Si les origines du virus qui provoque le Covid-19 (SARS-CoV-2 pour les intimes) restent à élucider, on a une certitude le concernant (hormis le fait qu’il soit très vilain) : il s’agit d’une zoonose, soit une maladie transmise aux humains par les animaux.Si le terme ne nous semble pas familier, il a pourtant déjà fait la une des journaux du monde entier : H1N1, Ebola, Zika, toutes sont des zoonoses. Et l’ONU prévient, elles vont avoir la côte dans les années à venir : La faute à qui ? Pas aux chauves-souris mais bien aux hommes. L’extension de l’habitat humain, la déforestation, l’artificialisation des sols, mais aussi l’élevage intensif provoquent de plus en plus d’interactions entre l’espèce humaine et le monde animal. Et si la crise du coronavirus était l’occasion de sortir d’un mauvais remake de Man vs Wild ? des virus comme pour le Covid-19. des bactéries comme pour la peste. des parasites comme pour la toxoplasmose. Quand l'écologien'est pas là,les virus dansent. 75 % de toutes les nouvelles maladies infectieuses émergentes chez l'être humain sont des zoonoses . Voici un mot qui va nous faire briller en société (ou lors de nos visio-apéros). Mais de quoi parle-t-on au juste ? Là, il faut ressortir ses cours de grec de 4 e B ! Il part d’un réservoirCela peut être un lieu où prolifèrent des agents biologiques ou un animal chez qui l’agent pathogène ne fait pas de dégât. Il se sert d’un relaisL’agent pathogène s’installe tranquille dans un animal infecté sauvage ou domestiqué, vivant ou mort. L’animal hôte ne développe pas forcément la maladie. Il trouve des portes de sortiesl’agent pathogène trouve des moyens de s’échapper, et c’est comme ça qu’il peut nous contaminer de manière directe ou indirecte. Il se faufile par des portes d’entréeL’agent pathogène passe par les muqueuses ou les plaies. Poils Sang Bave Excréments Blessures Œil Puis, il se tape l’incruste au sein d’une espèce hôte (nous!) Fin de la chaîne de transmission. Bien au chaud dans notre organisme, l’agent pathogène se développe, s’adapte et peut même muter. Il va commencer à circuler entre nous, et là c’est la cata : une épidémie peut démarrer. Rappelons que cet agent pathogène même s’il peut nous faire du mal, a comme but principal de vivre (comme nous), donc de se reproduire et de s’adapter. Pour cela, il suit toute une trajectoire : Maintenant qu’on est au point sur la définition des zoonoses, passons aux choses sérieuses. Comment l’agent pathogène se transmet-il à l’humain ? C’est tout simplement, une maladie infectieuse ou parasitaire transmissible d’un animal vertébré à l’être humain ou l’inverse. La maladie se transmet par un agent pathogène. Au choix : des prions comme pour Creutzfeldt-Jakob. (protéines infectieuses) Animal Maladie Nez Bouche Contamination Portes d’entrée Portes de sortie Les zoonoses existent depuis la nuit des temps puisque l’homme s’est toujours rapproché des animaux, que ce soit pour : Entre les humains et les animaux, une longue tradition de partage... de maladies. Les chasser Les élever leur douce compagnie de la population européenne y passe. On ne comprendra les modalités de transmission que deux siècles plus tard. Résultat Au cours de l’histoire, il y a eu quelques zoonoses de compétition : La peste noire au XIV e  siècle. Tout commence en Asie centrale avec la bactérie Yersinia pestis. Sur les rats, des petites puces profitent aussi du voyage. Les puces piquent les humains qu’elles croisent et les contaminent. 1/4 Elle se sert des rats comme relais et voyage gratos grâce à eux le long des routes commerciales reliant l’Asie à l’Europe. On peut être contaminé(e) par exemple, lorsqu’on :→ se fait piquer, griffer ou mordre → touche les fluides de l’animal (et que l’on setouche la bouche, le nez, les yeux ou une blessure)→ mange sa viandeinfectée
Plus récemment, des zoonoses nous ont bien filé la trouille : D’origine aviaire (probablement des canards sauvages), le virus cause ses premières victimes en février 1957 dans la province chinoise de Guizhou, dans le sud-ouest du pays. Le virus se diffuse ensuite à travers la Chine et dans toute l’Asie puis à l’échelle de la planète pour provoquer la plus importante pandémie depuis la grippe espagnole de 1918–1920. Le virus H3N2 appelé grippe de Hong Kong, d’origine aviaire, apparaît d’abord en Chine en juillet 1968, mais se diffuse à Hong Kong, où il touche 15% de la population. Cette grippe fait rapidement le tour de l’Asie du Sud-Est, atteint l’Inde et l’Australie, puis est amenée aux États-Unis par les GI's embourbés au Vietnam. Elle y est particulièrement meurtrière et tue 50 000 Américains en trois mois. En France, elle provoque 31 226 morts en deux mois. À l’époque, ni les médias ni les pouvoirs publics ne s'en étaient émus. Ce syndrome respiratoire aigu sévère de la famille des coronavirus fait son apparition en Chine. C’est la consommation de viande de civette, mignon petit mammifère vendu sur les marchés locaux chinois qui aurait transmis la maladie à l’homme. Face au risque de pandémie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lance le 12 mars 2003 une alerte mondiale. Une impression de déjà-vu ? Ce coronavirus-là fera tout de même moins de dégâts avec 774 personnes décédées dans le monde, pour 8 096 personnes atteintes dans une trentaine de pays.  La grippe asiatique La grippe de Hong Kong Le SRAS 1 à 4 millions de morts 1 à 2 millions de morts 774 morts 1957 1968 - 1970 2003 Le virus Zika a deux lignées : une africaine, une asiatique. C’est cette dernière qui frappe durement le Brésil en 2015. S’il entraîne peu de décès chez les adultes, le virus est particulièrement dangereux pour les femmes enceintes car il peut provoquer des microcéphalies (taille anormalement réduite du crâne) chez les nouveau-nés qui peuvent être mortelles dans certains cas. D'après le ministère de la Santé, il s'agit d'un des facteurs qui explique la hausse de la mortalité infantile en 2016, à 14 pour mille naissances, contre 13,3 en 2015. Le virus n’a pas disparu, il sévit toujours en Amérique Latine et aucun vaccin n’existe à ce jour. 440 000 à 1 300 000 de cas Cet autre coronavirus émerge au Moyen-Orient. Il aurait été transmis à l’homme par la consommation de viande...de chameau (pourquoi pas...). Moins contagieux que notre cher Covid-19, il a contaminé 2 500 personnes dont 2 en France. Découvert dès 1976, le virus fera une flambée très inquiétante en Afrique de l’ouest entre 2013 et 2015. Si la chaîne de transmission est difficile à établir, les chercheurs pensent que le virus serait parti de chauves-souris qui auraient infecté des primates dont la consommation de viande et/ou la manipulation aurait transmis le virus à l’homme. Le porc est également un possible relais. Son taux de létalité est très élevé : environ 50%. L'OMS qualifie l'épidémie d'« urgence de santé publique de portée mondiale » en août 2014. Les efforts de lutte permettront de limiter le nombre de victimes (11 000 à 20 000 décès). Le MERS Ebola 2 500 de morts 11 000 à 20 000 morts 2012 Zika 2015 2014-2015 Cette grippe d’origine porcine venue du Mexique provoque un vent de panique à travers le monde en 2009. Le virus provoque des formes compliquées chez les jeunes adultes, les femmes enceintes et les personnes souffrant d'obésité. La France décide de mettre en place un vaste plan de vaccination avec 94 millions de vaccins commandés à l'été 2009 La moitié de la commande sera finalement annulée quelques mois plus tard, l'épidémie se révélant moins grave que prévu. Plus de 5 millions de Français iront se faire vacciner, soit environ 8,5 % de la population. Aujourd’hui, le vaccin annuel contre la grippe saisonnière protège aussi contre le virus H1N1. H1N1 280 000morts 2009 Cette grippe d’origine porcine venue du Mexique provoque un vent de panique à travers le monde en 2009. Le virus provoque des formes compliquées chez les jeunes adultes, les femmes enceintes et les personnes souffrant d'obésité. La France décide de mettre en place un vaste plan de vaccination avec 94 millions de vaccins commandés à l'été 2009 La moitié de la commande sera finalement annulée quelques mois plus tard, l'épidémie se révélant moins grave que prévu. Plus de 5 millions de Français iront se faire vacciner, soit environ 8,5 % de la population. Aujourd’hui, le vaccin annuel contre la grippe saisonnière protège aussi contre le virus H1N1. H1N1 280 000morts 2009 Le projet Global Virome estime que la faune sauvage abriterait presque 1,7 MIllions de virus inconnusdont entre 600 000 et 800 000 qui pourraient poser quelques petits soucis chez l’être humain (aïe aïe aïe). Vous ne le savez peut-être pas mais le VIH est une zoonose. C’est la consommation de viande de chimpanzés porteurs du VIH qui aurait causé la transmission du virus à l’homme. Et contrairement à ce qui a longtemps été admis, le premier cas ne date pas de 1981. Les origines du VIH remontent au début du XXe siècle au Congo.Parti de la brousse, limité à quelques cas isolés, comment ce virus a-t-il pu devenir l’un des plus grands fléaux sanitaires contemporains ? Une terrible zoonose a profité des grandes mutations du XX e siècle pour se développer : le sida . 1970À cette époque, Haïti est une destination de vacances prisée de la communauté homosexuelle américaine.Parallèlement, les États-Unis importent des milliers de litres de sang (contaminé donc), chaque mois, à partir de donneurs haïtiens. Le virus du Sida se diffuse alors à travers le monde entier. 1960Dans les années 60, lors de l'indépendance du Congo, des milliers d’enseignants haïtiens viennent en renfort dans le cadre d'un programme de l'Unesco, rapportant ensuite le virus à Haïti.Le VIH se diffuse dans tout le continent africain. Résultat 30 à 40 millions de morts La grippe espagnole entre 1918 et 1920 Des zones d’ombre entourent son origine. Le virus serait né de la combinaison d'une souche H1 de grippe humaine avec des gènes aviaires de type N1. Le virus aurait probablement été transmis à l'homme par des canards sauvages en Chine, et transporté aux Etats-Unis par des immigrants. Là, il aurait muté pour devenir d'une extrême virulence et se propage rapidement. En traversant l'Atlantique avec les troupes américaines, la grippe s'installe dans les tranchées du front de la Somme puis gagne toute l'Europe à la faveur du rapatriement des blessés. selon l’Institut Pasteur, voire 100 millions selon certaines réévaluations récentes. 1920-3417 000 ouvriers construisant le chemin de fer reliant Brazzaville au port de Pointe-Noire meurent du VIH sans que la cause ne soit identifiée. Urbanisation, multiplication des échanges et développement des transports. Ces grandes évolutions du XX e siècle, ont directement contribué à la diffusion mondiale du VIH . Résultats 36 millions 37,9 millions 1,7 millions de décès causé par le VIH depuis le début de l’épidémie de personnes vivent actuellement avec le VIH de nouvelles personnes seraient infectées chaque année. Bon déjà, il y a une veille épidémiologique plus intense, et avec le développement d’outils de diagnostics plus fins, on est capable de mieux les observer et les révéler.Grâce aux technologies de biologie moléculaire, on peut mieux identifier les agents pathogènes à l’origine de ce qui serait passé pour une très vilaine grippe dans le temps. Y a-t-il plus de zoonoses aujourd’hui ? Ça veut seulement dire qu’on est capable de mieux les identifier, même si elles existaient déjà auparavant ! Pour ce qui est du nombre d’émergence de nouvelles zoonoses… il serait logique qu’il augmente !Or, nos modes de vie entraînent une aggravation des facteurs à l’origine de l’émergence ET de la diffusion des zoonoses. Grosso modo, notre impact sur l’environnement, au-delà de faire monter la température et ce qui s’en suit… et bien il favorise les zoonoses.
Selon l'IATA, l'Association du transport aérien international, H3N2 H3N2 H3N2 H3N2 H2N2 H2N2 H2N2 H2N2 Nos sociétés modernes denses et ultra-connectées, forment donc un terrain idéal pour la propagation d'une zoonose. Avant on voyageait moins, il y avait moins d’occasions de transmettre l’agent pathogène. Puis quand on voyageait, cela durait beaucoup plus loooooongtemps, la zoonose avait le temps d’incuber et de se déclarer chez son porteur avant qu’il n’arrive à bon port. Nos besoins facilitent l’émergence de maladies et la contamination de l’animal à l’humain D’après de nombreux chercheurs, l’activité humaine et la destruction de la diversité serait responsable de l’apparition des nouveaux virus comme le coronavirus. Des exemples concrets attestent de cette réalité : Nos besoins en protéines explosent : Nous modifions les territoires par la déforestation, la conversion de terres pour l’agriculture, l’élevage ou la construction. Ceci augmente la fréquence et l’intensité des contacts entre l’humain et la faune sauvage, créant les conditions idéales pour des transferts viraux. 01 Nous n’avons jamais été aussi nombreux et gourmands. Cela facilite la multiplication des zoonoses : Nos espaces urbains s’étalent 55 % de la population mondiale vit en ville. D’après l’ONU, ce chiffre atteindra 68% d’ici 2050. 2/3 personnes seront citadines. 75,8 % des virus transmis aux humains proviennent des chauves-souris, des primates et des rongeurs, soit des espèces dont l’habitat est particulièrement menacé par l’activité humaine. D’après l’étude, Il faut cultiver de plus en plus de terres pour se nourrir 40 % des surfaces émergées du globe sont consacrées à l’agriculture. 2/3 de ces terres agricoles sont destinées à l'élevage ou à la production d'aliments pour le bétail. Nous construisons de grands axes pour se relier les uns aux autres 25 millions de km de nouvelles routes devraient être construites d'ici 2050 à travers le monde. Aujourd’hui, plus d’1 milliard de voitures circulent déjà sur la planète. Nous empiétons de plus en plus sur les environnements naturels En 1998 en Malaisie et à Singapour, la déforestation est directement responsable de la propagation du virus Nipah. Tout cela engendre de nombreuses nuisances pour les animaux sauvages, du bruit, à la pollution en passant par la dégradation de leurs espaces naturels voire leur déforestation pure et simple.D'après la FAO, on sait par exemple que 80% de la déforestation est due à la production agricole... et donc au besoin de pallier nos besoins et notre (sur)consommation alimentaire D’après Christine Johnson, responsable d’une étude réalisée par l’école de vétérinaires de l’Université de Californie et publiée le 8 avril 2020 : L’abattage des forêts malaises a conduit les chauves-souris à voler plus loin pour se nourrir, emportant avec elles l’agent pathogène responsable du virus Nipah. Elles ont été attirées par les arbres fruitiers de fermes d’élevages, où les porcs domestiques ont été exposés à leur urine et guano.L’infection s’est ensuite propagée rapidement dans le cadre de l’élevage intensif de porcs, contaminant les humains et pouvant provoquer chez eux un syndrome respiratoire aigu voire une encéphalite mortelle. En 2014-2015, la flambée de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’ouest pourrait être liée aux perturbations environnementales engendrées par l’homme La production de viande dans le monde est passée de Avant la flambée du virus, Le Liberia et la Sierra Leone avaient subi de nombreuses années de guerres civiles, entraînant le déplacement de populations se réfugiant dans des zones vierges de peuplement, notamment en Guinée forestière. En défrichant la forêt pour développer une agriculture de subsistance, les réfugiés ont pu s’exposer aux chauves-souris et à leurs excréments, ou à d’autres animaux de brousse chassés pour se nourrir, et qui ont, eux-mêmes, pu être en contact avec des chauves-souris.La Guinée forestière compte aussi de nombreuses mines de diamants et de métaux précieux dont l’exploitation a engendré une déforestation massive et un déséquilibre des écosystèmes. 70 millions de tonnes en 1970 + de 330 millions de tonnes AUJOUrd’hui d’après la FAO + DE 10 000 kilos de viande sont consommés chaque seconde dans le monde En Chine, de viande par an 48,9kg/hab En Europe, de viande par an 71kg/hab Aux États-Unis, de viande par an 99kg/hab Dans le monde, on mange en moyenne de viande par an 34,7kg/hab sont destinés aux animaux d’élevage, provoquant une meilleure résistance de bactéries pathogènes facilement transmissibles aux humains. 73 % des produits antimicrobiens dans le monde On multiplie le contact avec différentes espèces animales et donc les probabilités de transmission d’un agent pathogène de l’animal à l’humain. C’est l’entassement de volailles ou de porcs qui favorise la propagation des fameuses grippes aviaires et porcines parfois transmissibles à l’homme. Résultat : Aujourd’hui, les zoonoses circulent plus facilement ET plus rapidement; l’agent pathogène responsable de la zoonose, peut plus facilement trouver un hôte, voire évoluer et s’adapter…La mondialisation des échanges humains et animaux, le tourisme et les voyages favorisent également cette diffusion : Pour produire autant de viande, on élève les animaux de manière intensive. Or le confinement d’animaux en plus d’être moyen bof pour leur bien-être (on s’en rend bien compte maintenant) est un terrain idéal pour la transmission de maladies. Autre GROS souci, la consommation d’animaux sauvages. Là, c’est une toute autre histoire : les espèces menacées empruntent les voies du commerce illégal ou sont vendues sur des marchés d’animaux (wet markets). Un marché juteux puisqu’il rapporterait 15 milliards de dollars par an au niveau mondial.Le problème : des bestioles vivantes ou mortes qui ne seraient jamais croisées dans la nature se retrouvent côte à côte, partageant souffrance et microbes.C’est ce mode de transmission qui a engendré en 2002-2003 le coronavirus responsable de l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), et qui est sans doute à l’origine du coronavirus inconnu qui nous assiège aujourd’hui. cela représente plus de la moitié de la population mondiale. Plus nombreux, connectés et mobiles à travers le monde, les humains propagent plus rapidement les maladies entre eux. 02 H1N1 H5N1 H5N1 H5N1 H1N1 H2N3 H1N1 H2N2 Grippe asiatique H3N2 Grippe de Hong Kong H1N1 H3N1 H1N1 8 % des antibiotiques consommés en France il y a eu 4,54 milliards de passagers dans les avions en 2019
Pour prévenir des zoonoses, on agit à plusieurs niveaux : international, national et individuel. Voyons de plus près l’une des mesures collectives majeure :À l’international, le programme One Health (Une seule santé) base son approche sur le fait que « la santé humaine, la santé animale et la santé de l’écosystème ne font qu’un » et propose ainsi une approche et une recherche pluridisciplinaires. Concrètement, voici certaines mesures collectives fréquemment développées et qui doivent continuer à l’être, à l’échelle mondiale : À l’échelle individuelle : Bon maintenant, quand une pandémie pointe le bout de son microbe, voilà ce qu’on peut faire. En France, One Health est notamment l’objet d’un Programme conjoint européen (EJP) du même nom, lancé sur 5 ans depuis janvier 2018, doté d’un budget de 90 millions d’euros.Afin d’appliquer les mesures collectives et suivre la dynamique initiée par One Health les principaux organismes nationaux comme l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), l’Inra, l’Institut Pasteur et Santé publique France collaborent, ainsi que les vétérinaires, les scientifiques, les laboratoires, chercheurs etc. On fait attention à notre hygiène alimentaire Et surtout, on limite sa consommation de viande... de brousse, d’élevage intensif, d’animaux sauvages. Sources : Organisation mondiale de la santé animale / INRS / Organisation mondiale de la santé / Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation / Futura Sciences / Sciences et Avenir / ENS / Institut Pasteur / ONU / conservation-strategy / UCDAVIS / OCDE / ANSES / WWF On prend soin de ses animaux domestiques et on les amène chez le vétérinaire au moindre doute (et surtout on ne les abandonne pas dans un élan de panique). On vérifie que nous sommes à jour dans nos vaccins, et si ce n’est pas le cas, on file les faire ! Protèger les animaux sauvages en luttant contre la déforestation. Lutter contre l’élevage industriel qui repose sur une concentration d’animaux propice aux recombinaisons de virus – provoquant des maladies qui affectent les animaux – qui mutent et deviennent transmissibles à la population humaine. Interdiction du commerce international d’animaux sauvages. Accentuer la surveillance épidémiologique à travers des dépistages, des vaccinations, des contrôles, de la sensibilisation. ONE HEALTH Pensé dans les années 1800, ce concept a été repris au début des années 2000 par le symposium international de la Wildlife Conservation Society pour finalement être adopté par la communauté internationale en 2007, après les épisodes de grippe H1N1 et de SRAS notamment, avec l’alliance tripartite entre le FAO, l’OIE et l’OMS qui s’ensuit. One Health promeut les synergies et collaborations entre secteurs et acteurs dont les activités ont un impact sur la santé. Ceci afin d’améliorer la santé publique « grâce à la prévention des risques et l’atténuation des effets des crises qui proviennent de l’interface entre les humains, les animaux et leurs écosystèmes ».Cela vise particulièrement la surveillance des risques de zoonoses et de pandémies.Le programme agit à 3 niveaux : local, nationalet international. AGRICULTURE.GOUV AGRICULTURE.GOUV la viande de la discorde la viande de la discorde des vacances au kilomètre des vacances au kilomètre on rhabille nos forêts on rhabille nos forêts On consulte les informations utiles Quand on part à l’étranger, on fait les vaccins nécessaires et on fait attention à notre contact avec les animaux que l’on peut croiser, ainsi qu’à ceux que l’on mange ! On se lave régulièrement les mains en évitant néanmoins de développer des TOC hygiénistes. Notre consommation de viande Notre consommation de produits issus de la déforestation Notre bougeotte frénétique C’est là où ça fait mal... Le problème est ancré dans nos modes de vie. Donc pour lutter contre l’émergence de nouvelles pandémies, 3 pistes sont à emprunter sur notre façon de consommer le monde (et de consumer nos vies) que nous avons déjà abordé dans d’autres infographies : Législation sur les règles sanitaires et alimentaires par activité professionnelle. Faire respecter des mesures d’hygiène stricts dans les commerces alimentaires.
Si les origines du virus qui provoque le Covid-19 (SARS-CoV-2 pour les intimes) restent à élucider, on a une certitude le concernant (hormis le fait qu’il soit très vilain) : il s’agit d’une zoonose, soit une maladie transmise aux humains par les animaux.Si le terme ne nous semble pas familier, il a pourtant déjà fait la une des journaux du monde entier : H1N1, Ebola, Zika, toutes sont des zoonoses. Et l’ONU prévient, elles vont avoir la côte dans les années à venir : La faute à qui ? Pas aux chauves-souris mais bien aux hommes. L’extension de l’habitat humain, la déforestation, l’artificialisation des sols, mais aussi l’élevage intensif provoquent de plus en plus d’interactions entre l’espèce humaine et le monde animal. Et si la crise du coronavirus était l’occasion de sortir d’un mauvais remake de Man vs Wild ? Quand l'écologien'est pas là,les virus dansent. 75 % de toutes les nouvelles maladies infectieuses émergentes chez l'être humain sont des  zoonoses . Voici un mot qui va nous faire briller en société (ou lors de nos visio-apéros). Mais de quoi parle-t-on au juste ? Là, il faut ressortir ses cours de grec de 4 e B ! Animal Maladie C’est tout simplement, une maladie infectieuse ou parasitaire transmissible d’un animal vertébré à l’être humain ou l’inverse. La maladie se transmet par un agent pathogène. Au choix : des virus comme pour le Covid-19. des bactéries comme pour la peste. des parasites comme pour la toxoplasmose. des prions comme pour Creutzfeldt-Jakob. (protéines infectieuses) Comment l’agent pathogène se transmet-il à l’humain ? Rappelons que cet agent pathogène même s’il peut nous faire du mal, a comme but principal de vivre (comme nous), donc de se reproduire et de s’adapter. Pour cela, il suit toute une trajectoire : Maintenant qu’on est au point sur la définition des zoonoses, passons aux choses sérieuses. Il part d’un réservoirCela peut être un lieu où prolifèrent des agents biologiques ou un animal chez qui l’agent pathogène ne fait pas de dégât. Il se sert d’un relaisL’agent pathogène s’installe tranquille dans un animal infecté sauvage ou domestiqué, vivant ou mort. L’animal hôte ne développe pas forcément la maladie. Il se sert d’un relaisL’agent pathogène s’installe tranquille dans un animal infecté sauvage ou domestiqué, vivant ou mort. L’animal hôte ne développe pas forcément la maladie. Contamination Portes de sortie Poils Sang Bave Excréments On peut être contaminé(e) par exemple, lorsqu’on :→ se fait piquer, griffer ou mordre → touche les fluides de l’animal(et que l’on se touche la bouche,le nez, les yeux ou une blessure)→ mange sa viande infectée Il se faufile par des portes d’entréeL’agent pathogène passe par les muqueuses ou les plaies. Blessures Œil Nez Bouche Puis, il se tape l’incruste au sein d’une espèce hôte (nous!) Fin de la chaîne de transmission. Bien au chaud dans notre organisme, l’agent pathogène se développe, s’adapte et peut même muter. Il va commencer à circuler entre nous, et là c’est la cata : une épidémie peut démarrer. Entre les humains et les animaux,une longue tradition de partage... de maladies. Les zoonoses existent depuis la nuit des temps puisque l’homme s’est toujours rapproché des animaux, que ce soit pour : Les chasser Les élever leur douce compagnie Au cours de l’histoire, il y a eu quelques zoonoses de compétition : La peste noire au XIV e siècle. La grippe espagnole entre 1918 et 1920 Sur les rats, des petites puces profitent aussi du voyage.Les puces piquent les humains qu’elles croisent et les contaminent. de la population européenne y passe. On ne comprendra les modalités de transmission que deux siècles plus tard. 1/4 Tout commence en Asie centrale avec la bactérie Yersinia pestis. Elle se sert des rats comme relais et voyage gratos grâce à eux le long des routes commerciales reliant l’Asie Résultat Résultat 30 à 40 millions de morts Des zones d’ombre entourent son origine. Le virus serait né de la combinaison d'une souche H1 de grippe humaine avec des gènes aviaires de type N1. Le virus aurait probablement été transmis à l'homme par des canards sauvages en Chine, et transporté aux Etats-Unis par des immigrants. Là, il aurait muté pour devenir d'une extrême virulence et se propage rapidement. En traversant l'Atlantique avec les troupes américaines, la grippe s'installe dans les tranchées du front de la Somme puis gagne toute l'Europe à la faveur du rapatriement des blessés. selon l’Institut Pasteur, voire 100 millions selon certaines réévaluations Plus récemment, des zoonoses nous ont bien filé la trouille : Portes d’entrée D’origine aviaire (probablement des canards sauvages), le virus cause ses premières victimes en février 1957 dans la province chinoise de Guizhou, dans le sud-ouest du pays. Le virus se diffuse ensuite à travers la Chine et dans toute l’Asie puis à l’échelle de la planète pour provoquer la plus importante pandémie depuis la grippe espagnole de 1918–1920. Le virus H3N2 appelé grippe de Hong Kong, d’origine aviaire, apparaît d’abord en Chine en juillet 1968, mais se diffuse à Hong Kong, où il touche 15% de la population. Cette grippe fait rapidement le tour de l’Asie du Sud-Est, atteint l’Inde et l’Australie, puis est amenée aux États-Unis par les GI's embourbés au Vietnam. Elle y est particulièrement meurtrière et tue 50 000 Américains en trois mois. En France, elle provoque 31 226 morts en deux mois. À l’époque, ni les médias ni les pouvoirs publics ne s'en étaient émus. Ce syndrome respiratoire aigu sévère de la famille des coronavirus fait son apparition en Chine. C’est la consommation de viande de civette, mignon petit mammifère vendu sur les marchés locaux chinois qui aurait transmis la maladie à l’homme. Face au risque de pandémie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lance le 12 mars 2003 une alerte mondiale. Une impression de déjà-vu ? Ce coronavirus-là fera tout de même moins de dégâts avec 774 personnes décédées dans le monde, pour 8 096 personnes atteintes dans une trentaine de pays.  La grippe asiatique La grippe de Hong Kong Le SRAS 1 à 4 millions de morts 1 à 2 millions de morts 774 morts Le virus Zika a deux lignées : une africaine, une asiatique. C’est cette dernière qui frappe durement le Brésil en 2015. S’il entraîne peu de décès chez les adultes, le virus est particulièrement dangereux pour les femmes enceintes car il peut provoquer des microcéphalies (taille anormalement réduite du crâne) chez les nouveau-nés qui peuvent être mortelles dans certains cas. D'après le ministère de la Santé, il s'agit d'un des facteurs qui explique la hausse de la mortalité infantile en 2016, à 14 pour mille naissances, contre 13,3 en 2015. Le virus n’a pas disparu, il sévit toujours en Amérique Latine et aucun vaccin n’existe à ce jour. 440 000 à 1 300 000 de cas Cet autre coronavirus émerge au Moyen-Orient. Il aurait été transmis à l’homme par la consommation de viande...de chameau (pourquoi pas...). Moins contagieux que notre cher Covid-19, il a contaminé 2 500 personnes dont 2 en France. Découvert dès 1976, le virus fera une flambée très inquiétante en Afrique de l’ouest entre 2013 et 2015. Si la chaîne de transmission est difficile à établir, les chercheurs pensent que le virus serait parti de chauves-souris qui auraient infecté des primates dont la consommation de viande et/ou la manipulation aurait transmis le virus à l’homme. Le porc est également un possible relais. Son taux de létalité  est très élevé : environ 50%. L'OMS qualifie l'épidémie d'« urgence de santé publique de portée mondiale » en août 2014. Les efforts de lutte permettront de limiter le nombre de victimes (11 000 à 20 000 décès). Le MERS Ebola 2 500 de morts 11 000 à 20 000 morts Zika Cette grippe d’origine porcine venue du Mexique provoque un vent de panique à travers le monde en 2009. Le virus provoque des formes compliquées chez les jeunes adultes, les femmes enceintes et les personnes souffrant d'obésité. La France décide de mettre en place un vaste plan de vaccination avec 94 millions de vaccins commandés à l'été 2009 La moitié de la commande sera finalement annulée quelques mois plus tard, l'épidémie se révélant moins grave que prévu. Plus de 5 millions de Français iront se faire vacciner, soit environ 8,5 % de la population. Aujourd’hui, le vaccin annuel contre la grippe saisonnière protège aussi contre le virus H1N1. H1N1 280 000morts 1957 2003 2009 2012 1968-1970 2014-2015 2015 Vous ne le savez peut-être pas mais le VIH est une zoonose. C’est la consommation de viande de chimpanzés porteurs du VIH qui aurait causé la transmission du virus à l’homme. Et contrairement à ce qui a longtemps été admis, le premier cas ne date pas de 1981. Les origines du VIH remontent au début du XXe siècle au Congo.Parti de la brousse, limité à quelques cas isolés, comment ce virus a-t-il pu devenir l’un des plus grands fléaux sanitaires contemporains ? Une terrible zoonose a profité des grandes mutations du XX e siècle pour se développer : le sida . 1970À cette époque, Haïti est une destination de vacances prisée de la communauté homosexuelle américaine.Parallèlement, les États-Unis importent des milliers de litres de sang (contaminé donc), chaque mois, à partir de donneurs haïtiens. Le virus du Sida se diffuse alors à travers le monde entier. 1960Dans les années 60, lors de l'indépendance du Congo, des milliers d’enseignants haïtiens viennent en renfort dans le cadre d'un programme de l'Unesco, rapportant ensuite le virus à Haïti.Le VIH se diffuse dans tout le continent africain. 1920-3417 000 ouvriers construisant le chemin de fer reliant Brazzaville au port de Pointe-Noire meurent du VIH sans que la cause ne soit identifiée. Résultats Urbanisation, multiplication des échanges et développement des transports . Ces grandes évolutions du XX e siècle, ont directement contribué à la diffusion mondiale du VIH . 36 millions 37,9 millions 1,7 millions de décès causé par le VIH depuis le début de l’épidémie de personnes vivent actuellement avec le VIH de nouvelles personnes seraient infectées chaque année.
Le projet Global Virome estime que la faune sauvage abriterait presque 1,7 MIllions de virus inconnusdont entre 600 000 et 800 000 qui pourraient poser quelques petits soucis chez l’être humain (aïe aïe aïe). Y a-t-il plus de zoonoses aujourd’hui ? Bon déjà, il y a une veille épidémiologique plus intense, et avec le développement d’outils de diagnostics plus fins, on est capable de mieux les observer et les révéler.Grâce aux technologies de biologie moléculaire, on peut mieux identifier les agents pathogènes à l’origine de ce qui serait passé pour une très vilaine grippe dans le temps.Ça veut seulement dire qu’on est capable de mieux les identifier, même si elles existaient déjà auparavant ! Pour ce qui est du nombre d’émergence de nouvelles zoonoses… il serait logique qu’il augmente !Or, nos modes de vie entraînent une aggravation des facteurs à l’origine de l’émergence ET de la diffusion des zoonoses. Grosso modo, notre impact sur l’environnement, au-delà de faire monter la température et ce qui s’en suit… et bien il favorise les zoonoses. Nos besoins facilitent l’émergence de maladies et la contamination de l’animal à l’humain 01 Nous n’avons jamais été aussi nombreux et gourmands. Cela facilite la multiplication des zoonoses : Nous empiétons de plus en plus sur les environnements naturels Nos espaces urbains s’étalent 55 % de la population mondiale vit en ville. D’après l’ONU, ce chiffre atteindra 68% d’ici 2050. 2/3 personnes seront citadines. Il faut cultiver de plus en plus de terres pour se nourrir 40 % des surfaces émergées du globe sont consacrées à l’agriculture. 2/3 de ces terres agricoles sont destinées à l'élevage ou à la production d'aliments pour le bétail. Nous construisons de grands axes pour se relier les uns aux autres 25 millions de km de nouvelles routes devraient être construites d'ici 2050 à travers le monde. Aujourd’hui, plus d’1 milliard de voitures circulent déjà sur la planète. Tout cela engendre de nombreuses nuisances pour les animaux sauvages, du bruit, à la pollution en passant par la dégradation de leurs espaces naturels voire leur déforestation pure et simple.D'après la FAO, on sait par exemple que 80% de la déforestation est due à la production agricole... et donc au besoin de pallier nos besoins et notre (sur)consommation alimentaire D’après de nombreux chercheurs, l’activité humaine et la destruction de la diversité serait responsable de l’apparition des nouveaux virus comme le coronavirus. Nous modifions les territoires par la déforestation, la conversion de terres pour l’agriculture, l’élevage ou la construction. Ceci augmente la fréquence et l’intensité des contacts entre l’humain et la faune sauvage, créant les conditions idéales pour des transferts viraux. 75,8 % des virus transmis aux humains proviennent des chauves-souris, des primates et des rongeurs, soit des espèces dont l’habitat est particulièrement menacé par l’activité humaine. D’après l’étude, D’après Christine Johnson, responsable d’une étude réalisée par l’école de vétérinaires de l’Université de Californie et publiée le 8 avril 2020 : Des exemples concrets attestent de cette réalité : Nos besoins en protéines explosent : En 1998 en Malaisie et à Singapour, la déforestation est directement responsable de la propagation du virus Nipah. L’abattage des forêts malaises a conduit les chauves-souris à voler plus loin pour se nourrir, emportant avec elles l’agent pathogène responsable du virus Nipah. Elles ont été attirées par les arbres fruitiers de fermes d’élevages, où les porcs domestiques ont été exposés à leur urine et guano.L’infection s’est ensuite propagée rapidement dans le cadre de l’élevage intensif de porcs, contaminant les humains et pouvant provoquer chez eux un syndrome respiratoire aigu voire une encéphalite mortelle. En 2014-2015, la flambée de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’ouest pourrait être liée aux perturbations environnementales engendrées par l’homme La production de viande dans le monde est passée de Avant la flambée du virus, Le Liberia et la Sierra Leone avaient subi de nombreuses années de guerres civiles, entraînant le déplacement de populations se réfugiant dans des zones vierges de peuplement, notamment en Guinée forestière. En défrichant la forêt pour développer une agriculture de subsistance, les réfugiés ont pu s’exposer aux chauves-souris et à leurs excréments, ou à d’autres animaux de brousse chassés pour se nourrir, et qui ont, eux-mêmes, pu être en contact avec des chauves-souris.La Guinée forestière compte aussi de nombreuses mines de diamants et de métaux précieux dont l’exploitation a engendré une déforestation massive et un déséquilibre des écosystèmes. 70 millions de tonnes en 1970 + de 330 millions de tonnes AUJOUrd’hui d’après la FAO + DE 10 000 kilos de viande sont consommés chaque seconde dans le monde Chine 48,9kg/hab Europe 71kg/hab États-Unis, 99kg/hab Dans le monde, on mange en moyenne de viande par an 34,7kg/hab
Plus nombreux, connectés et mobiles à travers le monde, les humains propagent plus rapidement les maladies entre eux. 02 Selon l'IATA, l'Association du transport aérien international, H3N2 H3N2 H3N2 H3N2 H2N2 H2N2 H2N2 H2N2 Nos sociétés modernes denses et ultra-connectées forment donc un terrain idéal pour la propagation d'une zoonose. Avant on voyageait moins, il y avait moins d’occasions de transmettre l’agent pathogène. Puis quand on voyageait, cela durait beaucoup plus loooooongtemps, la zoonose avait le temps d’incuber et de se déclarer chez son porteur avant qu’il n’arrive à bon port. sont destinés aux animaux d’élevage, provoquant une meilleure résistance de bactéries pathogènes facilement transmissibles aux humains. 73 %  des produits antimicrobiens dans le monde On multiplie le contact avec différentes espèces animales et donc les probabilités de transmission d’un agent pathogène de l’animal à l’humain. C’est l’entassement de volailles ou de porcs qui favorise la propagation des fameuses grippes aviaires et porcines parfois transmissibles à l’homme. Résultat : Pour produire autant de viande, on élève les animaux de manière intensive. Or le confinement d’animaux en plus d’être moyen bof pour leur bien-être (on s’en rend bien compte maintenant) est un terrain idéal pour la transmission de maladies. Autre GROS souci, la consommation d’animaux sauvages. Là, c’est une toute autre histoire :les espèces menacées empruntent les voies du commerce illégal ou sont vendues sur des marchés d’animaux (wet markets).Un marché juteux puisqu’il rapporterait 15 milliards de dollars par an au niveau mondial.Le problème : des bestioles vivantes ou mortes qui ne seraient jamais croisées dans la nature se retrouvent côte à côte, partageant souffrance et microbes. C’est ce mode de transmission qui a engendré en 2002-2003 le coronavirus responsable de l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), et qui est sans doute à l’origine du coronavirus inconnu qui nous assiège aujourd’hui. cela représente plus de la moitié de la population mondiale. H1N1 H5N1 H5N1 H1N1 H2N3 H1N1 H1N1 8 % des antibiotiques consommés en France il y a eu 4,54 milliards de passagers dans les avions en 2019 Aujourd’hui, les zoonoses circulent plus facilement ET plus rapidement; l’agent pathogène responsable de la zoonose, peut plus facilement trouver un hôte, voire évoluer et s’adapter…La mondialisation des échanges humains et animaux, le tourisme et les voyages favorisent également cette diffusion :
Voyons de plus près l’une des mesures collectives majeure :À l’international, le programme One Health (Une seule santé) base son approche sur le fait que « la santé humaine, la santé animale et la santé de l’écosystème ne font qu’un » et propose ainsi une approche et une recherche pluridisciplinaires. Pour prévenir des zoonoses, on agit à plusieurs niveaux : international, national et individuel. Concrètement, voici certaines mesures collectives fréquemment développées et qui doivent continuer à l’être, à l’échelle mondiale : En France, One Health est notamment l’objet d’un Programme conjoint européen (EJP) du même nom, lancé sur 5 ans depuis janvier 2018, doté d’un budget de 90 millions d’euros.Afin d’appliquer les mesures collectives et suivre la dynamique initiée par One Health les principaux organismes nationaux comme l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), l’Inra, l’Institut Pasteur et Santé publique France collaborent, ainsi que les vétérinaires, les scientifiques, les laboratoires, chercheurs etc. Pensé dans les années 1800, ce concept a été repris au début des années 2000 par le symposium international de la Wildlife Conservation Society pour finalement être adopté par la communauté internationale en 2007, après les épisodes de grippe H1N1 et de SRAS notamment, avec l’alliance tripartite entre le FAO, l’OIE et l’OMS qui s’ensuit. One Health promeut les synergies et collaborations entre secteurs et acteurs dont les activités ont un impact sur la santé. Ceci afin d’améliorer la santé publique « grâce à la prévention des risques et l’atténuation des effets des crises qui proviennent de l’interface entre les humains, les animaux et leurs écosystèmes ».Cela vise particulièrement la surveillance des risques de zoonoses et de pandémies.Le programme agit à 3 niveaux : local, nationalet international. ONE HEALTH Protèger les animaux sauvages en luttant contre la déforestation. Lutter contre l’élevage industriel qui repose sur une concentration d’animaux propice aux recombinaisons de virus – provoquant des maladies qui affectent les animaux – qui mutent et deviennent transmissibles à la population humaine. Interdiction du commerce international d’animaux sauvages. Accentuer la surveillance épidémiologique à travers des dépistages, des vaccinations, des contrôles, de la sensibilisation. Législation sur les règles sanitaires et alimentaires par activité professionnelle. Faire respecter des mesures d’hygiène stricts dans les commerces alimentaires. À l’échelle individuelle : Bon maintenant, quand une pandémie pointe le bout de son microbe, voilà ce qu’on peut faire. On fait attention à notre hygiène alimentaire Et surtout, on limite sa consommation de viande... de brousse, d’élevage intensif, d’animaux sauvages. On prend soin de ses animaux domestiques et on les amène chez le vétérinaire au moindre doute (et surtout on ne les abandonne pas dans un élan de panique). On vérifie que nous sommes à jour dans nos vaccins, et si ce n’est pas le cas, on file les faire ! AGRICULTURE.GOUV la viande de la discorde on rhabille nos forêts des vacances au kilomètre On consulte les informations utiles Quand on part à l’étranger, on fait les vaccins nécessaires et on fait attention à notre contact avec les animaux que l’on peut croiser, ainsi qu’à ceux que l’on mange ! On se lave régulièrement les mains en évitant néanmoins de développer des TOC hygiénistes. Notre consommation de viande Notre consommation de produits issus de la déforestation Notre bougeotte frénétique C’est là où ça fait mal... Le problème est ancré dans nos modes de vie. Donc pour lutter contre l’émergence de nouvelles pandémies, 3 pistes sont à emprunter sur notre façon de consommer le monde (et de consumer nos vies) que nous avons déjà abordé dans d’autres infographies : Sources : Organisation mondiale de la santé animale / INRS / Organisation mondiale de la santé / Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation / Futura Sciences / Sciences et Avenir / ENS / Institut Pasteur / ONU / conservation-strategy / UCDAVIS / OCDE / ANSES / WWF