Outre les impacts générés par le plastique tout au long de son cycle
de vie, le problème, c’est que nous ne savons toujours pas comment
faire face aux millions de tonnes de déchets plastique produits :
Face à l’ampleur des dégâts liés à la pollution plastique, certaines
solutions et alternatives dites « écoresponsables » émergent.
Mais à y voir de plus près, leurs impacts semblent parfois limités,
voire contre-productifs : ce sont de fausses bonnes idées.
Nous vous présentons 3 d’entre elles ainsi que de vraies
bonnes idées pour y remédier !
1/3 des déchets plastique
se retrouve alors dans la nature
chaque année et pollue pour des siècles
LES terres, LES rivières et L’océan.
Plus de 400 millions
de tonnes de plastique
sont produites chaque
année dans le monde.
Plus d’1/3 de tous les
plastiques produits
sont des emballages
à usage unique.
Pour lutter
contre la pollution plastique,
attention aux fausses
bonnes idées.
Un plastique biosourcé
N’EST GÉNÉRALEMENT
PAS BIODÉGRADABLE
Un plastique biodégradable
N’EST GÉNÉRALEMENT
PAS BIOSOURCÉ
Présentée comme une formidable alternative au plastique dit conventionnel,
la production bioplastique a connu un véritable essor et les entreprises sont
nombreuses à se tourner vers le bioplastique pour faire valoir leur
engagement en faveur de l’environnement. De notre côté, on peut penser
bien faire en optant pour des produits ou des emballages estampillés
bioplastique. Ne vous faîtes pas avoir, ces plastiques-là n’ont de bio que le préfixe.
Ils sont en partie constitués de matières
organiques (sucre de canne, amidon de
maïs ou fécule de pomme de terre…) qui
ne proviennent pas elles-mêmes de
l’agriculture biologique. Ils peuvent aussi
contenir du pétrole.
Ils se dégradent sous l’effet de
micro-organismes dans des conditions
bien spécifiques que l’on ne retrouve pas
dans la nature et encore moins dans l’océan.
Ce qui est certain, c’est que le bioplastique
n’est pas une solution miracle !
Non seulement, son appellation est trompeuse mais il pose de gros
problèmes. Pour le comprendre, passons le bioplastique à la loupe.
Les plastiques biosourcés
biosourcés
Les plastiques biodégradables
Le mot valise
« bioplastique »
mérite un petit éclaircissement puisqu’il
recouvre 2 types de plastiques différents :
La plupart des plastiques
biosourcés contiennent
quand même du pétrole
En effet, le minimum requis de biomasse
dans un plastique dit biosourcé est de 25%.
Aujourd’hui, on accepte
sous le terme «
biosourcé
»
des plastiques qui peuvent
contenir jusqu’à
75
%
de
pétrole.
02
Fausse bonne idée
Tomber dans le panneau
du bioplastique.
Attention, c’est là que ça se complique :
Il est possible qu’un plastique biosourcé soit
biodégradable et vice et versa,
mais dans plus
de 60% des cas ce n’est pas vrai
.
Le sucre de canne
Il provient majoritairement du Brésil où une
partie de la forêt primaire amazonienne est
abattue pour le produire en monoculture.
Il requiert d’énormes quantités de pesticides
aux conséquences néfastes sur
l’environnement et les populations.
Par ailleurs, la poignée d’entreprises
qui domine le marché brésilien du sucre
entretient l’exploitation de ses employés
en situation de précarité.
Du maïs et des pommes
de terre
Ces deux produits relèvent d’une agriculture
particulièrement industrialisée gourmande en
eau et en produits chimiques. Les OGM sont par
ailleurs tolérés pour la fabrication de ces
plastiques.
La production de matières premières
destinées au plastique biosourcé recouvre
les mêmes problématiques que celle
du bio-carburant
La question de leur fin de vie n’est pas résolue
Tout biosourcé qu’il est, ce plastique-là devient un déchet comme les autres
à la fin de son utilisation. Les filières de recyclage le refusent du fait de sa
nature car il affecte le processus et la qualité du recyclage. Il finit donc
incinéré, mis en décharge ou dans la nature apportant son cortège de
pollutions.
Les plastiques biodégradables,
ne le sont pas vraiment
Un plastique qui se dégraderait tout seul lorsqu’on le jetterait,
n’est-ce pas merveilleux ? C'est ce que pourrait nous laisser
croire le marketing de certains industriels pour nous offrir un
peu de bonne conscience lorsque l’on achète leurs produits à
usage unique.
Vaisselle jetable, pailles, lingettes, capsules de café, sacs
plastique, plus besoin de se préoccuper d’eux, ils
disparaîtraient comme par enchantement. Dans de nombreux
cas, les plastiques biodégradables sont une supercherie voire
un véritable danger pour l’environnement.
Un plastique tout ce qu’il y a
de plus chimique…
Le plastique dit biodégradable peut être composé de matière organique et/ou
de pétrole et s'accompagne dans tous les cas d'additifs. Ce plastique est dit
dégradable car les éléments organiques se décomposent sous l’action de
micro-organismes (bactéries, champignons, algues…) et se dégradent en
éléments simples tels que le carbone, l’hydrogène, ou l’oxygène. Seulement, le
temps nécessaire à la dégradation totale pose question et on ne sait pas à ce
jour ce qu’il advient des additifs.
Une accaparation de
surfaces cultivées qui
entre en compétition
avec celles nécessaires à
l’alimentation humaine.
Une pression accrue sur
les surfaces entraînant
pénuries d’eau, extinction
d’espèces, désertification
des terres et disparition
d’habitats naturels.
Leur fabrication est tout
aussi polluante
Pour transformer ces matières premières en
plastique, le processus est le même que pour le
plastique dit conventionnel. La production a aussi
lieu dans des usines qui émettent des gaz à effet
de serre.
biosourcés
biodégradables
Parmi les principales matières premières agricoles utilisées
pour faire du plastique biosourcé, on retrouve :
La biomasse utilisée dépend d'une agriculture
industrielle intensive polluante.
Les plastiques biosourcés posent autant
de problèmes que les plastiques « conventionnels »
biodégradables
3 ans plus tard, des sacs biodégradables
enfouis dans le sol et dans l’eau étaient encore
en très bon état.
Cela constitue une véritable
menace pour l’environnement
Dans l’océan, les espèces vivantes ont largement le temps d’ingérer ces
plastiques avant qu’ils ne se dégradent. Et lors du processus de dégradation,
ils se fragmentent en micro-particules qui représentent un danger encore plus
grand pour la faune océanique.
Un perturbateur pour les filières
du recyclage
Non seulement la dégradabilité de ces plastiques pose question mais ils ne se
recyclent pas dans les filières de tri classiques. Très peu de collectivités sont
pourvues de composteurs industriels et la collecte des biodéchets n'est pas
généralisée partout en Europe. Nous payons donc plus cher un produit qui en
réalité, n'est ni collecté séparément, ni traité par la filière adéquate.
39
%
sont convaincues
que les matières
premières de base
sont issues de
l’agriculture
biologique.
Le problème, c’est que cela marche
Selon des recherches menées en Allemagne, parmi les personnes qui affirment
savoir exactement ce que sont les «bioplastiques» :
Et c’est là que ça devient pire…
Il a été démontré qu'à cause du nom «bioplastique» les gens étaient plus
enclins à les jeter dans la nature.
Sur la base des prévisions actuelles,
la pollution plastique de l’océan pourrait
atteindre 300 millions de tonnes d'ici à 2030.
Faire croire aux gens que le bioplastique n’est
pas néfaste ou qu’il peut se dégrader dans les
milieux naturels sans avoir d’impact peut
devenir à terme un facteur encore plus
aggravant de pollution.
…biodégradable dans des conditions qui
sont pas réunies chez soi ou dans la nature
Bien qu'il existe dans certains pays des normes sur le compostage domestique
indiquant que l’on peut jeter ces déchets plastique-là dans son compost à la
maison, la durée de dégradation par rapport aux déchets alimentaires et
l'impact des additifs sur le compost posent problème. Dans les faits, la
majorité des plastiques dits biodégradables ne le sont pas dans des conditions
que l’on trouve dans la nature mais dans celles des composteurs industriels :
température de plus de 50° + un fort taux d’humidité + en présence des
micro-organismes adéquats.
Des chercheurs britanniques ont observé la dégradation de sacs plastiques
biodégradables dans le milieu naturel.
70
%
pensent que tous les
bioplastiques sont
biodégradables.
L'appellation équivoque et l'étiquetage de
certains produits bioplastiques envoient un
message trompeur aux consommateurs qui
pensent adopter une démarche écologique et
sans danger pour l’environnement.
LA VRAIE BONNE IDée
résultats
ne pas se laisser avoir
par le marketing
01
Supprimer les emballages en plastique
à usage unique dans leurs achats publics
02
Interdire ou encadrer l’utilisation de produits
plastique jetables dans les lieux d’accueil
ou événements publics
03
Faciliter l’accès aux alternatives
au plastique à usage unique
En accompagnant les mesures d’interdiction du plastique jetable
par des mesures facilitant l’accès de tous aux alternatives réutilisables :
→ fontaines à eau dans l’espace public,
→ prêt de vaisselle réutilisable,
→ valorisation des commerçants proposant des contenants réutilisables,
→ mise en place d’un système local de consigne pour réutilisation — etc.
Pour réduire drastiquement nos déchets plastique, on peut agir à la source et
arrêter d’en consommer, c’est le défi du mouvement zéro déchet.
Cela implique d’opter pour des produits plus durables dans leur durée
d'utilisation, réutilisables ou rechargeables, sans emballages, et d’optimiser
leur fin de vie. Aucun déchet ne doit être incinéré ou enfoui et aucune
substance toxique ne doit finir dans le sol, dans l’eau ou dans l’air.
Dis comme ça, cela tombe sous le sens mais comment limiter sa consommation
de plastique quand il est absolument PARTOUT ??
À la maison
On répare ses objets plutôt
que de les jeter.
On trouve des tutos sur
internet ou on se fait aider par
plus expert que soi :
Par où commencer ?
La liste des actions serait longue à établir, mais voici la base :
04
Mobiliser les citoyens pour relever le défi
du zéro-déchet à l’échelle locale
La pollution plastique est encore trop souvent réduite à un problème d’incivilité
et de traitement des déchets. Or, le meilleur déchet est celui que l’on ne produit
pas. Pour résoudre le problème de la pollution plastique, il faut agir à la source.
Pour y parvenir, chacun peut prendre sa part de responsabilité : les industriels,
les autorités locales et nous-mêmes, car nous faisons tous partie de la solution.
Une grande partie de la pollution plastique dans le monde est générée
par une poignée de marques dont nous consommons les produits
(et jetons les emballages) au quotidien.
Chaque année, le mouvement
Break Free From Plastic
réalise un audit
de la pollution plastique par marque pour faire remonter les résultats
aux industriels et les mettre face à leur responsabilité.
Plus nous serons nombreux.se.s à changer de comportements d’achat,
plus grand sera l’impact sur les marques et acteurs du secteur.
Au niveau local, les autorités peuvent expérimenter des alternatives au
plastique et mettre en place des solutions concrètes. Si cela implique de
repenser certaines habitudes et besoins, cela favorise aussi le développement
d’acteurs locaux, et contribue à retisser le lien social.
À Barcelone (Espagne)
dans tous les services
municipaux, l'utilisation de
plastique à usage unique doit
être remplacée par des
alternatives durables telles que
la mise à disposition de
fontaines et de carafes.
Envie d’encourager votre ville à supprimer les bouteilles en plastique :
Surfrider Fondation Europe propose un guide des bonnes pratiques
pour des villes sans bouteille d’eau.
On fait pression sur
les industriels
À notre échelle, on peut repenser
notre façon de consommer
On demande aux autorités
locales de
prendre des mesures
L’audit montre que Coca-Cola,
Pepsico et Nestlé, représentent
à elles seules
14% de la pollution
plastique dans le monde
.
on refuse les produits
sur-emballés
on privilégie
le réutilisable et vrac
on peut lancer
et soutenir des campagnes
pour faire réagir
les marques
on se renseigne sur les
produits que l'on achète
on ne se laisse pas
influencer par
le marketing
I BOYCOTT
I BOYCOTT
À lire ici
À lire ici
Découvrez la charte Surfrider Fondation Europe
pour organiser un événement écoresponsable.
à lire ici
à lire ici
Repaircafé
Repaircafé
À Bruxelles (Belgique)
la ville a interdit le plastique à usage unique
dans les festivals.
À Fribourg (Allemagne)
depuis 2016 la ville fournit aux commerçants
des gobelets réutilisables consignés pour les
boissons chaudes à emporter.
26 000 “Freiburg cup” sont aujourd’hui
en circulation dans les 112 cafés de la ville.
À Roubaix (France)
la ville organise un défi famille
Zéro Déchet. Depuis 2016,
500 familles roubaisiennes ont
intégré le défi. Elles participent
à des ateliers et reçoivent des
conseils grâce au programme
organisé par la ville.
On élimine le plastique
de notre quotidien
DISCOUNT
DISCOUNT
DISCOUNT
ECOLO
GREEN
BIO
NATUREL
Pour aller plus loin…
Les tutos d’ocean campus
Les tutos d’ocean campus
ANDROID
ANDROID
Pour faire
les courses
On se munit d’un sac de
course réutilisable pour
ne pas avoir à en acheter.
On privilégie au maximum
les commerces de proximité
et les circuits courts.
Au travail
On apporte des contenants
réutilisables pour sa pause
déjeuner.
On utilise sa propre tasse
à la machine à café.
Zéro déchet – 100 astuces pour alléger sa vie
de Bea Johnson.
Ne quasiment plus produire de déchet tout
en réduisant ses dépenses de 40%, c’est le
défi relevé par Bea Johnson et sa famille.
Elle livre plus d’une centaine d’astuces pour y
parvenir dans cet ouvrage.
Famille presque Zéro Déchet
de Jérémie Pichon et Bénédicte Moret.
Ici, une autre famille, française cette fois,
relate les affres de son expérience zéro
déchet.
Un récit drôle et honnête, de bonnes
anecdotes et une multitude de conseils
pratiques à la clef.
On fabrique ses produits
nettoyants et cosmétiques
On se plonge dans les livres (que l’on peut
emprunter à la bibliothèque) pour adopter les
astuces des adeptes aguerris du zéro déchet :
On se fait coacher pour se motiver
L’application Ocean’s Zero développée par Surfrider
est un assistant personnel qui, à travers des défis,
nous accompagne dans la découverte d’un mode
de vie zéro déchet.
Parce que des mesures législatives sont aussi nécessaires pour faire changer
les pratiques, les ONGs se mobilisent pour porter les revendications des
citoyen.ne.s auprès des institutions publiques locales, nationales, et
européennes et internationales.
Pour cela les ONGs unissent leurs forces :
Au niveau mondial
Le mouvement
Break Free From Plastic
regroupe 1 900 ONGs pour exiger une
réduction massive du plastique à usage unique et pour promouvoir des
solutions durables à la crise de la pollution plastique. Le mouvement permet
d’organiser des campagnes communes pour avoir le plus fort impact possible
auprès des industriels. Il publie notamment chaque année un rapport d’audit
de la pollution plastique par marque :
Au niveau européen
Rethink Plastic Alliance
, membre du mouvement Break Free From Plastic
rassemble des ONGs européennes de référence
(Surfrider Foundation Europe,
Zero Waste Europe, Greenpeace, Client Earth, etc)
dans la lutte
contre la pollution plastique. Son objectif est de travailler avec les
décideur.se.s politiques européen.ne.s pour concevoir des solutions afin de
lutter contre la pollution plastique.
L’alliance s’est particulièrement impliquée dans la formulation et le contenu de
la directive européenne sur les plastiques à usage unique dont les mesures
doivent être intégrées dans le droit national de chaque Etat membre d’ici
juillet 2021. Elle s’est battue pour faire reconnaitre les impacts
environnementaux et sanitaires dramatiques des plastiques à usage unique,
pour démontrer que des alternatives sont à portée de main, pour justifier la
nécessité de mesures de restriction, pour encadrer des définitions afin qu’elles
ne permettent pas à certains produits d'échapper aux mesures.
L’alliance a ainsi obtenu des mesures portant
sur l'ensemble des plastiques à usage unique
couverts par la directive, sans exemption
accordée pour les bioplastiques.
De notre côté, pour les soutenir on peut relayer leurs messages auprès du plus
grand nombre sur les réseaux sociaux, soutenir leurs campagnes, signer leurs
pétitions, prendre part à leurs actions.
On soutient les ONGs,
ce sont elles
qui portent nos voix
Break Free From Plastic
Break Free From Plastic
Rethink Plastic Alliance
Rethink Plastic Alliance
SOURCES
Surfrider Foundation Europe
|
Dalberg & WWF
|
WWF
|
Atlas du Plastique
|
Conversio
|
National Geographic
|
ADEME
|
Break free from plastic
|
Rethink plastic alliance
Une infographie Qqf réalisée
en partenariat avec
IOS
IOS
Face à l’ampleur des
dégâts liés à la pollution
plastique, certaines
solutions et alternatives
dites « écoresponsables »
émergent.
Mais à y voir de plus
près, leurs impacts
semblent parfois limités,
voire contre-productifs :
ce sont de fausses bonnes
idées.
Nous vous présentons 3
d’entre elles ainsi que de
vraies bonnes idées pour
y remédier !
Plus de 400
millions de tonnes
de plastique sont
produites chaque
année dans le
monde.
Plus d’1/3 de tous
les plastiques
produits sont des
emballages à
usage unique.
Pour lutter
contre la pollution
plastique,
attention aux fausses
bonnes idées.
Outre les impacts
générés par le
plastique tout au long
de son cycle de vie, le
problème, c’est que
nous ne savons
toujours pas comment
faire face aux millions
de tonnes de déchets
plastique produits :
1/3 des
déchets
plastique
se retrouve
alors dans la
nature
chaque année
et pollue pour
des siècles LES
terres, LES
rivières et
L’océan.
biodégradables
biosourcés
Le mot valise
« bioplastique »
mérite un petit
éclaircissement
puisqu’il recouvre
2 types de plas-
tiques différents :
Les plastiques
biosourcés
Ils sont en partie constitués de
matières organiques (sucre de canne,
amidon de maïs ou fécule de pomme
de terre…) qui ne proviennent pas
elles-mêmes de l’agriculture
biologique.Ils peuvent aussi contenir
du pétrole.
Les plastiques
biodégradables
Ils se dégradent sous
l’effet de micro-organismes
dans des conditions
bien spécifiques que l’on
ne retrouve pas dans
la nature et encore moins dans
l’océan.
Attention, c’est là que
ça se complique :
Il est possible qu’un
plastique biosourcé
soit biodégradable
et vice et versa,
mais
dans plus de 60% des
cas ce n’est pas vrai
.
Un plastique
biosourcé N’EST
GÉNÉRALEMENT
PAS
BIODÉGRADABLE
Un plastique
biodégradable
N’EST GÉNÉ-
RALEMENT
PAS BIOSOURCÉ
Ce qui est certain, c’est
que le bioplastique n’est
pas une solution miracle !
Non seulement, son
appellation est trompeuse
mais il pose de gros
problèmes. Pour le
comprendre, passons le
bioplastique à la loupe.
biosourcés
Les plastiques
biosourcés
posent autant
de problèmes
que les
plastiques
«conventionnels»
La plupart des
plastiques
biosourcés
contiennent
quand même
du pétrole
En effet, le minimum
requis de biomasse dans
un plastique dit biosourcé
est de 25%.
Aujourd’hui,
on accepte
sous le terme
«
biosourcé
»
des plastiques qui
peuvent contenir
jusqu’à
de
pétrole.
75
%
Parmi les principales
matières premières
agricoles utilisées pour
faire du plastique
biosourcé, on retrouve :
Le sucre de canne
Il provient majoritairement du Brésil où
une partie de la forêt primaire
amazonienne est abattue pour le produire
en monoculture.
Il requiert d’énormes quantités de
pesticides aux conséquences néfastes sur
l’environnement et les populations.
Par ailleurs, la poignée d’entreprises qui
domine le marché brésilien du sucre
entretient l’exploitation de ses employés
en situation de précarité.
Du maïs et des
pommes de terre
Ces deux produits relèvent d’une
agriculture particulièrement
industrialisée gourmande en eau et
en produits chimiques. Les OGM sont
par ailleurs tolérés pour la fabrication
de ces plastiques.
La production
de matières
premières
destinées au
plastique
biosourcé
recouvre les
mêmes
problématiques
que celle du
bio-carburant
Une accaparation de
surfaces cultivées qui
entre en compétition
avec celles nécessaires
à l’alimentation humaine.
Une pression accrue sur
les surfaces entraînant
pénuries d’eau,
extinction d’espèces,
désertification des
terres et disparition
d’habitats naturels.
Leur fabri-
cation est tout
aussi polluante
Pour transformer ces
matières premières en
plastique, le processus
est le même que pour
le plastique dit conven-
tionnel. La production a
aussi lieu dans des usines
qui émettent des gaz à
effet de serre.
La question
de leur fin de vie
n’est pas résolue
Tout biosourcé qu’il est,
ce plastique-là devient
un déchet comme les autres
à la fin de son utilisation.
Les filières de recyclage le
refusent du fait de sa nature
car il affecte le processus
et la qualité du recyclage.
Il finit donc incinéré, mis en
décharge ou dans la nature
apportant son cortège de
pollutions.
Les plastiques
biodégradables,
ne le sont pas
vraiment
Un plastique qui se dégra-
derait tout seul lorsqu’on
le jetterait, n’est-ce pas
merveilleux ? C'est ce que
pourrait nous laisser croire
le marketing de certains
industriels pour nous offrir
un peu de bonne conscience
lorsque l’on achète leurs
produits à usage unique.
Vaisselle jetable, pailles,
lingettes, capsules de café,
sacs plastique, plus besoin
de se préoccuper d’eux,
ils disparaîtraient comme
par enchantement. Dans de
nombreux cas, les plastiques
biodégradables sont une
supercherie voire un véritable
danger pour l’environnement.
Un plastique tout
ce qu’il y a de
plus chimique…
Le plastique dit biodégradable
peut être composé de matière
organique et/ou de pétrole
et s'accompagne dans tous
les cas d'additifs. Ce plastique
est dit dégradable car les
éléments organiques se décom-
posent sous l’action de micro-
organismes (bactéries,
champignons, algues…) et se
dégradent en éléments simples
tels que le carbone, l’hydrogène,
ou l’oxygène. Seulement,
le temps nécessaire à la dégra-
dation totale pose question et
on ne sait pas à ce jour ce qu’il
advient des additifs.
…biodégradable
dans des conditions
qui ne sont pas
réunies chez soi
ou dans la nature
Bien qu'il existe dans
certains pays des normes sur
le compostage domestique
indiquant que l’on peut jeter
ces déchets plastique-là
dans son compost à la maison,
la durée de dégradation
par rapport aux déchets
alimentaires et l'impact
des additifs sur le compost
posent problème. Dans les
faits, la majorité des plastiques
dits biodégradables ne le sont
pas dans des conditions que
l’on trouve dans la nature mais
dans celles des composteurs
industriels : température
de plus de 50° + un fort taux
d’humidité + en présence des
micro-organismes adéquats.
biodégradables
La biomasse
utilisée dépend
d'une agriculture
industrielle in-
tensive polluante.
02
Fausse bonne idée
Tomber dans
le panneau du
bioplastique.
Présentée comme une formidable
alternative au plastique dit
conventionnel, la production bioplastique
a connu un véritable essor et les
entreprises sont nombreuses à se tourner
vers le bioplastique pour faire valoir leur
engagement en faveur de
l’environnement. De notre côté, on peut
penser bien faire en optant pour des
produits ou des emballages estampillés
bioplastique. Ne vous faîtes pas avoir, ces
plastiques-là n’ont de bio que le préfixe.
Des chercheurs britanniques
ont observé la dégradation de
sacs plastiques biodégradables
dans le milieu naturel.
3 ans plus tard,
des sacs biodé-
gradables enfouis
dans le sol et
dans l’eau étaient
encore en très
bon état.
Cela constitue
une véritable
menace pour
l’environnement
Dans l’océan, les espèces
vivantes ont largement
le temps d’ingérer ces
plastiques avant qu’ils ne
se dégradent. Et lors du
processus de dégradation,
ils se fragmentent en micro-
particules qui représentent
un danger encore plus grand
pour la faune océanique.
Un perturbateur
pour les filières
du recyclage
Non seulement la dégrada-
bilité de ces plastiques pose
question mais ils ne se
recyclent pas dans les filières
de tri classiques. Très peu de
collectivités sont pourvues
de composteurs industriels
et la collecte des biodéchets
n'est pas généralisée partout
en Europe. Nous payons
donc plus cher un produit
qui en réalité, n'est ni collecté
séparément, ni traité par
la filière adéquate.
LA VRAIE BONNE IDée
ne pas
se laisser
avoir par
le marketing
L'appellation
équivoque et
l'étiquetage de
certains produits
bioplastiques en-
voient un message
trompeur aux
consommateurs
qui pensent ado-
pter une démarche
écologique et
sans danger pour
l’environnement.
Le problème,
c’est que cela
marche
Selon des recherches menées en
Allemagne, parmi les personnes qui
affirment savoir exactement ce que
sont les «bioplastiques» :
39
%
sont convaincues
que les matières
premières de base
sont issues de l’agri-
culture biologique.
Et c’est là que
ça devient pire…
Il a été démontré qu'à cause du nom
« bioplastique » les gens étaient plus
enclins à les jeter dans la nature.
Sur la base
des prévisions
actuelles, la
pollution plastique
de l’océan pourrait
atteindre 300
millions de tonnes
d'ici à 2030. Faire
croire aux gens
que le bioplastique
n’est pas néfaste
ou qu’il peut se
dégrader dans
les milieux naturels
sans avoir d’impact
peut devenir
à terme un facteur
encore plus aggra-
vant de pollution.
70
%
pensent que tous les
bioplastiques sont
biodégradables.
résultats
seuls
1/3 sont
recyclés
(31
%
)
La pollution plastique est encore trop
souvent réduite à un problème d’incivilité
et de traitement des déchets. Or, le
meilleur déchet est celui que l’on ne
produit pas. Pour résoudre le problème
de la pollution plastique, il faut agir à la
source.
Pour y parvenir, chacun peut prendre sa
part de responsabilité : les industriels,
les autorités locales et nous-mêmes, car
nous faisons tous partie de la solution.
Une grande partie de la pollution
plastique dans le monde est générée par
une poignée de marques dont nous
consommons les produits (et jetons les
emballages) au quotidien.
Chaque année, le mouvement
Break Free
From Plastic
réalise un audit
de la pollution plastique par marque
pour faire remonter les résultats
aux industriels et les mettre face à leur
responsabilité.
On fait pression
sur
les
industriels
À notre échelle,
on peut repenser
notre façon
de consommer
L’audit montre
que Coca-Cola,
Pepsico et Nestlé,
représentent
à elles seules
14%
de la pollution
plastique dans
le monde
.
on refuse
les produits
sur-emballés
On demande
aux autorités
locales de
prendre des
mesures
Plus nous serons nombreux.se.s à
changer de comportements d’achat, plus
grand sera l’impact sur les marques et
acteurs du secteur.
on se renseigne
sur les produits
que l'on achète
on ne se laisse pas
influencer par
le marketing
DISCOUNT
DISCOUNT
DISCOUNT
ECOLO
GREEN
BIO
NATUREL
on privilégie
le réutilisable
et vrac
on peut lancer
et soutenir
des campagnes
pour faire réagir
les marques
I BOYCOTT
Au niveau local, les autorités peuvent
expérimenter des alternatives au
plastique et mettre en place des solutions
concrètes. Si cela implique de repenser
certaines habitudes et besoins, cela
favorise aussi le développement d’acteurs
locaux, et contribue à retisser le lien
social.
01
Supprimer les
emballages en
plastique
à usage unique
dans leurs achats
publics
À Barcelone
(Espagne)
dans tous les services municipaux,
l'utilisation de plastique à usage unique
doit être remplacée par des alternatives
durables telles que la mise à disposition
de fontaines et de carafes.
Envie d’encourager votre ville à
supprimer les bouteilles en plastique :
Surfrider Fondation Europe propose un
guide des bonnes pratiques pour des
villes sans bouteille d’eau.
À lire ici
02
Interdire ou
encadrer
l’utilisation de
produits plastique
jetables dans les
lieux d’accueil
ou événements
publics
Découvrez la charte Surfrider Fondation
Europe pour organiser un événement
écoresponsable.
à lire ici
À Bruxelles
(Belgique)
la ville a interdit le plastique à usage
unique dans les festivals.
03
Faciliter l’accès
aux alternatives
au plastique à
usage unique
En accompagnant les mesures
d’interdiction du plastique
jetable
par des mesures facilitant
l’accès de tous aux alternatives
réutilisables :
→ fontaines à eau dans
l’espace public,
→ prêt de vaisselle réutilisable,
→ valorisation des
commerçants proposant des
contenants réutilisables,
→ mise en place d’un système
local de consigne pour
réutilisation — etc.
À Fribourg
(Allemagne)
depuis 2016 la ville fournit aux
commerçants des gobelets réutilisables
consignés pour les boissons chaudes à
emporter. 26 000 “Freiburg cup” sont
aujourd’hui en circulation dans les 112
cafés de la ville.
04
Mobiliser les
citoyens pour
relever le défi
du zéro-déchet à
l’échelle locale
À Roubaix (France)
la ville organise un défi famille Zéro
Déchet. Depuis 2016, 500 familles
roubaisiennes ont intégré le défi. Elles
participent à des ateliers et reçoivent des
conseils grâce au programme organisé
par la ville.
On élimine
le plastique
de
notre quotidien
Pour réduire drastiquement nos déchets
plastique, on peut agir à la source et
arrêter d’en consommer, c’est le défi du
mouvement zéro déchet.
Cela implique d’opter pour des produits
plus durables dans leur durée
d'utilisation, réutilisables ou
rechargeables, sans emballages, et
d’optimiser leur fin de vie. Aucun déchet
ne doit être incinéré ou enfoui et aucune
substance toxique ne doit finir dans le sol,
dans l’eau ou dans l’air.
Dis comme ça, cela tombe sous le sens
mais comment limiter sa consommation
de plastique quand il est absolument
PARTOUT ??
À la maison
On répare ses objets plutôt que de les
jeter. On trouve des tutos sur internet ou
on se fait aider par plus expert que soi :
Par où
commencer ?
La liste des actions serait longue à
établir, mais voici la base :
Repaircafé
Pour faire
les courses
On se munit d’un sac de course
réutilisable pour ne pas avoir à en
acheter.
On privilégie au maximum
les commerces de proximité et les
circuits courts.
Au travail
On apporte des contenants
réutilisables pour sa pause
déjeuner.
On utilise sa propre tasse
à la machine à café.
Pour aller plus loin…
Les tutos d’ocean campus
IOS
ANDROID
On fabrique
ses produits
nettoyants et
cosmétiques
On se fait coacher
pour se motiver
L’application Ocean’s Zero développée
par Surfrider est un assistant personnel
qui, à travers des défis, nous
accompagne dans la découverte d’un
mode
Zéro déchet – 100 astuces pour alléger sa
vie
de Bea Johnson.
Ne quasiment plus produire de déchet
tout en réduisant ses dépenses de 40%,
c’est le défi relevé par Bea Johnson et sa
famille. Elle livre plus d’une centaine
d’astuces pour y parvenir dans cet
ouvrage.
Famille presque Zéro Déchet
de Jérémie Pichon et Bénédicte Moret.
Ici, une autre famille, française cette fois,
relate les affres de son expérience zéro
déchet. Un récit drôle et honnête, de
bonnes anecdotes et une multitude de
conseils pratiques à la clef.
On se plonge
dans les livres
(que l’on peut
emprunter à la
bibliothèque)
pour adopter les
astuces des
adeptes aguerris
du zéro déchet :
Parce que des mesures législatives sont
aussi nécessaires pour faire changer les
pratiques, les ONGs se mobilisent pour
porter les revendications des citoyen.ne.s
auprès des institutions publiques locales,
nationales, et européennes et
internationales.
Pour cela les ONGs unissent leurs forces :
Au niveau
mondial
Le mouvement
Break Free From Plastic
regroupe 1 900 ONGs pour exiger une
réduction massive du plastique à usage
unique et pour promouvoir des solutions
durables à la crise de la pollution
plastique. Le mouvement permet
d’organiser des campagnes communes
pour avoir le plus fort impact possible
auprès des industriels. Il publie
notamment chaque année un rapport
d’audit de la pollution plastique par
marque :
Au niveau
européen
Rethink Plastic Alliance
, membre du
mouvement Break Free From Plastic
rassemble des ONGs européennes de
référence
(Surfrider Foundation Europe,
Zero Waste Europe, Greenpeace,
Client Earth, etc)
dans la lutte contre
la pollution plastique. Son objectif
est de travailler avec les décideur.se.s
politiques européen.ne.s pour concevoir
des solutions afin de lutter contre la
pollution plastique.
L’alliance s’est particulièrement
impliquée dans la formulation et le
contenu de la directive européenne sur
les plastiques à usage unique dont les
mesures doivent être intégrées dans le
droit national de chaque Etat membre
d’ici juillet 2021. Elle s’est battue pour
faire reconnaitre les impacts
environnementaux et sanitaires
dramatiques des plastiques à usage
unique, pour démontrer que des
alternatives sont à portée de main, pour
justifier la nécessité de mesures de
restriction, pour encadrer des définitions
afin qu’elles ne permettent pas à certains
produits d'échapper aux mesures.
L’alliance a ainsi obtenu des mesures
portant sur l'ensemble des plastiques à
usage unique couverts par la directive,
sans exemption accordée pour les
bioplastiques.
De notre côté, pour les soutenir on peut
relayer leurs messages auprès du plus
grand nombre sur les réseaux sociaux,
soutenir leurs campagnes, signer leurs
pétitions, prendre part à leurs actions.
On soutient
les ONGs,
ce sont
elles qui portent
nos voix
Break Free From Plastic
Rethink Plastic Alliance
SOURCES
Surfrider Foundation Europe
|
Dalberg &
WWF
|
WWF
|
Atlas du Plastique
|
Conversio
|
National Geographic
|
ADEME
|
Break free from plastic
|
Rethink plastic alliance
Une infographie Qqf réalisée
en partenariat avec