2020
1959
de carbone
81
T
de carbone
78
T
de carbone
50
T
Les débris végétaux s'étalent sur le sol, for
-
ment des litières (couches de matières orga
-
niques fraîches) qui se décomposent au fil du
temps plus ou moins rapidement selon la zone
climatique et se transforment en humus sous
l’action des organismes et micro-organismes
vivants dans le sol
: bactéries, champignons,
acariens, vers de terre, mulots, taupes, etc.
Sans haie en pourtour ou arbre
au milieu, régulièrement labouré,
le sol est compact, craquelé, sans
structure. Il n’y a aucune vie biolo
-
gique apparente
: pas de vers de
terre, d’oiseaux, d’insectes, rien
!
Si un sol peut être en bonne santé, il peut aussi être en petite forme
?
Pour être fixé, rien de tel que l’observation et les travaux pratiques.
Comparons par exemple deux sols
:
Sachant cela,
comment sait-on qu’un sol
est en bonne santé
?
UNE forêt
UN CHAMP nu
Des sols contre l’érosion
ou les inondations
Sous l’effet du travail des organismes qui l’habitent, les sols
s’aèrent et s’agrègent. Certains champignons, les mycorhizes,
produisent une sorte de « colle » qui permet au sol de se tenir,
limitant ainsi les phénomènes d’érosion. Aérés par ceux qui
le peuplent, comme les vers de terre, les sols sont aussi mieux
armés pour absorber les pluies ou les eaux.
À l’inverse, un seul coup de charrue et tout est dépeuplé.
Autrement dit, la technique de labourage des sols détruit
la vie sur son passage et donc en accélère l’érosion.
couche humifère
A
couche médiane
B
transition avec
la roche sous-jacente.
C
de notre alimentation
provient des sols
Amélioration de
la qualité de l’eau
2
Dans les sols
vivants et structurés,
l’eau est filtrée et stockée.
Certains micro-organismes dégradent
les polluants et participent à ce que
l’eau que l’on boit soit de meilleure
qualité. Perturber leur habitat,
c’est donc risquer de devoir dire
:
« Fontaine, je ne peux plus boire
de ton eau. »
Un sol en
bonne santé est
fertile, capable
de nourrir les
plantes qui nous
nourrissent.
95
%
Les arbres et les plantes
produisent
de la matière organique (feuilles,
bois) qui vient se déposer sur le sol.
produire
macrofaune
bactéries
champignons
Une alimentation saine
1
de la biodiversité
mondiale serait
contenue dans
les sols.
1/4
Plus largement, l’observation doit se passer sur 2 niveaux.
D’abord en surface, puis dans les sols. En tant que jardinier en
herbe ou gastronome averti,
la bonne question à se poser est
:
oui
non
On devrait observer
un sol grouillant, habité.
On peut considérer qu’il y a urgence
à agir, soit à adapter nos pratiques
et à faire une agriculture qui
préserve la biodiversité et
l’environnement.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que
le sol est l’un des écosystèmes les plus complexes et l’un des habitats les plus diversifiés
sur Terre. Il abrite
l’une des plus fortes concentrations d’organismes vivants.
En bon état, un sol contient une population de
vers de terre par m2.
200
à
400
Eau filtrée
Nappes
phréatiques
Eau de pluie
Marc-André
Selosse
On ne connaît pas encore toute l’étendue de la
richesse microbienne des sols. Si nous avons déjà
su en puiser des ressources incroyables comme
la pénicilline, qui sait quels usages nous pourrons
en extraire demain
!
«
»
Réservoir de biodiversité
3
Le sol est un puits sans fond de nouvelles connaissances. Selon la FAO, il
existe plus d’organismes vivants dans une cuillère à soupe de sol sain que de
personnes sur Terre. Pour le moment, nous ne connaissons que
:
En effet, la pénicilline est produite par une moisissure. Il s’agit ici du Pénicillium chrysogenum, un
micro-organisme du sol qui sert aujourd’hui à la production industrielle de cet antibiotique.
des
champignons
1
%
des
acariens
4
%
des
invertébrés
80
%
Lutte contre
le dérèglement climatique
4
de la mer
5
%
de ca
r
bone
qui sont s
t
oc
k
ées en m
oy
enne
p
o
ur les sols
c
ul
t
i
v
és en
a
g
r
oé
c
ologi
e
,
en maximisant
l
a p
r
oduc
t
ion de biomass
e
.
C
e sont
1 260
T
D’où l’importance de sols que l’on doit préserver à
tout prix par l’amélioration de nos pratiques agricoles
et une couverture végétale la plus intense possible
!
La France est notamment engagée dans l’initiative « 4 pour 1 000 » qui vise
à
accroître la teneur en matière organique des sols et la séquestration
du carbone à travers des pratiques agricoles adaptées.
plus de carbone
sont contenus
dans les sols que
dans l’atmosphère.
Grâce à l’absorption de CO₂ par les végétaux qui les couvrent, les sols jouent un rôle
important dans la régulation du climat. Ils constituent une réserve considérable de
carbone sous forme de matières organiques.
Reconnexion au vivant
5
La circulation automobile, les bassins
miniers ou industriels peuvent, par exemple, participer à
accroître les taux de plomb dans les sols, modifiant
durablement leur structure. L’épandage de déchets des
zones où les réglementations sont peu contraignantes peut
contaminer les sols durablement.
Plus largement,
toutes nos activités
humaines
Pour bien manger,
on regarde où
on met les pieds
La fin du monde annoncée pour 2012 par les Mayas
n’étant pas survenue, on pensait avoir le droit à
quelques siècles de répit. C’était sans compter les
rapports du Giec qui se multiplient pour nous rappeler
la pente glissante sur laquelle l’humanité est engagée.
Une pente d’autant plus difficile à remonter que les
phénomènes d’érosion s’aggravent. À trop guetter le
ciel et ses météorites, en aurait-on oublié de regarder
sous nos pieds
?
Nous avons longtemps sous-estimé
l’importance de
nos sols,
patrimoine vital à notre survie.
Pourtant, leur
santé fragile actuelle a un impact direct sur la nôtre.
Alors Docteur, quel est le diagnostic
?
Avant de pouvoir examiner les sols, il convient de savoir de quoi on
parle. La pédologie décrit la formation des différents types de sols,
en distinguant la couche arable et les couches sous-jacentes.
Le sol présente naturellement plusieurs
couches superposées en profondeur.
Comme elles sont plus ou moins horizontales,
on les appelle des «
horizons
» et on les nomme de
haut en bas par les premières lettres de l’alphabet.
C’est vrai,
de quoi parle-t-on exactement
?
Un sol se compose d’une multitude
d’organismes vivants (bactéries, vers de
terre), de minéraux (sable, argile), de
matières organiques mortes (feuilles,
bois) et de gaz qui interagissent de
manière complexe et rendent le sol «
vivant ».
Pour commencer,
qu’est-ce qu’un sol
en bonne santé
?
Animaux
Bactéries
Minéraux
Végétaux
C’est parce qu’un sol est habité par des êtres
vivants comme les vers de terre, qu’il est fertile
et donc capable d’apporter aux végétaux tous
les éléments nécessaires à leur croissance,
autrement dit qu’il se porte bien, qu’il est vivant.
Marc-André Selosse,
biologiste spécialisé en botanique et mycologie.
On parle beaucoup des sols vivants
de par leur activité microbienne
(et c’est tant mieux), mais un sol
vivant l’est aussi par les plantes.
Il est aussi bien vivant dessous que
dessus
! Parler de sol vivant c’est
donc aussi parler de sol couvert.
«
»
Avant 2000, il n’existait aucun outil national de mesure
de la qualité des sols. Depuis,
le Groupement d’intérêt
scientifique des sols (GIS SOL) a la charge de cette mission.
et
de
c
arbone dans
les modes
d
’
a
g
r
i
c
ul
t
u
r
e
c
o
n
v
en
t
ionnell
e
.
160
T
C’est en partie lié à l’artificialisation
des sols via l’urbanisation.
Depuis 1961,
la France a perdu
de sa surface
dédiée à l’agriculture.
17
%
=
60 000 KM
2
(soit, l’équivalent de la région Grand Est)
Urbanisation
Les pratiques agricoles, maraîchères, horticoles,
jardinières… favorisent-elles la vie des sols et leur fertilité
?
1 m
2
nutriments, CO
₂
macrofaune
Les prairies
permanentes
Les zones
de cultures
recycler
CONSOMMER
Un sol sain a des effets positifs sur la capacité
de rétention de l’eau et des éléments nutritifs
du sol, et donc améliore la production
agricole. Comment ça marche
?
Toutes ces « attaques »
permettent la libération
des éléments minéraux
que les plantes
recyclent
en les assimilant grâce
à leurs racines. Plus il y
a de nutriments, plus
la croissance des plantes
et leur rendement
seront améliorés.
ainsi,
La façon dont on cultive le sol a une incidence sur
sa capacité de stockage. Voyons ce qui peut se passer
avec une ferme de 200 hectares pendant 10 ans
Aujourd’hui les sols sont en danger à travers le monde.
Et la France n’est pas en reste.
Comment en sommes
-nous arrivés là
?
Selon l’INRAE,
Marc-André Selosse
Il faut prendre conscience de quelque chose de très
important
: l’échelle de la vie des sols c’est le siècle.
Pour se constituer, un sol a besoin de plusieurs siècles.
Nous en héritons. La question que nous nous posons
aujourd’hui est de savoir ce que nous allons léguer
aux futures générations et là est la question
problématique. À notre échelle, nous ne pourrons
pas rétablir les sols. Nous n’avons pas assez de
recul sur ces questions-là.
«
»
40
%
des terres émergées
sont menacées
de dégradation
25
%
des sols
sont victimes
d’érosion
-95
%
de vers de terre par hectare
depuis 1950 pour les sols
travaillés ou bétonnés.
Tout cela est préoccupant, mais qu’est-ce que cela signifie
?
Que ce dernier siècle a été particulièrement destructeur pour les sols. Les diverses
activités humaines (de l’agriculture aux industries) ont appauvri les sols en matières
organiques, en éléments minéraux, les ont transformés, pollués...
Pourquoi est-il important
de s’interroger sur la santé
des sols
?
Tour d’horizon des bénéfices rendus par les sols
:
On a tendance à l’oublier un peu vite, mais
nous devons beaucoup aux sols.
Leur exploitation pour l’agriculture nous a par exemple permis de passer du statut de
chasseur-cueilleur à celui d’espèce sédentaire. Certes, cela remonte au Néolithique
(entre -6000 et -3000 av. J-C en Europe), mais
les sols continuent de nous rendre
de nombreux services au quotidien,
bien que nous les ayons fortement dégradés à
travers les siècles.
Qui n’aime pas se balader en pleine nature
? Elle est une source d’émerveillement
constant. Les 500 espèces de fleurs représentées dans le Printemps de Botticelli
en sont la preuve. La pratique du bain de forêt serait source de bienfaits,
notamment pour renforcer le système immunitaire et réduire le stress.
2
à
3 x
de tonnes de carbone
organique sont contenues
dans les sols du monde.
1 500 M
ds
En France,
par ha et par an,
les forêts stockent
environ
Ici, c’est un travail
à la chaîne
! La
macrofaune (vers
de terre et autres
gros insectes de
surface)
consom
-
ment
les mor
-
ceaux grossiers.
Les champignons
sécrètent des
enzymes qui
décomposent
les matières
organiques
les plus coriaces.
Les bactéries
s’attaquent aux
liaisons des diverses
molécules consti
-
tuant les matières
organiques.
Préserver les sols avec des pratiques
agroécologiques, c’est s’assurer de ne pas finir
nus et affamés dans un futur proche.
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Des sols que l’on déshabille
En hiver, nous sommes habitués à voir des champs nus. L’idée est de les laisser
récupérer entre deux cultures. L’intention est louable, malheureusement, elle
affame les sols qui ont besoin de végétal pour se nourrir. À terme, les végétaux
qui y seront plantés n’auront donc pas des conditions optimales de fertilité.
2
couverts
non-couverts
plante
pendant
une période
0
alimentation
pour la
biodiversité
(les organismes
vivants) des sols
0
Chute de cette
biodiversité
pour cause de
famine
Fertilité
très faible
Peu d’aliments
pour les semences
au moment où
elles sont plantées
Nécessité
de recourir
aux engrais et
autres intrants
Plusieurs productions, utilisation du sol
optimale, choix d’espèces de plus en
plus large. Sol protégé et placé dans
des conditions optimales... toute l’année.
1 seule production
... pendant 8 mois,
pas de production
et le sol se dégrade.
0
365 jours
0
365 jours
Avec les connaissances actuelles du vivant, on sait donc
que toute intervention sur les sols participe à les dégrader.
Le problème c’est que
plus on déstructure les sols et plus
on a besoin de recourir à des engrais
de tous types pour
les maintenir en forme. À l’arrivée, on a des sols à bout de souffle
et
les agriculteurs sont les premiers à en payer le prix fort.
Ici, le sujet mérite qu’on s’y arrête.
D’autant que la plupart des sols
en danger aujourd’hui sont sur
des terrains agricoles.
Pour comprendre les effets
de la dégradation de la santé
des sols agricoles, jetons
un coup d’œil aux rendements.
En France, par exemple,
les rendements du blé se tassent
à partir des années 90 après
une période de hausse fulgurante.
L’agriculture
Alors à quoi est-ce dû
?
en quintaux/ha
10
30
50
70
1928
1988
2018
1958
source
: INSEE – France Agri-Mer
DES SOLS
FORESTIERS
COUVERTS
LES SOLS en AGRICulture
conventionnelle
s’érodent
10 à
100 x
plus que
1
200%
300%
100%
400%
1961
1990
2017
+144
%
+185
%
population mondiale
rendements céréaliers
(en kg/ha)
production mondiale
d’engrais minéraux.
Une hausse d’autant
plus importante au fur
et à mesure que les sols
étaient dégradés.
+350
%
Entre 1961 et 2017, la population mondiale et les rendements céréaliers ont
considérablement augmenté. Pour parvenir rapidement à de tels résultats,
nous avons dû faire usage de magie… euh, de chimie.
Que l’on maltraite les sols et ceux qui les habitent,
les résultats sont surtout néfastes pour nous.
Problèmes,
ces produits
:
Dans les années à venir, la population mondiale devrait continuer de croître et nos
rendements ralentissent. Il est donc important de changer nos pratiques agricoles
afin d’avoir de moins en moins besoin de la chimie et d’intrants.
coûtent cher,
pèsent sur les budgets
des agriculteurs et sur
les prix des denrées.
Utilisés massivement,
ils ne sont plus absorbés par
les plantes et contaminent sols
et eaux qui deviennent acides.
Usage massif de produits chimiques
3
On fait bouger les choses
aux plus hauts niveaux
7.
On pousse pour la refonte de la Politique Agricole Commune (PAC) avec
comme enjeu principal la rémunération des agriculteurs pour les bienfaits
qu’ils apportent à l’environnement et à la lutte contre le changement climatique :
fermes résilientes, dynamisme rural, stockage de carbone, production
de biodiversité, ...
Décrétée journée
internationale des sols par
l’ONU, le 5 décembre est
l’occasion d’attirer l’attention
sur ce qui se passe sous nos
pieds. On en profite donc
pour parler vers de terre et
bactéries avec ceux qui
pensent encore qu’ils sont
nécessairement nuisibles.
On célèbre les sols
le 5 décembre
6.
Avant de leur couper la tête, on s’inspire des méthodes du maraîchage
sol vivant. En clair, on se rappelle que si elles sont là, c’est aussi parce
que le sol leur convient, qu’elles peuvent servir de refuge à la biodiversité
(les coccinelles adorent les orties où elles trouvent les pucerons),
qu’elles participent à protéger nos sols de l’érosion et des aléas du
climat et qu’elles peuvent être utiles pour détecter les maladies du
sol (excès d’azote ou carence en calcium).
On arrête de parler
de « mauvaises herbes »
5.
En tant que citoyen, on peut avoir l’impression d’avoir peu
d’impact sur une question comme les sols ou l’agriculture.
Bien au contraire, surtout si on a un petit lopin de terre
!
Comment savoir si notre sol est grouillant, vivant et structuré
? On prend une petite
motte de terre et on la plonge dans l’eau, car c’est avant tout visuel
!
On teste son sol
1.
Des propositions apportées par l’association
Pour une Agriculture
du Vivant
permettent un engagement que l’on soit agriculteur,
intermédiaire ou consommateur de produits agricoles.
Démarche unique en son genre,
Pour une Agriculture
du Vivant
réunit un
collectif d’acteurs de la chaîne
agroalimentaire
(agriculteurs, restaurateurs, distributeurs,
territoires, ONG, fondations & structures de développement
agricole)
pour restaurer la confiance et agir collectivement.
Pour pouvoir passer la transition agricole à l’échelle
du pays, le mouvement agit en même temps sur
:
Dès qu’on le peut, on fait le choix de produits venus de productions où
l’on a intégré des méthodes respectueuses des sols. Par nos achats, on
soutient ceux qui s’engagent pour la bonne santé des sols.
Attention, il ne s’agit pas nécessairement de
produits labellisés
! La gestion de la fertilité des
sols n’est pas forcément intégrée dans les labels et
chartes qualité.
Alors, comment savoir
? En allant à la rencontre
des agriculteurs et en s’intéressant vraiment à leurs
pratiques en faveur de la régénération des sols, de
la biodiversité ou de la qualité nutritionnelle des
produits.
On devient
un acteur engagé de
la régénération des sols
avec le mouvement
Pour
une Agriculture
du Vivant
3.
On questionne son assiette
avec l’aide des agriculteurs
:
quel paysage reflète-t-elle
?
4.
Transmettre les
techniques agricoles
de pionniers de
l’agroécologie.
Créer des filières de
distribution des produits
agroécologiques.
Sensibiliser à
l’urgence de préserver
des sols vivants.
Financer la transition
agroécologique à
grande échelle.
Marc-André Selosse
C’est parce que les sols sont labourés qu’ils subissent un
trop faible apport en matière organique et en biomasse
(vivante et microbienne). On envisage alors de les nourrir
avec de l’azote et du phosphate chimiques. Sauf que plus
c’est le cas, et plus on va renoncer à nourrir les sols
de manière naturelle et on va labourer. Les problèmes
sont donc interdépendants.
«
»
Portée par des agriculteurs conscients de la lente
détérioration de leur principal outil de travail,
l’agroécologie a le vent en poupe. Mais qu’est-ce que
c’est exactement
? 3 définitions existent
:
Selon les mots de l’INRAE, il s’agit d’une pratique
« visant à promouvoir des systèmes alimentaires
viables respectueux des hommes et de leur
environnement ». À la croisée entre l’agronomie
et l’écologie, elle regroupe un ensemble de pratiques
destinées à réduire l’impact environnemental
de nos activités agricoles tout en s’appuyant sur
les forces de la nature.
Pour la FAO, l’agroécologie permettrait de
faire face aux défis alimentaires du XXIe
siècle en nous permettant de « Produire
plus avec moins ».
On se renseigne sur l’agroécologie
et on en parle autour de soi
2.
On couvre toujours les sols.
Que l’on ait un champ de
fraises ou deux pieds dans une
jardinière, on garde les feuilles
mortes pour apporter des
aliments aux habitants des
sols.
On laisse faire la nature autant
que possible. En d’autres termes,
on ne travaille peu voire pas
les sols et on limite de fait
le recours à des engrais chimique
grâce une fertilité des sols
retrouvée.
On diversifie les cultures.
Et si on peut, on plante des
arbres entre les cultures
agricoles. Si on n’a qu’1 m
2
de
jardin, on peut aussi privilégier
les plantes qui se complètent
et se renforcent.
Les règles en sont simples
:
Pour l’association
Pour une Agriculture du Vivant
,
l’agroécologie repose sur
3 principes agroéconomiques :
des sols toujours couverts par
du végétal, la limitation au
maximum du travail du sol dès que c'est
possible et le retour des arbres dans les
systèmes agricoles (agroforesterie).
Prenons le labour.
Apparue avec l’agriculture, cette pratique nous paraît
en être indissociable. Elle permet un travail de la terre
en profondeur en l’ouvrant et en la retournant.
Sauf qu’à chaque passage, en retournant des mottes
de terre, on met sens dessus dessous ceux qui
les habitent
et on envoie valser l’équilibre des sols.
Ces pratiques aggravent considérablement
les phénomènes d’érosion.
Dictionnaire d’agroécologie
Dictionnaire d’agroécologie
EN SAVOIR PLUS
EN SAVOIR PLUS
Une infographie réalisée en partenariat avec
:
Avec la participation de
:
Marc-André Selosse
Sources
:
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
l
Institut National de la Recherche Agronomique
l
France Nature Environnement
l
Chambre d’Agriculture du Nord-Pas de Calais
l
OPTV
l
ADEME
l
Ministère de l’agriculture et de l’alimentation
l
4 pour 1000
l
Galerie des Offices
l
Pour une Agriculture du Vivant
l
MtaTerre
l
Vie-Publique
l
La Banque Mondiale
l
Dictionnaire d’Agroécologie
l
ScienceDirect
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1 m
2
Si un sol peut être en bonne
santé, il peut aussi être en petite
forme
? Pour être fixé, rien de tel
que l’observation et les travaux
pratiques. Comparons par
exemple deux sols
:
Sachant cela,
comment sait-on
qu’un sol est en
bonne santé
?
couche humifère
A
couche médiane
B
Pourquoi
est-il
important
de s’inter-
roger sur
la santé
des sols
?
Tour d’horizon
des bénéfices
rendus par les
sols
:
On a tendance à l’oublier un peu
vite, mais
nous devons beaucoup
aux sols.
Leur exploitation pour
l’agriculture nous a par exemple
permis de passer du statut de
chasseur-cueilleur à celui d’espèce
sédentaire. Certes, cela remonte
au Néolithique (entre -6000 et
-3000 av. J-C en Europe), mais
les
sols continuent de nous rendre de
nombreux services au quotidien,
bien que nous les ayons fortement
dégradés à travers les siècles.
La fin du monde annoncée pour
2012 par les Mayas n’étant pas
survenue, on pensait avoir le droit
à quelques siècles de répit. C’était
sans compter les rapports du Giec
qui se multiplient pour nous
rappeler la pente glissante sur
laquelle l’humanité est engagée.
Une pente d’autant plus difficile à
remonter que les phénomènes
d’érosion s’aggravent. À trop
guetter le ciel et ses météorites,
en aurait-on oublié de regarder
sous nos pieds
?
Nous avons longtemps
sous-estimé
l’importance de nos
sols,
patrimoine vital à notre
survie.
Pourtant, leur santé
fragile actuelle a un impact
direct sur la nôtre.
Alors
Docteur, quel est le diagnostic
?
Avant de pouvoir examiner
les sols, il convient de savoir de
quoi on parle. La pédologie décrit
la formation des différents types
de sols, en distinguant la couche
arable et les couches
sous-jacentes.
Le sol présente naturellement
plusieurs couches superposées
en profondeur.
Comme elles sont plus ou moins
horizontales, on les appelle
des «
horizons
» et on les nomme
de haut en bas par les premières
lettres de l’alphabet.
C’est vrai,
de
quoi parle-t-on
exactement
?
Un sol se compose
d’une multitude d’organismes
vivants (bactéries, vers de terre),
de minéraux (sable, argile),
de matières organiques
mortes (feuilles,
bois) et de gaz
qui interagissent
de manière
complexe et
rendent le sol
« vivant ».
Pour commencer,
qu’est-ce
qu’un sol
en bonne
santé
?
C’est parce qu’un
sol est habité par
des êtres vivants
comme les vers
de terre, qu’il est
fertile et donc
capable d’apporter
aux végétaux
tous les éléments
nécessaires à
leur croissance,
autrement dit qu’il
se porte bien, qu’il
est vivant.
Pour bien
manger,
on regarde
où on met
les pieds
Les débris végétaux s'étalent
sur le sol, forment des litières
(couches de matières orga
-
niques fraîches) qui se dé
-
composent au fil du temps
plus ou moins rapidement
selon la zone climatique et se
transforment en humus sous
l’action des organismes et mi
-
cro-organismes vivants dans
le sol
: bactéries, champi
-
gnons, acariens, vers de terre,
mulots, taupes, etc.
UNE forêt
Sans haie en pourtour ou arbre au
milieu, régulièrement labouré, le
sol est compact, craquelé, sans
structure. Il n’y a aucune vie biolo
-
gique apparente
: pas de vers de
terre, d’oiseaux, d’insectes, rien
!
UN CHAMP nu
de la biodiver-
sité mondiale
serait contenue
dans les sols.
1/4
non
On peut considérer
qu’il y a urgence à agir, soit à
adapter nos pratiques et à faire
une agriculture qui préserve la
biodiversité et l’environnement.
L’Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO) estime que le sol est l’un des
écosystèmes les plus complexes et
l’un des habitats les plus diversifiés
sur Terre. Il abrite
l’une des plus
fortes concentrations d’orga-
nismes vivants.
En bon état,
un sol contient une population de
vers de
terre par m2.
200
à
400
Avant 2000,
il n’existait aucun outil
national de mesure
de la qualité des sols.
Depuis,
le Groupe
-
ment d’intérêt scienti
-
fique des sols (GIS
SOL) a la charge
de cette mission.
Un sol en bonne santé est fertile,
capable de nourrir les plantes qui
nous nourrissent.
Une alimen-
tation saine
1
de notre alimentation
provient des sols
95
%
de
la mer
5
%
Ici, c’est un travail à la
chaîne
! La macrofaune
(vers de terre et autres
gros insectes de surface)
consomme
les
morceaux grossiers.
Les champignons sécrètent
des enzymes qui décom
-
posent les matières orga
-
niques les plus coriaces.
Les bactéries s’attaquent
aux liaisons des diverses
molécules constituant
les matières organiques.
macrofaune
bactéries
champignons
CONSOMMER
recycler
Toutes ces « attaques »
permettent la libération
des éléments minéraux
que les plantes
recyclent
en
les assimilant grâce à leurs
racines. Plus il y a de nutri-
ments, plus la croissance
des plantes et leur rende-
ment seront améliorés.
nutriments, CO₂
produire
Animaux
Minéraux
Végétaux
Bactéries
transition
avec la roche
sous-jacente.
C
Marc-André Selosse,
biologiste spécialisé en
botanique et mycologie.
On parle beaucoup
des sols vivants de
par leur activité
microbienne (et c’est
tant mieux), mais un
sol vivant l’est aussi
par les plantes. Il est
aussi bien vivant
dessous que dessus
!
Parler de sol vivant
c’est donc aussi parler
de sol couvert.
«
»
Plus largement, l’observation
doit se passer sur 2 niveaux.
D’abord en surface, puis dans
les sols. En tant que jardinier
en herbe ou gastronome averti,
la bonne question à se poser est
:
Les pratiques agricoles,
maraîchères, horticoles,
jardinières… favorisent-elles
la vie des sols et leur fertilité
?
oui
On devrait
observer un sol
grouillant, habité.
Un sol sain a des effets
positifs sur la capacité
de rétention de l’eau et
des éléments nutritifs
du sol, et donc améliore
la production agricole.
Comment ça marche
?
Les arbres et les plantes
produisent
de la matière orga
-
nique (feuilles, bois) qui vient
se déposer sur le sol.
Préserver les sols avec des
pratiques agroécologiques,
c’est s’assurer de ne pas finir
nus et affamés dans un futur
proche.
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Amélioration
de la qualité
de l’eau
2
Réservoir de
biodiversité
3
Lutte
contre le
dérèglement
climatique
4
Dans les sols
vivants et structurés,
l’eau est filtrée et stockée. Certains
micro-organismes dégradent les
polluants et participent à ce que
l’eau que l’on boit soit de meilleure
qualité. Perturber leur habitat,
c’est donc risquer de devoir dire
:
« Fontaine, je ne peux plus boire de
ton eau. »
Eau filtrée
Nappes
phréatiques
Eau de pluie
macrofaune
Le sol est un puits sans fond de
nouvelles connaissances. Selon
la FAO, il existe plus d’organismes
vivants dans une cuillère à soupe
de sol sain que de personnes sur
Terre. Pour le moment, nous ne
connaissons que
:
des invertébrés
80
%
des
champignons
1
%
des
acariens
4
%
Grâce à l’absorption de CO₂ par
les végétaux qui les couvrent,
les sols jouent un rôle important
dans la régulation du climat.
Ils constituent une réserve
considérable de carbone sous
forme de matières organiques.
Marc-André
Selosse
On ne connaît pas encore
toute l’étendue de la
richesse microbienne
des sols. Si nous avons
déjà su en puiser des
ressources incroyables
comme la pénicilline,
qui sait quels usages
nous pourrons en
extraire demain
!
«
»
2020
C
e sont
1
26
0
T
c
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r
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de
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160
T
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0
0 hecta
r
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1
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u
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de biomass
e
.
1959
1 500 M
ds
plus de carbone sont
contenus dans les sols
que dans l’atmosphère.
ainsi,
de tonnes de carbone
organique sont contenues
dans les sols du monde.
2
à
3
x
de carbone
78
T
Les prairies
permanentes
Les zones
de cultures
de carbone
50
T
En France,
par ha et par an,
les forêts stockent environ
de carbone
81
T
D’où l’importance de sols
que l’on doit préserver à
tout prix par l’amélioration
de nos pratiques agricoles
et une couverture végétale
la plus intense possible
!
La France est
notamment engagée
dans l’initiative
« 4 pour 1 000 »
qui vise à
accroître
la teneur en matière
organique des sols
et la séquestration
du carbone à travers
des pratiques
agricoles adaptées.
Des sols contre l’érosion
ou les inondations
Sous l’effet du travail des
organismes qui l’habitent, les sols
s’aèrent et s’agrègent. Certains
champignons, les mycorhizes,
produisent une sorte de « colle »
qui permet au sol de se tenir,
limitant ainsi les phénomènes
d’érosion. Aérés par ceux qui le
peuplent, comme les vers de
terre, les sols sont aussi mieux
armés pour absorber les pluies ou
les eaux.
À l’inverse, un seul
coup de charrue et
tout est dépeuplé.
Autrement dit,
la technique de
labourage des sols
détruit la vie sur
son passage et
donc en accélère
l’érosion.
Reconnexion
au vivant
5
Qui n’aime pas se balader en
pleine nature
? Elle est une source
d’émerveillement constant.
Les 500 espèces de fleurs
représentées dans le Printemps
de Botticelli en sont la preuve.
La pratique du bain de forêt serait
source de bienfaits, notamment
pour renforcer le système
immunitaire et réduire le stress.
Aujourd’hui les sols sont en
danger à travers le monde.
Et la France n’est pas en reste.
Comment
en sommes
-nous
arrivés là
?
Selon l’INRAE,
des terres
émergées
sont mena-
cées de
dégradation
40
%
de vers
de terre
par hectare
depuis 1950
pour les sols
travaillés ou
bétonnés.
-
95
%
des sols
sont victimes
d’érosion
25
%
Marc-André Selosse
Il faut prendre conscience
de quelque chose de très
important
: l’échelle de la
vie des sols c’est le siècle.
Pour se constituer, un sol
a besoin de plusieurs
siècles. Nous en héritons.
La question que nous nous
posons aujourd’hui est de
savoir ce que nous allons
léguer aux futures
générations et là est la
question problématique.
À notre échelle, nous ne
pourrons pas rétablir les
sols. Nous n’avons pas
assez de recul sur ces
questions-là.
«
»
Tout cela est préoccupant,
mais qu’est-ce que cela signifie
?
Que ce dernier siècle a été
particulièrement destructeur pour
les sols. Les diverses activités
humaines (de l’agriculture aux
industries) ont appauvri les sols en
matières organiques, en éléments
minéraux, les ont transformés,
pollués...
C’est en
partie lié à
l’artificialisation
des sols via
l’urbanisation.
Depuis 1961, la France a perdu
de sa surface dédiée
à l’agriculture.
17
%
=
60 000 KM
2
(soit, l’équivalent de
la région Grand Est)
Urbanisation
La circulation automobile, les
bassins miniers ou industriels
peuvent, par exemple, participer à
accroître les taux de plomb dans
les sols, modifiant durablement
leur structure. L’épandage de
déchets des zones où les
réglementations sont peu
contraignantes peut contaminer
les sols durablement.
Plus largement,
toutes nos
activités
humaines
Prenons le labour.
1
Alors à quoi
est-ce dû
?
en quintaux/ha
10
30
50
70
source
: INSEE – France Agri-Mer
L’agriculture
Ici, le sujet mérite qu’on s’y arrête.
D’autant que la plupart des sols
en danger aujourd’hui sont sur
des terrains agricoles.
Pour comprendre les effets
de la dégradation de la santé
des sols agricoles, jetons
un coup d’œil aux rendements.
En France, par exemple,
les rendements du blé se tassent
à partir des années 90 après
une période de hausse fulgurante.
Apparue avec l’agriculture,
cette pratique nous paraît en
être indissociable. Elle permet un
travail de la terre en profondeur
en l’ouvrant et en la retournant.
Sauf qu’à chaque passage, en
retournant des mottes de terre, on
met sens dessus dessous ceux qui
les habitent
et on envoie valser
l’équilibre des sols.
Ces pratiques aggravent
considérablement les
phénomènes d’érosion.
1928
2018
1973
LES SOLS en
AGRICulture
convention-
nelle s’érodent
10 à
100 x
plus que
DES SOLS
FORESTIERS
COUVERTS
Des sols que
l’on déshabille
2
En hiver, nous sommes habitués à
voir des champs nus. L’idée est de
les laisser récupérer entre deux
cultures. L’intention est louable,
malheureusement, elle affame les
sols qui ont besoin de végétal
pour se nourrir. À terme, les
végétaux qui y seront plantés
n’auront donc pas des conditions
optimales de fertilité.
couverts
Plusieurs productions, utilisation
du sol optimale, choix d’espèces
de plus en plus large. Sol protégé
et placé dans des conditions
optimales... toute l’année.
non-couverts
0
365 jours
... pendant 8 mois,
pas de production
et le sol se dégrade.
1 seule
production
plante pendant
une période
0
alimentation pour la
bio-
diversité (les organismes
vivants) des sols
0
Chute de cette biodiversité
pour cause de famine
Fertilité très faible
Peu d’aliments pour les semences
au moment où elles sont plantées
Nécessité de recourir aux
engrais et autres intrants
Avec les connaissances actuelles
du vivant, on sait donc que toute
intervention sur les sols participe
à les dégrader. Le problème c’est
que
plus on déstructure les sols
et plus on a besoin de recourir à
des engrais
de tous types pour
les maintenir en forme. À l’arrivée,
on a des sols à bout de souffle et
les agriculteurs sont les
premiers à en payer le prix fort.
0
365 jours
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On pousse pour la refonte de la
Politique Agricole Commune
(PAC) avec comme enjeu
principal la rémunération des
agriculteurs pour les bienfaits
qu’ils apportent à l’environnement
et à la lutte contre le changement
climatique
: fermes résilientes,
dynamisme rural, stockage de
carbone, production de
biodiversité, ...
Avant de leur couper la tête,
on s’inspire des méthodes du
maraîchage sol vivant. En clair,
on se rappelle que si elles sont là,
c’est aussi parce que le sol leur
convient, qu’elles peuvent servir
de refuge à la biodiversité
(les coccinelles adorent les orties
où elles trouvent les pucerons),
qu’elles participent à protéger nos
sols de l’érosion et des aléas du
climat et qu’elles peuvent être
utiles pour détecter les maladies
du sol (excès d’azote ou carence
en calcium).
Pour l’association
Pour une Agriculture
du Vivant
, l’agro-
écologie repose
sur 3 principes
agroéconomiques :
des sols toujours couverts par du
végétal, la limitation au maximum
du travail du sol dès que c'est
possible et le retour des arbres
dans les systèmes agricoles
(agroforesterie).
Usage massif de
produits chimiques
3
Entre 1961 et 2017, la population
mondiale et les rendements
céréaliers ont considérablement
augmenté. Pour parvenir
rapidement à de tels résultats,
nous avons dû faire usage de
magie… euh, de chimie.
+144
%
population
mondiale
+185
%
rendements
céréaliers
(en kg/ha)
production mondiale
d’engrais minéraux.
Une hausse d’autant
plus importante au fur
et à mesure que les
sols étaient dégradés.
+350
%
1961
1990
2017
300%
400%
Problèmes, ces produits
:
coûtent cher,
pèsent sur les
budgets des
agriculteurs
et sur les prix
des denrées.
Utilisés massive-
ment, ils ne sont
plus absorbés
par les plantes et
contaminent sols
et eaux qui
deviennent acides.
Dans les années à venir, la
population mondiale devrait
continuer de croître et nos
rendements ralentissent. Il est
donc important de changer nos
pratiques agricoles afin d’avoir de
moins en moins besoin de la
chimie et d’intrants.
Que l’on maltraite les sols et ceux
qui les habitent, les résultats sont
surtout néfastes pour nous.
En tant que citoyen, on peut avoir
l’impression d’avoir peu d’impact
sur une question comme les sols
ou l’agriculture. Bien au contraire,
surtout si on a un petit lopin de
terre
!
Comment savoir si
notre sol est grouillant,
vivant et structuré
?
On prend une petite
motte de terre et on la
plonge dans l’eau, car
c’est avant tout visuel
!
On teste
son sol
1.
On se
renseigne sur
l’agroécolo-
gie et on en
parle autour
de soi
2.
On devient
un acteur
engagé de la
régénération
des sols avec
le mouvement
Pour une
Agriculture
du Vivant
3.
On ques-
tionne son
assiette avec
l’aide des
agriculteurs
:
quel paysage
reflète-
t-elle ?
4.
On arrête
de parler de
« mauvaises
herbes »
5.
Portée par des agriculteurs
conscients de la lente détério-
ration de leur principal outil de
travail, l’agroécologie a le vent
en poupe. Mais qu’est-ce que
c’est exactement
? 3 définitions
existent
:
Selon les mots de l’INRAE,
il s’agit d’une pratique « visant
à promouvoir des systèmes
alimentaires viables respectueux
des hommes et de leur
environnement ». À la croisée
entre l’agronomie et l’écologie,
elle regroupe un ensemble de
pratiques destinées à réduire
l’impact environnemental
de nos activités agricoles tout
en s’appuyant sur les forces de
la nature.
Pour la FAO, l’agroécologie
permettrait de faire face aux défis
alimentaires du XXIe siècle en
nous permettant de « Produire
plus avec moins ».
Les règles en sont simples
:
Des propositions apportées par
l’association
Pour une Agriculture
du Vivant
permettent un
engagement que l’on soit
agriculteur, intermédiaire ou
consommateur de produits
agricoles.
Démarche unique en son genre,
Pour une Agriculture du Vivant
réunit un
collectif d’acteurs de
la chaîne agroalimentaire
(agriculteurs, restaurateurs,
distributeurs, territoires, ONG,
fondations & structures de
développement agricole)
pour
restaurer la confiance et agir
collectivement.
Pour pouvoir passer la transition
agricole à l’échelle du pays, le
mouvement agit en même temps
sur
:
Transmettre les
techniques agricoles
de pionniers de
l’agroécologie.
Créer des filières
de distribution
des produits
agroécologiques.
Sensibiliser à
l’urgence de préserver
des sols vivants.
Financer la transition
agroécologique à
grande échelle.
Dès qu’on le peut, on fait le choix
de produits venus de productions
où l’on a intégré des méthodes
respectueuses des sols. Par nos
achats, on soutient ceux qui
s’engagent pour la bonne santé
des sols.
Attention, il ne s’agit pas
nécessairement de produits
labellisés
! La gestion de la fertilité
des sols n’est pas forcément
intégrée dans les labels et chartes
qualité.
Alors, comment savoir
? En allant
à la rencontre des agriculteurs et
en s’intéressant vraiment à leurs
pratiques en faveur de la
régénération des sols,
de la biodiversité ou
de la qualité
nutritionnelle des
produits.
On célèbre
les sols le
5 décembre
6.
On fait
bouger les
choses aux
plus hauts
niveaux
7.
Décrétée journée internationale
des sols par l’ONU, le 5 décembre
est l’occasion d’attirer l’attention
sur ce qui se passe sous nos pieds.
On en profite donc pour parler
vers de terre et bactéries avec
ceux qui pensent encore qu’ils
sont nécessairement nuisibles.
Marc-André
Selosse
C’est parce que
les sols sont labourés
qu’ils subissent un
trop faible apport en
matière organique et
en biomasse (vivante
et microbienne). On
envisage alors de les
nourrir avec de l’azote
et du phosphate
chimiques. Sauf que
plus c’est le cas, et
plus on va renoncer
à nourrir les sols de
manière naturelle
et on va labourer.
Les problèmes sont
donc interdépendants.
«
»
On laisse faire la nature autant
que possible. En d’autres termes,
on ne travaille peu voire pas les
sols et on limite de fait le recours
à des engrais chimique grâce une
fertilité des sols retrouvée.
On diversifie les cultures. Et si on
peut, on plante des arbres entre
les cultures agricoles. Si on n’a
qu’1 m
2
de jardin, on peut aussi
privilégier les plantes qui se
complètent et se renforcent.
On couvre toujours les sols.
Que l’on ait un champ de fraises
ou deux pieds dans une jardinière,
on garde les feuilles mortes
pour apporter des aliments
aux habitants des sols.
Dictionnaire
d’agroécologie
EN SAVOIR PLUS
Une infographie réalisée
en partenariat avec
:
Avec la participation de
:
Marc-André Selosse
Sources
:
Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture
l Institut National de la Recherche
Agronomique
l France Nature
Environnement
l Chambre
d’Agriculture du Nord-Pas
de Calais
l OPTV
l ADEME l
Ministère de l’agriculture et de
l’alimentation
l 4 pour 1000 l
Galerie des Offices l
Pour une Agriculture du Vivant l
MtaTerre
l Vie-Publique l
La Banque Mondiale l
Dictionnaire d’Agroécologie
ScienceDirect
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