Chalut pélagique ? Senne tournante ? Filetmaillant ? Filet dérivant ? Chalutde fond ? Drague ? Pêche à la ligne ou à la canne ? D’après la FAO, le poisson « protège contre les maladies cardiovasculaires et contribue au développement du cerveau et du système nerveux du fœtus et du nourrisson ».Mais ce n’est pas tout. Riche, le poisson enrichit. Aujourd’hui, 1 personne / 10 dépend de la pêche comme moyen de subsistance, notamment dans les pays du Sud. Protéines:de grande qualité, facilement assimilables et contenant les acides aminés essentiels. Une portion de 150 g satisfait entre 50 et 60% des besoins quotidiens en protéines d’un adulte. Le poisson est d’ailleurs la principale source de protéine animale pour 3 milliards de personnes dans le monde. Vitamines: A, D, E et BMinéraux: phosphore et calciumOligo-éléments: cuivre, fer, fluor, iode, zinc et sélénium Graisses non saturées: dont oméga 3 Des poissons qui nous veulent du bien sont affectés à des usages non-alimentaires : fabrication de farine et d’huile (principalement pour nourrir les animaux d’élevage), applications pharmaceutiques, … 12 % 88 % sont destinésà la consommation humaine 1 poisson pêché sur 4 retourne à l’eau En France 3/4 L'exemple le plus parlant, c’est celui des récifs coralliens, sont aujourd’hui menacés d’extinction. Impossible de se cacher derrière notre bouée licorne. On le sait : nos activités ont un impact dans le changement climatique et la destruction des écosystèmes marins (pollution, plastiques en tout genre, tourisme, gaspillage…) Sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse (Canada), deux chercheurs ont récemment constaté que le brochet maillé, introduit par des pêcheurs dans la région dix ans auparavant, se nourrissait de jeunes saumons. Le problème est que le stock de saumon s’est déjà effondré de 90 % depuis les années 1980 dans la zone, et qu’il peine à se renouveler. On passe sa souris sur le filet pour découvrir la méthode de pêche. ? Filet 27 % Sur les 171 millions de tonnes de poissons produites (pêche + aquaculture) dans le monde en 2016 : 11 % Crustacés 9 % Amphibiens 2 % Poisson 68 % Mollusques 21 % 4kg de poissons sauvages il faut en moyenne pour 1kg de poissons d’élevage Ces poiscailles réduits à l’état de farine et d’huile pour en nourrir d’autres sont des espèces à faible valeur commerciale, comme l’anchois ou la sardine. Les poissons qui s’échappent peuvent affaiblir les stocks sauvages en modifiant leur patrimoine génétique en se reproduisant avec ces derniers. WWF dans son rapport Planète vivante 2016. 20,5kg par an & par habitantvs 9kg en 1960 34kg par an & par habitant Monde France C’est qu’en près de 60 ans, notre consommation des produits de la mer a été multipliée par 2,3 Variétés les plus pêchées Consommation VS Colin d’Alaska Origine Anchois Thon Cabillaud Colin d’Alaska Pêche Aquaculture Pêche Aquaculture 47 % 53 % 68 % 32 % 64 % des stocks mondiaux sont victimes de surpêche ou exploités au maximum L’autre fléau de l’exploitation intensive, c’est la pêche illégale, qui représente environ 1 poisson pêché sur 5. CasiersDes pièges fixes destinés principalement à la capture de crustacés.Cibles: homards ou crabesRisques: peut engendrer la capture d’espèces non-ciblées ou de spécimens en « sous-taille »Peut être certifié MSC, comme cette pêcherie de homard ou de bulot
Bon, maintenant qu’on sait tout ça, Envie d’en savoir plus sur le monde merveilleux des poissons ?On obtient une réponse en live Ce n’est pas nous qui pêchons, certes, mais c’est nous qui achetons. Avec nos choix de consommation, nous pouvons décourager les producteurs de continuer à cibler les espèces vulnérables. Voici nos conseils pour ne plus mordre à l’hameçon du marketing! Parce que le monde marin est complexe, parce qu’on se demande si on fait le bon choix, ou tout simplement parce qu’on veut savoir, on peut interroger les équipes du MSC directement. On obtient une réponse dans les 7 jours. ON QUESTIONNE ON QUESTIONNE Passion poisson, mais conscience éveillée ? On fait attention aux labels Un certain nombre de labels permettent de repérer dans les rayons des produits certifiés « pêche durable » ou « aquaculture responsable ». Les plus connus sont : MSC (Marine Stewardship Council) Agriculture biologique ASC (Aquaculture Stewardship Council) Pavillon France Pour le poisson d’élevage Pour le poisson sauvage indique que le poisson a été pêché par un bateau au pavillon français, en aucun cas, il ne donne d’indication sur la durabilité de la technique de pêche utilisée.
On reporte son appétit sur des espèces non menacées Difficile de suivre entre les différentes saisons (car, oui, il y a des saisons pour les poissons !) et les états des stocks selon les régions. Pour éviter de vider les mers, on s’en remet aux conseils des pro. Le WWF tient par exemple à jourun « consoguide » pour faire le bon choix : une pastille verte pour les espèces à valoriser, jaune pour celles à consommer avec modération et rouge pour celles à éviter. on suit le guide on suit le guide On lit les recommandations On lit les recommandations L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande une à deux portions de poisson par semaine : Si elle en est moyennement pourvue (rouget, anchois, bar, truite, dorade, turbot, brochet, éperlan, pilchard, flétan). L’Anses nous met aussi en garde contre les métaux lourds qui peuvent s’accumuler dans l’organisme de certaines espèces, et émet des recommandations spéciales pour les enfants et les femmes enceintes. Si la bête est riche en oméga 3 (saumon, sardine, maquereau, hareng, truite fumée) On privilégie d’autres sources de protéines Mais attention à ne pas remplacer le poisson par de la viande, dont l’industrie est à la fois l’une des causes du changement climatique et de la surpêche! Il existe des alternatives bien plus vertueuses: Pour les protéineson en trouve dans les produits à base de céréales complètes (blé, avoine, maïs, seigle, riz, sarrasin, boulgour, etc.), de légumes secs (pois cassés, pois chiches, lentilles, haricots rouges et blancs, flageolets, fèves, etc.) et bien d’autres (noix, brocoli, soja, graines de courges). Le secret, c’est d’associer les trois ! Pour les minéraux on trouve du phosphore et du calcium dans le lait, la farine de blé, le son d’avoine, les raisins secs… Pour les oligo-éléments l’œuf de poule est le seul aliment à réunir ceux qu’on trouve la plupart du temps chez le poisson. Mais on en déniche aussi en nombre dans les haricots, le persil, le son de blé, la noix et les fruits déshydratés (abricot, banane, pruneau). Pour les vitamines on vous conseille les œufs, les pâtes aux œufs, le lait, les pommes de terre, le maïs et vos fruits préférés! Pour les oméga 3 noix, laitue, graines de chia, huile de chanvre Prêt à arrêter les sushis ? On mange moins d’animaux 1 2 renseigne sur les techniques de pêche renseigne sur les techniques de pêche on achète direct on achète direct On se renseigne sur les techniques de pêche Des engins de pêche qui ont moins d’impacts sur les fonds marins et ne capturent pas trop d'espèces par accident ? Si si, ça existe ! La pêche à pied, les casiers, les lignes de traîne, le chalut pélagique ou la senne sur banc libre, par exemple. Comment repérer ça sur l’étal ? Simple : on regarde l’étiquette ! La mention de la méthode de pêche y est obligatoire en France. Une autre solution, c’est de s’abonner aux paniers poissons livrés par la plateforme Poiscaille, qui sont garantis pêche raisonnée et circuit court. Sources:FAO | Ifremer | WWF | FAO | OCDE | ONU | MSC
Thon Colin d’Alaska Pêche Aquaculture 68 % 32 % par an & par habitant 34kg Pourra-t-on toujours dire « heureux comme un poisson dans l’eau » dans 10 ans ? Pas sûr. Crevettes roses, anchois, anguilles ou bars : des délices dans l’assiette, mais bientôt portés disparus dans les océans. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 93% des stocks mondiaux de poissons sauvages sont soit surexploités (33,1%) soit exploités à leur niveau maximum durable (59,7%). Autant dire que les océans voient rouge. En France, certains amateurs s’inquiètent même que les générations futures ne puissent jamais avoir la chance de goûter du poisson. Alors, avant d’en arriver là, on arrête de noyer le poisson et on part à la pêche aux bonnes pratiques ! espèces connues y vivent: mammifères, poissons, reptiles, mollusques, végétaux, planctons, microbes… Certaines étaient déjà présentes au temps des dinosaures! Sous l’océan…se cache une colossale biodiversité: 240000 12 % 88 % est destinée à la consommation humaine Des poissons qui nous veulent du bien Protéines:de grande qualité, facilement assimilables et contenant les acides aminés essentiels. Une portion de 150 g satisfait entre 50 et 60% des besoins quotidiens en protéines d’un adulte. Le poisson est d’ailleurs la principale source de protéine animale pour 3 milliards de personnes dans le monde. Vitamines: A, D, E et BMinéraux: phosphore et calciumOligo-éléments: cuivre, fer, fluor, iode, zinc et sélénium Graisses non saturées: dont oméga 3 C’est qu’en près de 60 ans, notre consommation des produits de la mer a été multipliée par 2,3 Variétés les plus pêchées Consommation Colin d’Alaska Origine Variétés les plus pêchées Consommation Origine Pêche Aquaculture 47 % 53 % Anchois par an & par habitantvs 9kg en 1960 20,5kg Monde VS France 186 espèces marines menacéesdont 79 espèces en danger critiquedont dauphins raies esturgeons coraux requins baleines La liste rouge des espèces en danger d’extinction, mise à jour par l’UICN (UnionInternationale pour la Conservationde la Nature) recense : Pourquoiles poissonsdisparaissent ? 1 La majorité des stocks de poissons sont exploités à un rythme insoutenable Le comble, c’est que les subventions accordées par de nombreux États pour aider le secteur de la pêche ont des effets pervers dévastateurs. Le plus souvent, les sommes allouées permettent d’acquérir ou de moderniser les flottes à des prix défiant toute concurrence. Si au départ, c’est la fête pour les pêcheurs, cela participe aussi à mettre les stocks de poissons sous pression et donc à terme à diminuer leurs rendements et leurs ressources. L’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du Port (PSMA), entré en vigueur en 2016 a été ratifié par 54 pays + l’UE. C’est le premier accord international de lutte contre la pêche illicite. Il interdit l’accès aux ports et au déchargement à tous les navires pratiquant ce type de pêche. Il est difficile de ne pêcher que le poisson recherché. Généralement, les pêcheurs remontent aussi dans leurs filets d’autres espèces non voulues. Il s’agit le plus souvent de poissons de petite taille et de faible valeur, mais parfois aussi de juvéniles d’espèces surexploitées et d’animaux menacés d’extinction, comme les tortues de mer, les requins et les raies. 2 Trop de poissons sont capturés inutilement Le drame ?Le WWF estime qu’entre 1970 et 2012, les populations marines ont presque été divisées par 2. + de 5X plus d’espèces restent à découvrir, selon les Cabillaud Sur les 171 millions de tonnes de poissons produites (pêche + aquaculture) dans le monde en 2016 : sont affectés à des usages non-alimentaires : fabrication de farine et d’huile (principalement pour nourrir les animaux d’élevage), applications pharmaceutiques, D’après la FAO, le poisson « protège contre les maladies cardiovasculaires et contribue au développement du cerveau et du système nerveux du fœtus et du nourrisson ».Mais ce n’est pas tout. Riche, le poisson enrichit. Aujourd’hui, 1 personne / 10 dépend de la pêche comme moyen de subsistance, notamment dans les pays du Sud. Seulement, notre appétit halieutique a quelques fâcheusesconséquences comme le déclin des espèces marines. ont été pêchés dans le monde en 2016 soit une hausse de 379% depuis 1950 ! Et le chiffre serait sous-estimé d’environ 30% selon une étude scientifique internationale conduite en 2016. Près de 91 millions de tonnes L’un des principaux indicateurs de cette chute est l’indice planète vivante (IPV) marin établi par le WWF. Celui-ci mesure l’évolution de la biodiversité aquatique en suivant de près 6 170 groupes d’animaux marins représentant 1 353 espèces. Certaines espèces ont vu leur population chuter de 75% en 4 décennies. C’est une perte gigantesque ! Mais dans les faits ce chiffre est sans doute encore plus important, puisque l’IPV marin comporte peu de données sur la pêche artisanale, la pêche de loisir et la pêche illégale – qui représenterait à elle seule 26 millions de tonnes par an. des stocks mondiaux sont surexploitésC'était 10%en 1974. 33 % 64 % des stocks mondiaux sont victimes de surpêche ou exploités au maximum L’autre fléau de l’exploitation intensive, c’est la pêche illégale, qui représente environ 1 poisson pêché sur 5. (vivants, blessés ou morts), car la cale est pleine ou que l’espèce n’est pas intéressante commercialement. 7 % des poissons capturés sont rejetés en mer Dansle monde 1 poisson pêché sur 4 retourne à l’eau En France L’Union Européenne estime que les chances de survie des poissons rejetés en mer sont faibles. En janvier 2019, une loi entre alors en vigueur afin d’interdire la pratique pour tous les navires de pêche professionnels. Désormais, ils doivent ramener au port l’ensemble des prises réalisées afin qu’elles soient comptabilisées. L’objectif ? Rendre compte de toutes les prises, même celles d’espèces contrôlées. L’idée est ensuite de développer une pêche plus efficace avec une meilleure sélection des captures et valoriser l’ensemble des prises. Pourquoi les prises accidentelles sont si nombreuses ? C’est que certains navires de pêches utilisent des engins qui ne font pas vraiment dans la dentelle. De manière générale, la pêche a un impact sur l’écosystème marin. Surtout, toutes les techniques ne peuvent pas être appliquées en tous milieux et sur toutes les espèces ! Pour préserver les ressources et faire perdurer l’activité de pêche, il faut veiller au grain ! Le MSC étudie par exemple les pêcheries au cas par cas, pour évaluer leur impact sur leur environnement. Une technique de pêche n’est donc jamais certifiée en soi, tout dépend de comment elle est utilisée, de l’état des populations de poissons pêchés et des écosystèmes concernés.
? On clique pour découvrir la méthode de Casiers Pêche à la ligne ou à la canne Palangre de fond Filet Maillant Reste un autre point noir: le gaspillage après le débarquement de la marchandise. du volume de poisson est perdu entre le port et l’assiette 27 % 3 L’introduction d’espèces invasives menace certaines populations de poissons Il arrive que des poissons soient relâchés dans un milieu naturel différent du leur, accidentellement ou volontairement. Le problème, c’est qu’ils peuvent y chasser des espèces qui étaient jusque-là dominantes,ou leur piquer leur nourriture, et ainsi chambouler tout un écosystème. Dont l’homme fait aussi partie. des 12000 espèces exotiques introduites en Europe sont envahissantes 11 % Les dommages sont à la fois: EnvironnementauxLa perte de biodiversité peut conduire à l’extinction d’une espèce autochtone. ÉconomiquesPerte de récolte et dégradation d’infrastructures. Le préjudice est évalué à 11,6 milliards d’euros rien qu’en Europe. Sanitaires Les espèces exotiques fraîchement implantées peuvent transmettre des maladies à l’homme, contre lesquelles il n’est pas protégé. Sociaux La perte de récolte pèse sur le revenu des pêcheurs (et donc leurs familles) et la santé des entreprises liées à cette pêche. Sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse (Canada), deux chercheurs ont récemment constaté que le brochet maillé, introduit par des pêcheurs dans la région dix ans auparavant, se nourrissait de jeunes saumons. Le problème est que le stock de saumon s’est déjà effondré de 90 % depuis les années 1980 dans la zone, et qu’il peine à se renouveler. Bon, bon, bon. On fait quoi alors ?On reporte notre appétit sur le poisson d’élevage? Aquaculture, nf: Production d’organismes aquatiques en eau douce, saumâtre ou marine et dans les conditions contrôlées ou semi-contrôlées par l’homme, qu’il s’agisse d’animaux ou de végétaux. ? Moules, huîtres, saumons, dorades… Cultiver des poissons en milieu fermé a quelques avantages: • … et de limiterl’exploitation de certaines espèces de poissons sauvages. • Cela permet de répondre à la demande mondiale croissante de poissons… + Mollusques Crustacés Amphibiens 68 % 21 % 9 % 2 % Poisson L’aquaculture a généré en 201680 millions de tonnes de produits marins. La Chine produit plus de poissons d’élevage que tous les autres pays au monde réunis. Très bien. Reste que certains poissons d’aquaculture sont des gros consommateurs de poissons marins. 4kg de poissons sauvages il faut en moyenne 1kg de poissons d’élevage pour Ces poiscailles réduits à l’état de farine et d’huile pour en nourrir d’autres sont des espèces à faible valeur commerciale, comme l’anchois ou la sardine. Mais pas besoin d’avoir la médaille Fields pour comprendre que le ratio est mauvais ! Surtout que la plupart des poissons sauvages ne proviennent pas de stocks gérés durablement.Des produits de substitution existent, comme le soja. Avantage : il est meilleur marché. Inconvénient : une grande quantité provient du Brésil, où il pousse sur des parcelles de forêt amazonienne, parfois sous forme d’OGM.Cela dit, tous les poissons ne sont pas nourris de la sorte. 31 % de la production issue de l’élevage se débrouille sans l’homme pour manger. La carpe argentée, les huîtres et les moules en font parties.L’autre problème de l’aquacultureest le recours aux antibiotiques.D’un côté, ils permettent de limiterle risque d’épidémie au sein desenclos. Mais de l’autre, ils affectentaussi les poissons voisins desfermes. D’où l’importance d’une aquaculture responsable ! Bon, maintenant qu’on sait tout ça, Ce n’est pas nous qui pêchons, certes, mais c’est nous qui achetons. Avec nos choix de consommation, nous pouvons décourager les producteurs de continuer à cibler les espèces vulnérables. Voici nos conseils pour ne plus mordre à l’hameçon du marketing! Drague Chalutde fond Filet dérivant Chalutpélagique Palangre flottante(ou dérivante) Senne tournante 4 L’impact des activités humaines Impossible de se cacher derrière notre bouée licorne. On le sait : nos activités ont un impact dans le changement climatique et la destruction des écosystèmes marins (pollution, plastiques en tout genre, tourisme, gaspillage…) 3/4 L'exemple le plus parlant, c’est celui des récifs coralliens, sont aujourd’hui menacés d’extinction. Le problème est le suivant: de leur survie dépendent plus de 25 % d’espèces marines qui y vivent, car elles y trouvent à la fois nourriture et abri ! C’est ainsi que les populations de poissons dépendants des récifs coralliens (suivies via l’indicateur IPV par le WWF) auraient décliné de 35% entre 1979 et 2012. Les poissons qui s’échappent peuvent affaiblir les stocks sauvages en modifiant leur patrimoine génétique en se reproduisant avec ces derniers. WWF dans son rapport Planète vivante 2016. Comment ?Les aquaculteurs responsables doivent s’assurer que les fonds marins restent propres, que les eaux soient saines, et que les animaux soient en bonne santé. Ils contribuent ainsi au respect de la biodiversité et des écosystèmes locaux. Ils garantissent également de bonnes conditions de travail et des salaires équitables à leurs employés tout en respectant les droits et la culture des communautés locales, en s’assurant par exemple que leur accès à la ressource est préservé. Envie d’en savoir plus sur le monde merveilleux des poissons ?On obtient une réponse en live Parce que le monde marin est complexe, parce qu’on se demande si on fait le bon choix, ou tout simplement parce qu’on veut savoir, on peut interroger les équipes du MSC directement. On obtient une réponse dans les 7 jours. ON QUESTIONNE Passion poisson, mais conscience éveillée ? On fait attention aux labels Un certain nombre de labels permettent de repérer dans les rayons des produits certifiés « pêche durable » ou « aquaculture responsable ». Les plus connus sont : Agriculture biologique MSC (Marine Stewardship Council) Pavillon France Pour le poisson d’élevage Pour le poisson sauvage ASC (Aquaculture Stewardship Council) indique que le poisson a été pêché par un bateau au pavillon français, en aucun cas, il ne donne d’indication sur la durabilité de la technique de pêche utilisée. Le MSC est une ONG internationale à but non-lucratif engagée contre la surpêche. Elle s’appuie sur son programme de certification et de labellisation pour la pêche sauvage pour encourager tous les acteurs de la filière à améliorer leurs pratiques. Du pêcheur au consommateur, tous sont invités à faire du travail de la mer, une activité durable. En 2019, le bureau français fête ses 10 ans ! L’occasion de faire le pointsur son mode de fonctionnement. Le MSC travaille avec les pêcheries, les fournisseurs et les distributeurs pour encourager un marché des produits de la mer durables Les pêcheries qui se conforment au référentiel MSC sont certifiés individuellement comme durables Les détaillants et restaurants optent pour des produits de la mer durables certifiés MSC Une chaîne d’approvisionnement traçable offre aux consommateurs l’assurance que seul le poisson issu de pêcheries certifiées MSC est vendu avec le label bleu MSC Les consommateurs privilégient le poisson porteur du label bleu MSC Plus de pêcheries décident d’améliorer leurs méthodes et demandent à être évaluées à l’aune du référentiel MSC 2 3 4 6 5 1 La demande du marché en poisson MSC augmente
On privilégie d’autres sources de protéines Mais attention à ne pas remplacer le poisson par de la viande, dont l’industrie est à la fois l’une des causes du changement climatique et de la surpêche! Il existe des alternatives bien plus vertueuses: Pour les protéineson en trouve dans les produits à base de céréales complètes (blé, avoine, maïs, seigle, riz, sarrasin, boulgour, etc.), de légumes secs (pois cassés, pois chiches, lentilles, haricots rouges et blancs, flageolets, fèves, etc.) et bien d’autres (noix, brocoli, soja, graines de courges). Le secret, c’est d’associer les trois! Pour les minéraux on trouve du phosphore et du calcium dans le lait, la farine de blé, le son d’avoine, les raisins secs… Pour les oligo-éléments l’œuf de poule est le seul aliment à réunir ceux qu’on trouve la plupart du temps chez le poisson. Mais on en déniche aussi en nombre dans les haricots, le persil, le son de blé, la noix et les fruits déshydratés (abricot, banane, pruneau). Pour les vitamines on vous conseille les œufs, les pâtes aux œufs, le lait, les pommes de terre, le maïs et vos fruits préférés! Pour les oméga 3 noix, laitue, graines de chia, huile de chanvre. se lancer en cuisine Lorsque des pêcheries durables sont certifiées MSC, leurs produits de la mer peuvent porter le label du même nom ! En France, + de 3 200 produits sont labellisés MSC et 16 pêcheries sont dans le programme de certification. Cela concerne 17 espèces de poissons différentes !Dans le monde, + de 38 000 produits ont le label et 15% des captures mondiales de poissons sauvages sont certifiées MSC. Il existe une grande variété de produits MSC : surgelés, conserves, frais, chez tous les types de distributeurs. De quoi trouver son bonheur. Une fois certifiées, les pêcheries ne disposent pas de la certification MSC à vie ! Au maximum, tous les 5 ans, leur certification est remise en jeu lors d’un audit réalisé par un organisme certificateur indépendant, accompagné d’experts scientifiques. Mais elles sont aussi soumises à des révisions annuelles ! Parce que chaque pêcherie est unique, le programme MSC s’attache à étudier la pêcherie dans son ensemble, en fonction de son espèce cible, de son engin de pêche, de sa zone de pêche et de son impact sur l’environnement. Au total 28 critères sont analysés. Pour être durables, les pêcheries doivent prouver qu’elles respectent 3 grands principes :1 — Stock de poissons durablesl’effort de pêche doit se situer à un niveau qui permet d’assurer la pérennité des poissons2 — Impact environnemental minimisé les activités de pêche doivent permettre de maintenir la structure, la productivité, la fonction et la diversité de l’écosystème3 — Gestion efficace des pêcheriesla pêcherie doit respecter les lois et être capable de s’adapter à tout changement les techniques de pêche on achète direct On se renseigne sur les techniques de pêche Des engins de pêche qui ont moins d’impacts sur les fonds marins et ne capturent pas trop d'espèces par accident ? Si si, ça existe ! La pêche à pied, les casiers, les lignes de traîne, le chalut pélagique ou la senne sur banc libre, par exemple. Comment repérer ça sur l’étal ? Simple : on regarde l’étiquette ! La mention de la méthode de pêche y est obligatoire en France. Une autre solution, c’est de s’abonner aux paniers poissons livrés par la plateforme Poiscaille, qui sont garantis pêche raisonnée et circuit court. les recommandations L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande une à deux portions de poisson par semaine : Si elle en est moyennement pourvue (rouget, anchois, bar, truite, dorade, turbot, brochet, éperlan, pilchard, flétan). L’Anses nous met aussi en garde contre les métaux lourds qui peuvent s’accumuler dans l’organisme de certaines espèces, et émet des recommandations spéciales pour les enfants et les femmes enceintes. Si la bête est riche en oméga 3 (saumon, sardine, maquereau, hareng, truite fumée) Prêt à arrêter les sushis ? On mange moins d’animaux 1 2 On reporte son appétit sur des espèces non menacées Difficile de suivre entre les différentes saisons (car, oui, il y a des saisons pour les poissons !) et les états des stocks selon les régions. Pour éviter de vider les mers, on s’en remet aux conseils des pro. Le WWF tient par exemple à jour un« consoguide » pour faire le bon choix : une pastille verte pour les espèces à valoriser, jaune pour celles à consommer avec modération et rouge pour celles à éviter. on suit le guide Sources:FAO | Ifremer | WWF | FAO | OCDE | ONU | MSC