Si les origines du virus qui provoque le Covid-19
(SARS-CoV-2 pour les intimes) restent à élucider,
on a une certitude le concernant (hormis le fait
qu’il soit très vilain) : il s’agit d’une
zoonose
,
soit une
maladie transmise aux humains
par les animaux
.
Si le terme ne nous semble pas familier,
il a pourtant déjà fait la une des journaux du
monde entier : H1N1, Ebola, Zika, toutes sont
des zoonoses. Et l’ONU prévient, elles vont avoir
la côte dans les années à venir :
La faute à qui ?
Pas aux chauves-souris mais bien aux hommes.
L’extension de l’habitat humain, la déforestation,
l’artificialisation des sols, mais aussi l’élevage
intensif provoquent de plus en plus d’interactions
entre l’espèce humaine et le monde animal. Et si
la crise du coronavirus était l’occasion de sortir
d’un mauvais remake de Man vs Wild ?
des
virus
comme
pour le Covid-19.
des
bactéries
comme pour la
peste.
des
parasites
comme pour la
toxoplasmose.
Quand l'écologie
n'est pas là,
les virus dansent.
75
%
de toutes
les nouvelles
maladies
infectieuses
émergentes chez
l'être humain
sont des
zoonoses
.
Voici un mot qui va nous faire briller en société
(ou lors de nos visio-apéros). Mais de quoi
parle-t-on au juste ? Là, il faut ressortir ses
cours de grec de 4
e
B !
Il part d’un réservoir
Cela peut être un lieu où prolifèrent
des agents biologiques ou un animal
chez qui l’agent pathogène ne fait pas
de dégât.
Il se sert d’un relais
L’agent pathogène s’installe
tranquille dans un animal infecté
sauvage ou domestiqué, vivant ou
mort. L’animal hôte ne développe
pas forcément la maladie.
Il trouve des portes
de sorties
l’agent pathogène trouve
des moyens de s’échapper,
et c’est comme ça qu’il peut
nous contaminer de
manière directe ou
indirecte.
Il se faufile par
des portes d’entrée
L’agent pathogène passe par
les muqueuses ou les plaies.
Poils
Sang
Bave
Excréments
Blessures
Œil
Puis, il se tape l’incruste
au sein d’une espèce hôte
(nous!)
Fin de la chaîne de transmission.
Bien au chaud dans notre
organisme, l’agent pathogène se
développe, s’adapte et peut même
muter. Il va commencer à circuler
entre nous, et là c’est la cata :
une épidémie peut démarrer.
Rappelons que cet agent pathogène même s’il peut nous faire
du mal, a comme but principal de vivre (comme nous),
donc de se reproduire et de s’adapter.
Pour cela, il suit toute une trajectoire :
Maintenant qu’on est au point
sur la définition des zoonoses,
passons aux choses sérieuses.
Comment l’agent pathogène
se transmet-il à l’humain ?
C’est tout simplement, une maladie
infectieuse ou parasitaire transmissible
d’un animal vertébré à l’être humain ou
l’inverse. La maladie se transmet par un
agent pathogène. Au choix :
des
prions
comme pour
Creutzfeldt-Jakob.
(protéines infectieuses)
Animal
Maladie
Nez
Bouche
Contamination
Portes d’entrée
Portes de sortie
Les zoonoses existent depuis la nuit des temps
puisque l’homme s’est toujours rapproché des
animaux, que ce soit pour :
Entre les humains et les animaux, une
longue tradition de partage...
de maladies.
Les
chasser
Les
élever
leur
douce compagnie
de la population
européenne y passe.
On ne comprendra les
modalités de transmission
que deux siècles plus tard.
Résultat
Au cours de l’histoire, il y a eu
quelques zoonoses de compétition :
La peste noire au XIV
e
siècle.
Tout commence en Asie
centrale avec la bactérie
Yersinia pestis.
Sur les rats,
des petites
puces profitent aussi
du voyage
.
Les puces
piquent les
humains
qu’elles
croisent et les
contaminent
.
1/4
Elle se sert des
rats comme
relais et voyage gratos
grâce
à eux le long des routes
commerciales reliant l’Asie
à l’Europe.
On peut être
contaminé(e) par
exemple, lorsqu’on :
→ se fait piquer, griffer
ou mordre
→ touche les fluides de
l’animal (et que l’on se
touche la bouche,
le nez, les yeux ou une
blessure)
→ mange sa viande
infectée
Plus récemment, des zoonoses
nous ont bien filé la trouille :
D’origine aviaire
(probablement des canards
sauvages), le virus cause ses
premières victimes en février
1957
dans la province chinoise
de Guizhou, dans le sud-ouest
du pays. Le virus se diffuse
ensuite à travers la Chine et
dans toute l’Asie puis à
l’échelle de la planète pour
provoquer la plus importante
pandémie depuis la grippe
espagnole de
1918–1920
.
Le virus H3N2 appelé grippe
de Hong Kong, d’origine
aviaire, apparaît d’abord en
Chine en juillet 1968, mais se
diffuse à Hong Kong, où il
touche 15% de la population.
Cette grippe fait rapidement
le tour de l’Asie du Sud-Est,
atteint l’Inde et l’Australie,
puis est amenée aux
États-Unis par les GI's
embourbés au Vietnam. Elle y
est particulièrement
meurtrière et tue
50 000
Américains en trois mois.
En France, elle provoque
31
226
morts en deux mois.
À l’époque, ni les médias
ni les pouvoirs publics
ne s'en étaient émus.
Ce syndrome respiratoire aigu
sévère de la famille des
coronavirus fait son apparition
en Chine. C’est la
consommation de viande
de civette, mignon petit
mammifère vendu sur les
marchés locaux chinois qui
aurait transmis la maladie à
l’homme. Face au risque de
pandémie, l'Organisation
mondiale de la santé (OMS)
lance le 12 mars 2003 une
alerte mondiale. Une
impression de déjà-vu ? Ce
coronavirus-là fera tout de
même moins de dégâts avec
774
personnes décédées dans
le monde, pour
8 096
personnes atteintes dans une
trentaine de pays.
La grippe
asiatique
La grippe de
Hong Kong
Le SRAS
1 à 4 millions
de morts
1 à 2 millions
de morts
774
morts
1957
1968 - 1970
2003
Le virus Zika a deux lignées :
une africaine, une asiatique.
C’est cette dernière qui frappe
durement le Brésil en 2015.
S’il entraîne peu de décès chez
les adultes, le virus est
particulièrement dangereux
pour les femmes enceintes car
il peut provoquer des
microcéphalies (taille
anormalement réduite du
crâne) chez les nouveau-nés
qui peuvent être mortelles
dans certains cas. D'après le
ministère de la Santé, il s'agit
d'un des facteurs qui explique
la hausse de la mortalité
infantile en 2016, à
14 pour
mille naissances
, contre
13,3
en 2015. Le virus n’a pas
disparu, il sévit toujours en
Amérique Latine et aucun
vaccin n’existe à ce jour.
440 000 à
1 300 000 de cas
Cet autre coronavirus
émerge au Moyen-Orient.
Il aurait été transmis à
l’homme par la
consommation de
viande...de chameau
(pourquoi pas...). Moins
contagieux que notre cher
Covid-19, il a contaminé
2
500
personnes dont 2 en
France.
Découvert dès 1976, le virus
fera une flambée très
inquiétante en Afrique de
l’ouest entre 2013 et 2015. Si la
chaîne de transmission est
difficile à établir, les
chercheurs pensent que le
virus serait parti de
chauves-souris qui auraient
infecté des primates dont la
consommation de viande
et/ou la manipulation aurait
transmis le virus à l’homme.
Le porc est également un
possible relais. Son taux de
létalité est très élevé : environ
50%
. L'OMS qualifie
l'épidémie d'« urgence de
santé publique de portée
mondiale » en août 2014.
Les efforts de lutte
permettront de limiter le
nombre de victimes
(11 000 à
20 000 décès)
.
Le MERS
Ebola
2 500
de morts
11 000 à 20 000
morts
2012
Zika
2015
2014-2015
Cette grippe d’origine porcine
venue du Mexique provoque un
vent de panique à travers le
monde en 2009. Le virus
provoque des formes
compliquées chez les jeunes
adultes, les femmes enceintes et
les personnes souffrant
d'obésité. La France décide de
mettre en place un vaste plan de
vaccination avec
94 millions de
vaccins
commandés à l'été 2009
La moitié de la commande sera
finalement annulée quelques
mois plus tard, l'épidémie se
révélant moins grave que prévu.
Plus de 5 millions de Français
iront se faire vacciner, soit
environ 8,5 % de la population.
Aujourd’hui, le vaccin annuel
contre la grippe saisonnière
protège aussi contre le virus
H1N1.
H1N1
280 000
morts
2009
Cette grippe d’origine porcine
venue du Mexique provoque un
vent de panique à travers le
monde en 2009. Le virus
provoque des formes
compliquées chez les jeunes
adultes, les femmes enceintes et
les personnes souffrant
d'obésité. La France décide de
mettre en place un vaste plan de
vaccination avec
94 millions de
vaccins
commandés à l'été 2009
La moitié de la commande sera
finalement annulée quelques
mois plus tard, l'épidémie se
révélant moins grave que prévu.
Plus de 5 millions de Français
iront se faire vacciner, soit
environ 8,5 % de la population.
Aujourd’hui, le vaccin annuel
contre la grippe saisonnière
protège aussi contre le virus
H1N1.
H1N1
280 000
morts
2009
Le projet
Global Virome
estime que la faune
sauvage abriterait
presque 1,7 MIllions
de virus inconnus
dont entre
600 000 et 800 000
qui pourraient poser quelques petits
soucis chez l’être humain
(aïe aïe aïe).
Vous ne le savez peut-être pas mais le VIH est une zoonose. C’est la
consommation de
viande de chimpanzés porteurs du VIH
qui aurait causé la
transmission du virus à l’homme. Et contrairement à ce qui a longtemps été
admis, le premier cas ne date pas de 1981. Les origines du VIH remontent au
début du XXe siècle au Congo
.
Parti de la brousse, limité à quelques cas isolés, comment ce virus a-t-il pu
devenir l’un des plus grands fléaux sanitaires contemporains ?
Une terrible zoonose a profité des
grandes mutations du XX
e
siècle
pour se développer :
le sida
.
1970
À cette époque, Haïti est une
destination de vacances prisée
de la communauté
homosexuelle américaine.
Parallèlement, les États-Unis
importent
des milliers de litres
de sang
(contaminé donc),
chaque mois,
à partir de
donneurs haïtiens
. Le virus du
Sida
se diffuse alors à travers
le monde entier
.
1960
Dans les années 60, lors de
l'indépendance du Congo, des
milliers d’enseignants haïtiens
viennent en renfort dans le cadre
d'un programme de l'Unesco,
rapportant ensuite le virus à Haïti
.
Le VIH
se diffuse dans tout le
continent africain
.
Résultat
30 à 40
millions
de morts
La grippe espagnole
entre 1918 et 1920
Des zones d’ombre entourent son
origine. Le virus serait né de la
combinaison d'une souche
H1 de
grippe humaine avec des gènes
aviaires de type N1.
Le virus aurait probablement été
transmis à l'homme par des
canards sauvages
en Chine, et
transporté aux Etats-Unis par des
immigrants. Là, il aurait muté
pour devenir d'une extrême
virulence et se propage
rapidement.
En traversant l'Atlantique avec
les troupes américaines
, la
grippe s'installe dans les
tranchées du front de la
Somme puis gagne toute
l'Europe à la faveur du
rapatriement des blessés.
selon l’Institut Pasteur, voire
100 millions selon certaines
réévaluations récentes.
1920-34
17 000 ouvriers construisant le
chemin de fer reliant Brazzaville
au port de Pointe-Noire
meurent du VIH sans que la
cause ne soit identifiée
.
Urbanisation, multiplication
des échanges et développement
des transports.
Ces grandes évolutions du XX
e
siècle, ont directement
contribué
à la diffusion mondiale du VIH
.
Résultats
36
millions
37,9
millions
1,7
millions
de décès causé par le VIH
depuis le début de
l’épidémie
de personnes vivent
actuellement avec le VIH
de nouvelles personnes
seraient infectées chaque
année.
Bon déjà, il y a une
veille
épidémiologique plus intense
,
et avec le
développement
d’outils de diagnostics plus
fins
, on est capable de mieux
les observer et les révéler.
Grâce aux technologies de
biologie moléculaire, on peut
mieux identifier les agents
pathogènes à l’origine de ce
qui serait passé pour une très
vilaine grippe dans le temps.
Y a-t-il plus de
zoonoses aujourd’hui ?
Ça veut seulement dire qu’on est
capable de mieux les identifier,
même si elles existaient déjà
auparavant ! Pour ce qui est du
nombre d’émergence de
nouvelles zoonoses… il serait
logique qu’il augmente !
Or, nos modes de vie entraînent
une aggravation des facteurs à
l’origine de l’émergence ET de la
diffusion des zoonoses. Grosso
modo,
notre impact sur
l’environnement
, au-delà de
faire monter la température et
ce qui s’en suit… et bien il
favorise les zoonoses.
Selon l
'IATA, l'Association
du transport aérien international,
H3N2
H3N2
H3N2
H3N2
H2N2
H2N2
H2N2
H2N2
Nos sociétés modernes denses et
ultra-connectées, forment donc un terrain
idéal pour la propagation d'une zoonose.
Avant on voyageait moins, il y avait
moins d’occasions de transmettre
l’agent pathogène.
Puis quand on voyageait, cela durait
beaucoup plus loooooongtemps,
la
zoonose avait le temps d’incuber et de
se déclarer chez son porteur avant qu’il
n’arrive à bon port
.
Nos besoins facilitent l’émergence
de maladies et la contamination
de l’animal à l’humain
D’après de nombreux chercheurs, l’activité
humaine et la destruction de la diversité serait
responsable de l’apparition des nouveaux virus
comme le coronavirus.
Des exemples concrets attestent
de cette réalité :
Nos besoins en protéines
explosent :
Nous modifions les territoires par
la déforestation, la conversion
de terres pour l’agriculture,
l’élevage ou la construction.
Ceci augmente la fréquence et
l’intensité des contacts entre
l’humain et la faune sauvage,
créant les conditions idéales pour
des transferts viraux.
01
Nous n’avons jamais été aussi
nombreux et gourmands.
Cela facilite la multiplication
des zoonoses :
Nos espaces
urbains s’étalent
55
%
de la population mondiale vit en ville.
D’après l’ONU, ce chiffre atteindra
68% d’ici 2050. 2/3 personnes seront
citadines.
75,8
%
des virus transmis aux humains proviennent des chauves-souris,
des primates et des rongeurs, soit des espèces dont l’habitat est
particulièrement menacé par l’activité humaine.
D’après l’étude,
Il faut cultiver
de plus en plus
de terres pour
se nourrir
40
%
des surfaces émergées du globe sont
consacrées à l’agriculture.
2/3 de ces terres agricoles sont
destinées à l'élevage ou à la
production d'aliments pour le bétail.
Nous
construisons de
grands axes pour
se relier les uns
aux autres
25
millions
de km
de nouvelles routes devraient être
construites d'ici 2050 à travers le
monde. Aujourd’hui, plus d’1 milliard
de voitures circulent déjà
sur la planète.
Nous empiétons
de plus en plus
sur les environnements
naturels
En 1998 en Malaisie
et à Singapour,
la déforestation
est directement
responsable de la
propagation du virus
Nipah
.
Tout cela engendre de nombreuses nuisances pour
les animaux sauvages, du bruit, à la pollution en
passant par la
dégradation de leurs espaces
naturels
voire leur
déforestation pure et simple
.
D'après la FAO, on sait par exemple que
80% de la
déforestation est due à la production agricole
...
et donc au besoin de pallier nos besoins et notre
(sur)consommation alimentaire
D’après
Christine Johnson
, responsable d’une étude
réalisée par l’école de vétérinaires de l’Université de
Californie et publiée le 8 avril 2020 :
L’abattage des forêts malaises a conduit les
chauves-souris à voler
plus loin pour se nourrir
, emportant avec elles l’agent pathogène
responsable du virus Nipah. Elles ont été attirées par les arbres
fruitiers de fermes d’élevages, où les porcs domestiques ont été
exposés à leur urine et guano.
L’infection s’est ensuite propagée rapidement dans le cadre de
l’élevage intensif de porcs
, contaminant les humains et pouvant
provoquer chez eux un
syndrome respiratoire aigu voire une
encéphalite mortelle
.
En 2014-2015, la flambée
de l’épidémie d’Ebola en
Afrique de l’ouest
pourrait être liée aux
perturbations
environnementales
engendrées par
l’homme
.
La production de viande
dans le monde est
passée de
Avant la flambée du virus,
Le Liberia et la Sierra Leone avaient subi
de nombreuses années de guerres civiles
, entraînant le
déplacement de populations se réfugiant dans des zones vierges
de peuplement, notamment en Guinée forestière.
En défrichant la forêt pour développer une agriculture
de
subsistance, les réfugiés ont pu
s’exposer aux chauves-souris
et à leurs excréments, ou à d’autres animaux de brousse chassés
pour se nourrir
, et qui ont, eux-mêmes, pu être en contact avec
des chauves-souris.
La Guinée forestière compte aussi de nombreuses
mines de
diamants et de métaux précieux dont l’exploitation a engendré
une déforestation massive
et un déséquilibre des écosystèmes.
70 millions
de tonnes en 1970
+ de 330 millions
de tonnes AUJOUrd’hui
d’après la
FAO + DE 10 000 kilos de viande
sont consommés
chaque seconde dans le monde
En Chine,
de viande par an
48,9
kg/hab
En Europe,
de viande par an
71
kg/hab
Aux États-Unis,
de viande par an
99
kg/hab
Dans le monde,
on mange en moyenne
de viande par an
34,7
kg/hab
sont destinés aux animaux d’élevage,
provoquant une meilleure résistance
de bactéries pathogènes facilement
transmissibles aux humains.
73
%
des produits
antimicrobiens
dans le monde
On multiplie le contact avec différentes
espèces animales et donc les probabilités
de transmission d’un agent pathogène de
l’animal à l’humain.
C’est l’entassement de volailles ou de
porcs qui favorise la propagation des
fameuses grippes aviaires et porcines
parfois transmissibles à l’homme.
Résultat :
Aujourd’hui,
les zoonoses circulent plus facilement ET plus
rapidement; l’agent pathogène responsable de la zoonose,
peut plus facilement trouver un hôte, voire évoluer et s’adapter…
La mondialisation des échanges humains et animaux,
le tourisme et les voyages favorisent également cette diffusion :
Pour produire autant de viande, on élève les animaux de manière
intensive. Or le confinement d’animaux en plus d’être moyen bof
pour leur bien-être (on s’en rend bien compte maintenant) est un
terrain idéal pour la transmission de maladies.
Autre GROS souci,
la consommation
d’animaux sauvages.
Là, c’est une toute autre histoire : les espèces
menacées empruntent les voies du commerce
illégal ou sont vendues sur des marchés
d’animaux (wet markets). Un marché juteux
puisqu’il rapporterait 15 milliards de dollars
par an au niveau mondial.
Le problème : des bestioles vivantes ou
mortes qui ne seraient jamais croisées dans la
nature se retrouvent côte à côte, partageant
souffrance et microbes.
C’est ce mode de transmission qui a engendré
en 2002-2003 le coronavirus responsable de
l’épidémie de syndrome respiratoire aigu
sévère (SRAS), et qui est sans doute à
l’origine du coronavirus inconnu qui nous
assiège aujourd’hui.
cela représente plus de la moitié
de la population mondiale.
Plus nombreux, connectés et mobiles à
travers le monde, les humains propagent plus
rapidement les maladies entre eux.
02
H1N1
H5N1
H5N1
H5N1
H1N1
H2N3
H1N1
H2N2
Grippe asiatique
H3N2
Grippe de Hong Kong
H1N1
H3N1
H1N1
8
%
des antibiotiques
consommés
en France
il y a eu
4,54 milliards
de passagers
dans les avions
en 2019
Pour prévenir des zoonoses, on agit
à plusieurs niveaux : international,
national et individuel.
Voyons de plus près l’une des mesures
collectives majeure :
À l’international, le programme
One Health
(Une seule santé) base son approche sur le
fait que
« la santé humaine, la santé animale
et la santé de l’écosystème ne font qu’un »
et propose ainsi une approche et une
recherche pluridisciplinaires.
Concrètement, voici certaines mesures
collectives fréquemment développées
et qui doivent continuer à l’être,
à l’échelle mondiale :
À l’échelle individuelle :
Bon maintenant, quand une
pandémie pointe le bout de son
microbe, voilà ce qu’on peut faire.
En France,
One Health est notamment l’objet d’un
Programme conjoint européen
(EJP) du même nom,
lancé sur 5 ans depuis janvier 2018, doté d’un
budget de 90 millions d’euros.
Afin d’appliquer les mesures collectives et suivre
la dynamique initiée par One Health les principaux
organismes nationaux comme l’Anses (Agence
nationale de sécurité sanitaire), l’Inra, l’Institut
Pasteur et Santé publique France collaborent,
ainsi que les vétérinaires, les scientifiques,
les laboratoires, chercheurs etc.
On fait attention
à notre
hygiène
alimentaire
Et surtout,
on limite sa
consommation
de
viande...
de brousse,
d’élevage
intensif, d’animaux
sauvages.
Sources :
Organisation mondiale de la santé animale
/
INRS
/
Organisation mondiale de la santé
/
Ministère de
l'Agriculture et de l'Alimentation
/
Futura Sciences
/
Sciences et Avenir
/
ENS
/
Institut Pasteur
/
ONU
/
conservation-strategy
/
UCDAVIS
/
OCDE
/
ANSES
/
WWF
On prend soin de ses
animaux domestiques
et on les amène chez le
vétérinaire au moindre
doute (et surtout on ne
les abandonne pas
dans un élan de
panique).
On vérifie que nous
sommes
à jour dans nos
vaccins
, et si ce n’est pas
le cas, on file les faire !
Protèger les animaux sauvages en
luttant contre la déforestation.
Lutter contre l’élevage industriel qui repose
sur une concentration d’animaux propice aux
recombinaisons de virus – provoquant des
maladies qui affectent les animaux – qui
mutent et deviennent transmissibles à la
population humaine.
Interdiction du commerce
international d’animaux sauvages.
Accentuer la surveillance épidémiologique à
travers des dépistages, des vaccinations, des
contrôles, de la sensibilisation.
ONE
HEALTH
Pensé dans les années 1800,
ce concept a été repris au
début des années 2000 par le
symposium international de
la Wildlife Conservation
Society pour finalement être
adopté par la communauté
internationale en 2007, après
les épisodes de grippe H1N1
et de SRAS notamment, avec
l’alliance tripartite entre le
FAO, l’OIE et l’OMS qui
s’ensuit.
One Health
promeut les
synergies et collaborations
entre secteurs et acteurs dont
les activités ont un impact sur
la santé. Ceci afin d’améliorer
la santé publique
« grâce à la
prévention des risques et
l’atténuation des effets des
crises qui proviennent de
l’interface entre les humains,
les animaux et leurs
écosystèmes »
.
Cela vise particulièrement la
surveillance des risques de
zoonoses et de pandémies.
Le programme agit à 3
niveaux :
local, national
et international
.
AGRICULTURE.GOUV
AGRICULTURE.GOUV
la viande de la discorde
la viande de la discorde
des vacances au kilomètre
des vacances au kilomètre
on rhabille nos forêts
on rhabille nos forêts
On consulte les
informations utiles
Quand on part à l’étranger,
on fait
les vaccins nécessaires
et on fait attention à notre
contact avec les animaux que
l’on peut croiser,
ainsi qu’à
ceux que l’on mange
!
On se lave régulièrement
les mains en évitant
néanmoins de
développer des TOC
hygiénistes.
Notre
consommation
de viande
Notre consommation
de produits issus de
la déforestation
Notre bougeotte
frénétique
C’est là où ça fait mal... Le problème est ancré dans nos modes de vie.
Donc pour lutter contre l’émergence de nouvelles pandémies, 3 pistes
sont à emprunter sur notre façon de consommer le monde (et de
consumer nos vies) que nous avons déjà abordé dans d’autres
infographies :
Législation sur les règles sanitaires et
alimentaires par activité
professionnelle.
Faire respecter des mesures d’hygiène
stricts dans les commerces alimentaires.
Si les origines du virus qui
provoque le Covid-19
(SARS-CoV-2 pour les intimes)
restent à élucider, on a une
certitude le concernant (hormis
le fait qu’il soit très vilain) : il
s’agit d’une
zoonose
,
soit une
maladie transmise aux
humains par les animaux
.
Si le terme ne nous semble pas
familier, il a pourtant déjà fait la
une des journaux du monde
entier : H1N1, Ebola, Zika, toutes
sont des zoonoses. Et l’ONU
prévient, elles vont avoir la côte
dans les années à venir :
La faute à qui ?
Pas aux chauves-souris mais
bien aux hommes. L’extension
de l’habitat humain, la
déforestation, l’artificialisation
des sols, mais aussi l’élevage
intensif provoquent de plus en
plus d’interactions entre
l’espèce humaine et le monde
animal. Et si la crise du
coronavirus était l’occasion de
sortir d’un mauvais remake de
Man vs Wild ?
Quand
l'écologie
n'est pas là,
les virus
dansent.
75
%
de toutes
les nouvelles
maladies
infectieuses
émergentes
chez l'être
humain sont
des
zoonoses
.
Voici un mot qui va nous faire
briller en société (ou lors de nos
visio-apéros). Mais de quoi
parle-t-on au juste ? Là, il faut
ressortir ses cours de grec
de 4
e
B !
Animal
Maladie
C’est tout simplement,
une maladie infectieuse
ou parasitaire
transmissible d’un
animal vertébré à l’être
humain ou l’inverse.
La maladie se transmet
par un agent pathogène.
Au choix :
des
virus
comme
pour le
Covid-19.
des
bactéries
comme pour
la peste.
des
parasites
comme pour la
toxoplasmose.
des
prions
comme pour
Creutzfeldt-Jakob.
(protéines
infectieuses)
Comment l’agent pathogène
se transmet-il à l’humain ?
Rappelons que cet agent
pathogène même s’il peut nous
faire du mal, a comme but
principal de vivre (comme
nous), donc de se reproduire et
de s’adapter. Pour cela, il suit
toute une trajectoire :
Maintenant qu’on est au point
sur la définition des zoonoses,
passons aux choses sérieuses.
Il part d’un réservoir
Cela peut être un lieu où prolifèrent
des agents biologiques ou un animal
chez qui l’agent pathogène ne fait pas
de dégât.
Il se sert d’un relais
L’agent pathogène s’installe
tranquille dans un animal infecté
sauvage ou domestiqué, vivant ou
mort. L’animal hôte ne développe
pas forcément la maladie.
Il se sert d’un relais
L’agent pathogène s’installe
tranquille dans un animal infecté
sauvage ou domestiqué, vivant ou
mort. L’animal hôte ne développe
pas forcément la maladie.
Contamination
Portes de sortie
Poils
Sang
Bave
Excréments
On peut être
contaminé(e) par
exemple, lorsqu’on :
→ se fait piquer, griffer
ou mordre
→ touche les fluides de l’animal
(et que l’on se touche la bouche,
le nez, les yeux ou une
blessure)
→ mange sa viande infectée
Il se faufile par
des portes d’entrée
L’agent pathogène passe par
les muqueuses ou les plaies.
Blessures
Œil
Nez
Bouche
Puis, il se tape l’incruste
au sein d’une espèce hôte
(nous!)
Fin de la chaîne de transmission.
Bien au chaud dans notre
organisme, l’agent pathogène se
développe, s’adapte et peut même
muter. Il va commencer à circuler
entre nous, et là c’est la cata :
une épidémie peut démarrer.
Entre les humains et les
animaux,une longue tradition
de partage...
de maladies.
Les zoonoses existent depuis la
nuit des temps puisque l’homme
s’est toujours rapproché des
animaux, que ce soit pour :
Les
chasser
Les
élever
leur
douce
compagnie
Au cours de l’histoire,
il y a eu quelques zoonoses
de compétition :
La peste
noire au XIV
e
siècle.
La grippe espagnole
entre 1918 et 1920
Sur les rats,
des petites puces
profitent aussi du voyage
.
Les puces piquent les humains
qu’elles croisent et les
contaminent
.
de la population
européenne
y passe.
On ne comprendra
les modalités de transmission
que deux siècles plus tard.
1/4
Tout commence en Asie
centrale avec la bactérie
Yersinia pestis.
Elle se sert des
rats comme
relais et voyage gratos
grâce à eux le long des routes
commerciales reliant l’Asie
Résultat
Résultat
30 à 40
millions
de morts
Des zones d’ombre entourent
son origine. Le virus serait né de
la combinaison d'une souche
H1
de grippe humaine avec des
gènes aviaires de type N1.
Le virus aurait probablement été
transmis à l'homme par des
canards sauvages
en Chine, et
transporté aux Etats-Unis par
des immigrants. Là, il aurait
muté pour devenir d'une
extrême virulence et se propage
rapidement.
En traversant l'Atlantique avec
les troupes américaines
, la
grippe s'installe dans les
tranchées du front de la Somme
puis gagne toute l'Europe à la
faveur du rapatriement des
blessés.
selon l’Institut Pasteur,
voire 100 millions selon
certaines réévaluations
Plus récemment,
des zoonoses nous ont bien
filé la trouille :
Portes d’entrée
D’origine aviaire (probablement des
canards sauvages), le virus cause ses
premières victimes en février
1957
dans la province chinoise de Guizhou,
dans le sud-ouest du pays. Le virus se
diffuse ensuite à travers la Chine et
dans toute l’Asie puis à l’échelle de la
planète pour provoquer la plus
importante pandémie depuis la grippe
espagnole de
1918–1920
.
Le virus H3N2 appelé grippe de Hong
Kong, d’origine aviaire, apparaît
d’abord en Chine en juillet 1968, mais
se diffuse à Hong Kong, où il touche
15% de la population. Cette grippe
fait rapidement le tour de l’Asie du
Sud-Est, atteint l’Inde et l’Australie,
puis est amenée aux États-Unis par les
GI's embourbés au Vietnam. Elle y est
particulièrement meurtrière et tue
50
000
Américains en trois mois.
En France, elle provoque
31 226
morts
en deux mois. À l’époque, ni les
médias ni les pouvoirs publics
ne s'en étaient émus.
Ce syndrome respiratoire aigu sévère
de la famille des coronavirus fait son
apparition en Chine. C’est la
consommation de viande de civette,
mignon petit mammifère vendu sur
les marchés locaux chinois qui aurait
transmis la maladie à l’homme. Face
au risque de pandémie, l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) lance le
12 mars 2003 une alerte mondiale.
Une impression de déjà-vu ? Ce
coronavirus-là fera tout de même
moins de dégâts avec
774
personnes
décédées dans le monde, pour
8 096
personnes atteintes dans une
trentaine de pays.
La grippe
asiatique
La grippe de
Hong Kong
Le SRAS
1 à 4 millions
de morts
1 à 2 millions
de morts
774
morts
Le virus Zika a deux lignées : une
africaine, une asiatique. C’est cette
dernière qui frappe durement le Brésil
en 2015. S’il entraîne peu de décès
chez les adultes, le virus est
particulièrement dangereux pour les
femmes enceintes car il peut
provoquer des microcéphalies (taille
anormalement réduite du crâne) chez
les nouveau-nés qui peuvent être
mortelles dans certains cas. D'après le
ministère de la Santé, il s'agit d'un des
facteurs qui explique la hausse de la
mortalité infantile en 2016, à
14 pour
mille naissances
, contre
13,3
en 2015.
Le virus n’a pas disparu, il sévit
toujours en Amérique Latine et aucun
vaccin n’existe à ce jour.
440 000 à
1 300 000 de cas
Cet autre coronavirus émerge au
Moyen-Orient. Il aurait été transmis à
l’homme par la consommation de
viande...de chameau (pourquoi
pas...). Moins contagieux que notre
cher Covid-19, il a contaminé
2 500
personnes dont 2 en France.
Découvert dès 1976, le virus fera une
flambée très inquiétante en Afrique
de l’ouest entre 2013 et 2015. Si la
chaîne de transmission est difficile
à établir, les chercheurs pensent que
le virus serait parti de chauves-souris
qui auraient infecté des primates dont
la consommation de viande et/ou la
manipulation aurait transmis le virus
à l’homme. Le porc est également un
possible relais. Son taux de létalité
est très élevé : environ
50%
. L'OMS
qualifie l'épidémie d'« urgence de
santé publique de portée mondiale »
en août 2014. Les efforts de lutte
permettront de limiter le nombre
de victimes
(11 000 à 20 000 décès)
.
Le MERS
Ebola
2 500
de morts
11 000 à 20 000
morts
Zika
Cette grippe d’origine porcine venue
du Mexique provoque un vent de
panique à travers le monde en 2009.
Le virus provoque des formes
compliquées chez les jeunes adultes,
les femmes enceintes et les personnes
souffrant d'obésité. La France décide
de mettre en place un vaste plan de
vaccination avec
94 millions de
vaccins
commandés à l'été 2009 La
moitié de la commande sera
finalement annulée quelques mois
plus tard, l'épidémie se révélant
moins grave que prévu. Plus de 5
millions de Français iront se faire
vacciner, soit environ 8,5 % de la
population. Aujourd’hui, le vaccin
annuel contre la grippe saisonnière
protège aussi contre le virus H1N1.
H1N1
280 000
morts
1957
2003
2009
2012
1968-1970
2014-2015
2015
Vous ne le savez peut-être pas
mais le VIH est une zoonose.
C’est la consommation de
viande de chimpanzés porteurs
du VIH
qui aurait causé la
transmission du virus à l’homme.
Et contrairement à ce qui a
longtemps été admis, le premier
cas ne date pas de 1981. Les
origines du VIH remontent au
début du XXe siècle au Congo
.
Parti de la brousse, limité à
quelques cas isolés, comment ce
virus a-t-il pu devenir l’un des
plus grands fléaux sanitaires
contemporains ?
Une terrible
zoonose a profité
des grandes
mutations du
XX
e
siècle pour
se développer :
le sida
.
1970
À cette époque, Haïti est une
destination de vacances prisée
de la communauté
homosexuelle américaine.
Parallèlement, les États-Unis
importent
des milliers de litres
de sang
(contaminé donc),
chaque mois,
à partir de
donneurs haïtiens
. Le virus du
Sida
se diffuse alors à travers
le monde entier
.
1960
Dans les années 60, lors de
l'indépendance du Congo, des
milliers d’enseignants haïtiens
viennent en renfort dans le cadre
d'un programme de l'Unesco,
rapportant ensuite le virus à Haïti
.
Le VIH
se diffuse dans tout
le continent africain
.
1920-34
17 000 ouvriers construisant le
chemin de fer reliant Brazzaville
au port de Pointe-Noire
meurent du VIH sans que la
cause ne soit identifiée
.
Résultats
Urbanisation,
multiplication
des échanges
et
développement
des transports
.
Ces grandes
évolutions du
XX
e
siècle, ont
directement
contribué
à la diffusion
mondiale du
VIH
.
36
millions
37,9
millions
1,7
millions
de décès causé par le VIH depuis
le début de l’épidémie
de personnes vivent
actuellement avec le VIH
de nouvelles personnes seraient
infectées chaque année.
Le projet
Global Virome
estime que la
faune sauvage
abriterait
presque 1,7
MIllions
de virus
inconnus
dont entre
600 000 et 800 000
qui pourraient poser quelques petits
soucis chez l’être humain
(aïe aïe aïe).
Y a-t-il
plus de zoonoses
aujourd’hui ?
Bon déjà, il y a une
veille
épidémiologique plus intense
, et
avec le
développement d’outils
de diagnostics plus fins
, on est
capable de mieux les observer et
les révéler.
Grâce aux technologies de
biologie moléculaire, on peut
mieux identifier les agents
pathogènes à l’origine de ce qui
serait passé pour une très vilaine
grippe dans le temps.
Ça veut seulement dire qu’on est
capable de mieux les identifier,
même si elles existaient déjà
auparavant ! Pour ce qui est du
nombre d’émergence de
nouvelles zoonoses… il serait
logique qu’il augmente !
Or, nos modes de vie entraînent
une aggravation des facteurs à
l’origine de l’émergence ET de la
diffusion des zoonoses. Grosso
modo,
notre impact sur
l’environnement
, au-delà de
faire monter la température et
ce qui s’en suit… et bien il
favorise les zoonoses.
Nos besoins
facilitent
l’émergence de
maladies et la
contamination
de l’animal
à l’humain
01
Nous n’avons jamais été aussi
nombreux et gourmands.
Cela facilite la multiplication
des zoonoses :
Nous empiétons
de plus en plus
sur les environnements
naturels
Nos espaces
urbains s’étalent
55
%
de la population mondiale vit en ville.
D’après l’ONU, ce chiffre atteindra
68% d’ici 2050. 2/3 personnes seront
citadines.
Il faut cultiver
de plus en plus
de terres pour
se nourrir
40
%
des surfaces émergées du globe sont
consacrées à l’agriculture.
2/3 de ces terres agricoles sont
destinées à l'élevage ou à la
production d'aliments pour le bétail.
Nous
construisons de
grands axes pour
se relier les uns
aux autres
25
millions
de km
de nouvelles routes devraient être
construites d'ici 2050 à travers le
monde. Aujourd’hui, plus d’1 milliard
de voitures circulent déjà
sur la planète.
Tout cela engendre de
nombreuses nuisances pour les
animaux sauvages, du bruit,
à la pollution en passant par la
dégradation de leurs espaces
naturels
voire leur
déforestation
pure et simple
.
D'après la FAO, on sait par
exemple que
80% de la
déforestation est due à la
production agricole
...
et donc au besoin de pallier nos
besoins et notre
(sur)consommation alimentaire
D’après de
nombreux
chercheurs,
l’activité
humaine et la
destruction de la
diversité serait
responsable de
l’apparition des
nouveaux virus
comme le
coronavirus.
Nous modifions les
territoires par la
déforestation, la
conversion de
terres pour
l’agriculture,
l’élevage ou la
construction.
Ceci augmente la
fréquence et l’intensité
des contacts entre
l’humain et la faune
sauvage, créant les
conditions idéales
pour des transferts
viraux.
75,8
%
des virus transmis aux humains
proviennent des chauves-souris,
des primates et des rongeurs,
soit des espèces dont l’habitat
est particulièrement menacé par
l’activité humaine.
D’après l’étude,
D’après
Christine Johnson
,
responsable d’une étude réalisée
par l’école de vétérinaires de
l’Université de Californie et
publiée le 8 avril 2020 :
Des exemples
concrets
attestent de
cette réalité :
Nos besoins
en protéines
explosent :
En 1998 en Malaisie
et à Singapour,
la déforestation
est directement
responsable de la
propagation du virus
Nipah
.
L’abattage des forêts malaises a
conduit les
chauves-souris à
voler plus loin pour se nourrir
,
emportant avec elles l’agent
pathogène responsable du virus
Nipah. Elles ont été attirées par
les arbres fruitiers de fermes
d’élevages, où les porcs
domestiques ont été exposés à
leur urine et guano.
L’infection s’est ensuite
propagée rapidement dans le
cadre de l’élevage intensif de
porcs
, contaminant les humains
et pouvant provoquer chez eux
un
syndrome respiratoire aigu
voire une encéphalite mortelle
.
En 2014-2015, la flambée
de l’épidémie d’Ebola en
Afrique de l’ouest
pourrait être liée aux
perturbations
environnementales
engendrées par l’homme
.
La production de viande
dans le monde est
passée de
Avant la flambée du virus,
Le
Liberia et la Sierra Leone avaient
subi de nombreuses années de
guerres civiles
, entraînant le
déplacement de populations se
réfugiant dans des zones vierges
de peuplement, notamment en
Guinée forestière.
En défrichant la forêt pour
développer une agriculture
de
subsistance, les réfugiés ont pu
s’exposer aux chauves-souris
et à leurs excréments, ou à
d’autres animaux de brousse
chassés pour se nourrir
, et qui
ont, eux-mêmes, pu être en
contact avec
des chauves-souris.
La Guinée forestière compte
aussi de nombreuses
mines de
diamants et de métaux précieux
dont l’exploitation a engendré
une déforestation massive
et un
déséquilibre des écosystèmes.
70 millions
de tonnes
en 1970
+ de 330 millions
de tonnes AUJOUrd’hui
d’après la
FAO + DE 10 000
kilos de viande sont
consommés
chaque
seconde dans le monde
Chine
48,9kg/hab
Europe
71kg/hab
États-Unis,
99kg/hab
Dans le monde,
on mange en moyenne
de viande par an
34,7
kg/hab
Plus nombreux,
connectés et
mobiles à travers
le monde, les
humains
propagent plus
rapidement les
maladies entre
eux.
02
Selon l
'IATA, l'Association
du transport aérien international,
H3N2
H3N2
H3N2
H3N2
H2N2
H2N2
H2N2
H2N2
Nos sociétés
modernes
denses et
ultra-connectées
forment donc un
terrain idéal pour
la propagation
d'une zoonose.
Avant on voyageait
moins, il y avait
moins
d’occasions de
transmettre
l’agent
pathogène.
Puis quand on voyageait,
cela durait beaucoup plus
loooooongtemps,
la zoonose avait le temps
d’incuber et de se
déclarer chez son porteur
avant qu’il n’arrive à bon
port
.
sont destinés aux animaux
d’élevage, provoquant une
meilleure résistance de
bactéries pathogènes
facilement transmissibles
aux humains.
73
%
des
produits
antimicrobiens
dans le monde
On multiplie le
contact avec
différentes
espèces
animales et donc
les probabilités
de transmission
d’un agent
pathogène de
l’animal à
l’humain.
C’est
l’
entassement de
volailles ou de
porcs qui
favorise la
propagation des
fameuses
grippes aviaires
et porcines
parfois
transmissibles à
l’homme.
Résultat :
Pour produire autant de viande,
on élève les animaux de manière
intensive. Or le confinement
d’animaux en plus d’être moyen
bof pour leur bien-être (on s’en
rend bien compte maintenant)
est un terrain idéal pour la
transmission de maladies.
Autre GROS
souci,
la consommation
d’animaux
sauvages.
Là, c’est une toute autre histoire :
les espèces menacées
empruntent les voies du
commerce illégal ou sont
vendues sur des marchés
d’animaux (wet markets).
Un marché juteux puisqu’il
rapporterait 15 milliards de
dollars par an au niveau
mondial.
Le problème : des bestioles
vivantes ou mortes qui ne
seraient jamais croisées dans la
nature se retrouvent côte à côte,
partageant souffrance et
microbes.
C’est ce mode de transmission
qui a engendré en 2002-2003 le
coronavirus responsable de
l’épidémie de syndrome
respiratoire aigu sévère (SRAS),
et qui est sans doute à l’origine
du coronavirus inconnu qui nous
assiège aujourd’hui.
cela représente plus de la moitié
de la population mondiale.
H1N1
H5N1
H5N1
H1N1
H2N3
H1N1
H1N1
8
%
des
antibiotiques
consommés
en France
il y a eu
4,54 milliards
de passagers
dans les
avions en 2019
Aujourd’hui,
les zoonoses
circulent plus facilement ET plus
rapidement; l’agent pathogène
responsable de la zoonose,
peut plus facilement trouver un
hôte, voire évoluer et
s’adapter…
La mondialisation des échanges
humains et animaux,
le tourisme et les voyages
favorisent également cette
diffusion :
Voyons de plus près l’une des
mesures collectives majeure :
À l’international, le programme
One Health
(Une seule santé)
base son approche sur le fait que
« la santé humaine, la santé
animale et la santé de
l’écosystème ne font qu’un »
et propose ainsi une approche
et une recherche
pluridisciplinaires.
Pour prévenir
des zoonoses, on
agit à plusieurs
niveaux :
international,
national et
individuel.
Concrètement,
voici certaines
mesures
collectives
fréquemment
développées
et qui doivent
continuer à
l’être,
à l’échelle
mondiale :
En France,
One Health est
notamment l’objet d’un
Programme conjoint européen
(EJP) du même nom, lancé sur 5
ans depuis janvier 2018, doté
d’un budget de 90 millions
d’euros.
Afin d’appliquer les mesures
collectives et suivre
la dynamique initiée par One
Health les principaux
organismes nationaux comme
l’Anses (Agence nationale de
sécurité sanitaire), l’Inra,
l’Institut Pasteur et Santé
publique France collaborent,
ainsi que les vétérinaires, les
scientifiques,
les laboratoires, chercheurs etc.
Pensé dans les années 1800, ce
concept a été repris au début
des années 2000 par le
symposium international de la
Wildlife Conservation Society
pour finalement être adopté par
la communauté internationale en
2007, après les épisodes de
grippe H1N1 et de SRAS
notamment, avec l’alliance
tripartite entre le FAO, l’OIE et
l’OMS qui s’ensuit.
One Health
promeut les
synergies et collaborations entre
secteurs et acteurs dont les
activités ont un impact sur la
santé. Ceci afin d’améliorer la
santé publique
« grâce à la
prévention des risques et
l’atténuation des effets des
crises qui proviennent de
l’interface entre les humains, les
animaux et leurs écosystèmes »
.
Cela vise particulièrement la
surveillance des risques de
zoonoses et de pandémies.
Le programme agit à 3 niveaux :
local, national
et international
.
ONE
HEALTH
Protèger les animaux sauvages
en luttant contre la
déforestation.
Lutter contre l’élevage industriel
qui repose sur une
concentration d’animaux
propice aux recombinaisons de
virus – provoquant des maladies
qui affectent les animaux – qui
mutent et deviennent
transmissibles à la population
humaine.
Interdiction du commerce
international d’animaux
sauvages.
Accentuer la surveillance
épidémiologique à travers des
dépistages, des vaccinations,
des contrôles, de la
sensibilisation.
Législation sur les règles
sanitaires et alimentaires par
activité professionnelle.
Faire respecter des mesures
d’hygiène stricts dans les
commerces alimentaires.
À l’échelle
individuelle :
Bon maintenant,
quand une
pandémie pointe
le bout de son
microbe, voilà ce
qu’on peut faire.
On fait attention
à notre
hygiène
alimentaire
Et surtout,
on limite sa
consommation
de
viande...
de brousse, d’élevage
intensif, d’animaux
sauvages.
On prend soin de ses
animaux
domestiques et on
les amène chez le
vétérinaire au
moindre doute (et
surtout on ne les
abandonne pas dans
un élan de panique).
On vérifie que nous
sommes
à jour dans nos
vaccins
, et si ce n’est
pas le cas, on file les
faire !
AGRICULTURE.GOUV
la viande de la discorde
on rhabille nos forêts
des vacances au kilomètre
On consulte les
informations utiles
Quand on part à
l’étranger, on fait
les
vaccins nécessaires
et
on fait attention à notre
contact avec les
animaux que l’on peut
croiser,
ainsi qu’à ceux
que l’on mange
!
On se lave
régulièrement les
mains en évitant
néanmoins de
développer des TOC
hygiénistes.
Notre
consommation
de viande
Notre
consommation
de produits issus
de la
déforestation
Notre bougeotte
frénétique
C’est là où ça fait mal... Le
problème est ancré dans nos
modes de vie. Donc pour lutter
contre l’émergence de nouvelles
pandémies, 3 pistes sont à
emprunter sur notre façon de
consommer le monde (et de
consumer nos vies) que nous
avons déjà abordé dans d’autres
infographies :
Sources :
Organisation mondiale de la
santé animale
/
INRS
/
Organisation mondiale de la
santé
/
Ministère de l'Agriculture
et de l'Alimentation
/
Futura
Sciences
/
Sciences et Avenir
/
ENS
/
Institut Pasteur
/
ONU
/
conservation-strategy
/
UCDAVIS
/
OCDE
/
ANSES
/
WWF