Outre les impacts générés par le plastique tout au long de son cycle de vie, le problème, c’est que nous ne savons toujours pas comment faire face aux millions de tonnes de déchets plastique produits : Face à l’ampleur des dégâts liés à la pollution plastique, certaines solutions et alternatives dites « écoresponsables » émergent. Mais à y voir de plus près, leurs impacts semblent parfois limités, voire contre-productifs : ce sont de fausses bonnes idées. Nous vous présentons 3 d’entre elles ainsi que de vraies bonnes idées pour y remédier ! 1/3 des déchets plastiquese retrouve alors dans la nature chaque année et pollue pour des siècles LES terres, LES rivières et L’océan. Plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde. Plus d’1/3 de tous les plastiques produits sont des emballages à usage unique. Pour lutter contre la pollution plastique, attention aux fausses bonnes idées.
Un plastique biosourcé N’EST GÉNÉRALEMENT PAS BIODÉGRADABLE Un plastique biodégradable N’EST GÉNÉRALEMENT PAS BIOSOURCÉ Présentée comme une formidable alternative au plastique dit conventionnel, la production bioplastique a connu un véritable essor et les entreprises sont nombreuses à se tourner vers le bioplastique pour faire valoir leur engagement en faveur de l’environnement. De notre côté, on peut penser bien faire en optant pour des produits ou des emballages estampillés bioplastique. Ne vous faîtes pas avoir, ces plastiques-là n’ont de bio que le préfixe. Ils sont en partie constitués de matières organiques (sucre de canne, amidon de maïs ou fécule de pomme de terre…) qui ne proviennent pas elles-mêmes de l’agriculture biologique. Ils peuvent aussi contenir du pétrole. Ils se dégradent sous l’effet de micro-organismes dans des conditions bien spécifiques que l’on ne retrouve pas dans la nature et encore moins dans l’océan. Ce qui est certain, c’est que le bioplastique n’est pas une solution miracle ! Non seulement, son appellation est trompeuse mais il pose de gros problèmes. Pour le comprendre, passons le bioplastique à la loupe. Les plastiques biosourcés biosourcés Les plastiques biodégradables Le mot valise « bioplastique » mérite un petit éclaircissement puisqu’il recouvre 2 types de plastiques différents : La plupart des plastiques biosourcés contiennent quand même du pétrole En effet, le minimum requis de biomasse dans un plastique dit biosourcé est de 25%. Aujourd’hui, on accepte sous le terme «  biosourcé  » des plastiques qui peuvent contenir jusqu’à 75 %  de pétrole. 02 Fausse bonne idée Tomber dans le panneau du bioplastique. Attention, c’est là que ça se complique : Il est possible qu’un plastique biosourcé soit biodégradable et vice et versa, mais dans plus de 60% des cas ce n’est pas vrai. Le sucre de canneIl provient majoritairement du Brésil où une partie de la forêt primaire amazonienne est abattue pour le produire en monoculture. Il requiert d’énormes quantités de pesticides aux conséquences néfastes sur l’environnement et les populations. Par ailleurs, la poignée d’entreprises qui domine le marché brésilien du sucre entretient l’exploitation de ses employés en situation de précarité. Du maïs et des pommesde terreCes deux produits relèvent d’une agriculture particulièrement industrialisée gourmande en eau et en produits chimiques. Les OGM sont par ailleurs tolérés pour la fabrication de ces plastiques. La production de matières premières destinées au plastique biosourcé recouvre les mêmes problématiques que celle du bio-carburant La question de leur fin de vie n’est pas résolue Tout biosourcé qu’il est, ce plastique-là devient un déchet comme les autres à la fin de son utilisation. Les filières de recyclage le refusent du fait de sa nature car il affecte le processus et la qualité du recyclage. Il finit donc incinéré, mis en décharge ou dans la nature apportant son cortège de pollutions. Les plastiques biodégradables, ne le sont pas vraiment Un plastique qui se dégraderait tout seul lorsqu’on le jetterait, n’est-ce pas merveilleux ? C'est ce que pourrait nous laisser croire le marketing de certains industriels pour nous offrir un peu de bonne conscience lorsque l’on achète leurs produits à usage unique. Vaisselle jetable, pailles, lingettes, capsules de café, sacs plastique, plus besoin de se préoccuper d’eux, ils disparaîtraient comme par enchantement. Dans de nombreux cas, les plastiques biodégradables sont une supercherie voire un véritable danger pour l’environnement. Un plastique tout ce qu’il y ade plus chimique…Le plastique dit biodégradable peut être composé de matière organique et/ou de pétrole et s'accompagne dans tous les cas d'additifs. Ce plastique est dit dégradable car les éléments organiques se décomposent sous l’action de micro-organismes (bactéries, champignons, algues…) et se dégradent en éléments simples tels que le carbone, l’hydrogène, ou l’oxygène. Seulement, le temps nécessaire à la dégradation totale pose question et on ne sait pas à ce jour ce qu’il advient des additifs. Une accaparation de surfaces cultivées qui entre en compétition avec celles nécessaires à l’alimentation humaine. Une pression accrue sur les surfaces entraînant pénuries d’eau, extinction d’espèces, désertification des terres et disparition d’habitats naturels. Leur fabrication est tout aussi polluante Pour transformer ces matières premières en plastique, le processus est le même que pour le plastique dit conventionnel. La production a aussi lieu dans des usines qui émettent des gaz à effet de serre. biosourcés biodégradables Parmi les principales matières premières agricoles utilisées pour faire du plastique biosourcé, on retrouve : La biomasse utilisée dépend d'une agriculture industrielle intensive polluante. Les plastiques biosourcés posent autant de problèmes que les plastiques « conventionnels » biodégradables
3 ans plus tard, des sacs biodégradables enfouis dans le sol et dans l’eau étaient encore en très bon état. Cela constitue une véritablemenace pour l’environnement Dans l’océan, les espèces vivantes ont largement le temps d’ingérer ces plastiques avant qu’ils ne se dégradent. Et lors du processus de dégradation, ils se fragmentent en micro-particules qui représentent un danger encore plus grand pour la faune océanique.Un perturbateur pour les filières du recyclage Non seulement la dégradabilité de ces plastiques pose question mais ils ne se recyclent pas dans les filières de tri classiques. Très peu de collectivités sont pourvues de composteurs industriels et la collecte des biodéchets n'est pas généralisée partout en Europe. Nous payons donc plus cher un produit qui en réalité, n'est ni collecté séparément, ni traité par la filière adéquate. 39 % sont convaincues que les matières premières de base sont issues de l’agriculture biologique. Le problème, c’est que cela marche Selon des recherches menées en Allemagne, parmi les personnes qui affirment savoir exactement ce que sont les «bioplastiques» : Et c’est là que ça devient pire… Il a été démontré qu'à cause du nom «bioplastique» les gens étaient plus enclins à les jeter dans la nature. Sur la base des prévisions actuelles, la pollution plastique de l’océan pourrait atteindre 300 millions de tonnes d'ici à 2030. Faire croire aux gens que le bioplastique n’est pas néfaste ou qu’il peut se dégrader dans les milieux naturels sans avoir d’impact peut devenir à terme un facteur encore plus aggravant de pollution. …biodégradable dans des conditions quisont pas réunies chez soi ou dans la natureBien qu'il existe dans certains pays des normes sur le compostage domestique indiquant que l’on peut jeter ces déchets plastique-là dans son compost à la maison, la durée de dégradation par rapport aux déchets alimentaires et l'impact des additifs sur le compost posent problème. Dans les faits, la majorité des plastiques dits biodégradables ne le sont pas dans des conditions que l’on trouve dans la nature mais dans celles des composteurs industriels : température de plus de 50° + un fort taux d’humidité + en présence des micro-organismes adéquats. Des chercheurs britanniques ont observé la dégradation de sacs plastiques biodégradables dans le milieu naturel. 70 % pensent que tous les bioplastiques sont biodégradables. L'appellation équivoque et l'étiquetage de certains produits bioplastiques envoient un message trompeur aux consommateurs qui pensent adopter une démarche écologique et sans danger pour l’environnement. LA VRAIE BONNE IDée résultats ne pas se laisser avoir par le marketing
01 Supprimer les emballages en plastique à usage unique dans leurs achats publics 02 Interdire ou encadrer l’utilisation de produits plastique jetables dans les lieux d’accueil ou événements publics 03 Faciliter l’accès aux alternatives au plastique à usage unique En accompagnant les mesures d’interdiction du plastique jetable par des mesures facilitant l’accès de tous aux alternatives réutilisables : → fontaines à eau dans l’espace public,→ prêt de vaisselle réutilisable, → valorisation des commerçants proposant des contenants réutilisables, → mise en place d’un système local de consigne pour réutilisation — etc. Pour réduire drastiquement nos déchets plastique, on peut agir à la source et arrêter d’en consommer, c’est le défi du mouvement zéro déchet. Cela implique d’opter pour des produits plus durables dans leur durée d'utilisation, réutilisables ou rechargeables, sans emballages, et d’optimiser leur fin de vie. Aucun déchet ne doit être incinéré ou enfoui et aucune substance toxique ne doit finir dans le sol, dans l’eau ou dans l’air.Dis comme ça, cela tombe sous le sens mais comment limiter sa consommation de plastique quand il est absolument PARTOUT ?? À la maison On répare ses objets plutôt que de les jeter.On trouve des tutos sur internet ou on se fait aider par plus expert que soi : Par où commencer ? La liste des actions serait longue à établir, mais voici la base : 04 Mobiliser les citoyens pour relever le défi du zéro-déchet à l’échelle locale La pollution plastique est encore trop souvent réduite à un problème d’incivilité et de traitement des déchets. Or, le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. Pour résoudre le problème de la pollution plastique, il faut agir à la source. Pour y parvenir, chacun peut prendre sa part de responsabilité : les industriels, les autorités locales et nous-mêmes, car nous faisons tous partie de la solution. Une grande partie de la pollution plastique dans le monde est générée par une poignée de marques dont nous consommons les produits (et jetons les emballages) au quotidien.Chaque année, le mouvement Break Free From Plastic réalise un audit de la pollution plastique par marque pour faire remonter les résultats aux industriels et les mettre face à leur responsabilité. Plus nous serons nombreux.se.s à changer de comportements d’achat, plus grand sera l’impact sur les marques et acteurs du secteur. Au niveau local, les autorités peuvent expérimenter des alternatives au plastique et mettre en place des solutions concrètes. Si cela implique de repenser certaines habitudes et besoins, cela favorise aussi le développement d’acteurs locaux, et contribue à retisser le lien social. À Barcelone (Espagne) dans tous les services municipaux, l'utilisation de plastique à usage unique doit être remplacée par des alternatives durables telles que la mise à disposition de fontaines et de carafes. Envie d’encourager votre ville à supprimer les bouteilles en plastique : Surfrider Fondation Europe propose un guide des bonnes pratiques pour des villes sans bouteille d’eau. On fait pression sur les industriels À notre échelle, on peut repenser notre façon de consommer On demande aux autorités locales de prendre des mesures L’audit montre que Coca-Cola, Pepsico et Nestlé, représentent à elles seules 14% de la pollution plastique dans le monde. on refuse les produits sur-emballés on privilégie le réutilisable et vrac on peut lancer et soutenir des campagnes pour faire réagir les marques on se renseigne sur les produits que l'on achète on ne se laisse pas influencer par le marketing I BOYCOTT I BOYCOTT À lire ici À lire ici Découvrez la charte Surfrider Fondation Europe pour organiser un événement écoresponsable. à lire ici à lire ici Repaircafé Repaircafé À Bruxelles (Belgique) la ville a interdit le plastique à usage unique dans les festivals. À Fribourg (Allemagne) depuis 2016 la ville fournit aux commerçants des gobelets réutilisables consignés pour les boissons chaudes à emporter. 26 000 “Freiburg cup” sont aujourd’hui en circulation dans les 112 cafés de la ville. À Roubaix (France) la ville organise un défi famille Zéro Déchet. Depuis 2016, 500 familles roubaisiennes ont intégré le défi. Elles participent à des ateliers et reçoivent des conseils grâce au programme organisé par la ville. On élimine le plastique de notre quotidien DISCOUNT DISCOUNT DISCOUNT ECOLO GREEN BIO NATUREL
Pour aller plus loin… Les tutos d’ocean campus Les tutos d’ocean campus ANDROID ANDROID Pour faire les courses On se munit d’un sac de course réutilisable pour ne pas avoir à en acheter. On privilégie au maximum les commerces de proximité et les circuits courts. Au travail On apporte des contenants réutilisables pour sa pause déjeuner. On utilise sa propre tasse à la machine à café. Zéro déchet – 100 astuces pour alléger sa vie de Bea Johnson.Ne quasiment plus produire de déchet tout en réduisant ses dépenses de 40%, c’est le défi relevé par Bea Johnson et sa famille. Elle livre plus d’une centaine d’astuces pour y parvenir dans cet ouvrage. Famille presque Zéro Déchet de Jérémie Pichon et Bénédicte Moret.Ici, une autre famille, française cette fois, relate les affres de son expérience zéro déchet. Un récit drôle et honnête, de bonnes anecdotes et une multitude de conseils pratiques à la clef. On fabrique ses produits nettoyants et cosmétiques On se plonge dans les livres (que l’on peut emprunter à la bibliothèque) pour adopter les astuces des adeptes aguerris du zéro déchet : On se fait coacher pour se motiverL’application Ocean’s Zero développée par Surfrider est un assistant personnel qui, à travers des défis, nous accompagne dans la découverte d’un mode de vie zéro déchet. Parce que des mesures législatives sont aussi nécessaires pour faire changer les pratiques, les ONGs se mobilisent pour porter les revendications des citoyen.ne.s auprès des institutions publiques locales, nationales, et européennes et internationales. Pour cela les ONGs unissent leurs forces : Au niveau mondial Le mouvement Break Free From Plastic regroupe 1 900 ONGs pour exiger une réduction massive du plastique à usage unique et pour promouvoir des solutions durables à la crise de la pollution plastique. Le mouvement permet d’organiser des campagnes communes pour avoir le plus fort impact possible auprès des industriels. Il publie notamment chaque année un rapport d’audit de la pollution plastique par marque : Au niveau européenRethink Plastic Alliance, membre du mouvement Break Free From Plastic rassemble des ONGs européennes de référence (Surfrider Foundation Europe, Zero Waste Europe, Greenpeace, Client Earth, etc) dans la lutte contre la pollution plastique. Son objectif est de travailler avec les décideur.se.s politiques européen.ne.s pour concevoir des solutions afin de lutter contre la pollution plastique. L’alliance s’est particulièrement impliquée dans la formulation et le contenu de la directive européenne sur les plastiques à usage unique dont les mesures doivent être intégrées dans le droit national de chaque Etat membre d’ici juillet 2021. Elle s’est battue pour faire reconnaitre les impacts environnementaux et sanitaires dramatiques des plastiques à usage unique, pour démontrer que des alternatives sont à portée de main, pour justifier la nécessité de mesures de restriction, pour encadrer des définitions afin qu’elles ne permettent pas à certains produits d'échapper aux mesures. L’alliance a ainsi obtenu des mesures portant sur l'ensemble des plastiques à usage unique couverts par la directive, sans exemption accordée pour les bioplastiques. De notre côté, pour les soutenir on peut relayer leurs messages auprès du plus grand nombre sur les réseaux sociaux, soutenir leurs campagnes, signer leurs pétitions, prendre part à leurs actions. On soutient les ONGs, ce sont elles qui portent nos voix Break Free From Plastic Break Free From Plastic Rethink Plastic Alliance Rethink Plastic Alliance SOURCES Surfrider Foundation Europe | Dalberg & WWF | WWF | Atlas du Plastique | Conversio | National Geographic | ADEME | Break free from plastic | Rethink plastic alliance Une infographie Qqf réalisée en partenariat avec IOS IOS
Face à l’ampleur des dégâts liés à la pollution plastique, certaines solutions et alternatives dites « écoresponsables » émergent. Mais à y voir de plus près, leurs impacts semblent parfois limités, voire contre-productifs : ce sont de fausses bonnes idées. Nous vous présentons 3 d’entre elles ainsi que de vraies bonnes idées pour y remédier ! Plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde. Plus d’1/3 de tous les plastiques produits sont des emballages à usage unique. Pour lutter contre la pollution plastique, attention aux fausses bonnes idées. Outre les impacts générés par le plastique tout au long de son cycle de vie, le problème, c’est que nous ne savons toujours pas comment faire face aux millions de tonnes de déchets plastique produits : 1/3 des déchets plastique se retrouve alors dans la nature chaque année et pollue pour des siècles LES terres, LES rivières et L’océan.
biodégradables biosourcés Le mot valise« bioplastique » mérite un petit éclaircissement puisqu’il recouvre 2 types de plas-tiques différents : Les plastiquesbiosourcés Ils sont en partie constitués de matières organiques (sucre de canne, amidon de maïs ou fécule de pomme de terre…) qui ne proviennent pas elles-mêmes de l’agriculture biologique.Ils peuvent aussi contenirdu pétrole. Les plastiquesbiodégradables Ils se dégradent sousl’effet de micro-organismesdans des conditions bien spécifiques que l’onne retrouve pas dansla nature et encore moins dans l’océan. Attention, c’est là que ça se complique :Il est possible qu’un plastique biosourcé soit biodégradableet vice et versa, mais dans plus de 60% des cas ce n’est pas vrai. Un plastique biosourcé N’EST GÉNÉRALEMENT PAS BIODÉGRADABLE Un plastique biodégradable N’EST GÉNÉ-RALEMENT PAS BIOSOURCÉ Ce qui est certain, c’estque le bioplastique n’est pas une solution miracle ! Non seulement, son appellation est trompeuse mais il pose de gros problèmes. Pour le comprendre, passons le bioplastique à la loupe. biosourcés Les plastiques biosourcésposent autantde problèmesque les plastiques«conventionnels» La plupart des plastiques biosourcés contiennentquand mêmedu pétrole En effet, le minimumrequis de biomasse dansun plastique dit biosourcé est de 25%. Aujourd’hui,on accepte sous le terme« biosourcé »des plastiques quipeuvent contenirjusqu’à depétrole. 75 % Parmi les principales matières premièresagricoles utilisées pourfaire du plastiquebiosourcé, on retrouve : Le sucre de canneIl provient majoritairement du Brésil où une partie de la forêt primaire amazonienne est abattue pour le produire en monoculture.Il requiert d’énormes quantités de pesticides aux conséquences néfastes sur l’environnement et les populations.Par ailleurs, la poignée d’entreprises qui domine le marché brésilien du sucre entretient l’exploitation de ses employés en situation de précarité. Du maïs et des pommes de terreCes deux produits relèvent d’une agriculture particulièrement industrialisée gourmande en eau et en produits chimiques. Les OGM sont par ailleurs tolérés pour la fabrication de ces plastiques. La productionde matières premières destinées au plastique biosourcé recouvre les mêmes problématiques que celle du bio-carburant Une accaparation de surfaces cultivées quientre en compétitionavec celles nécessaires à l’alimentation humaine. Une pression accrue sur les surfaces entraînant pénuries d’eau, extinction d’espèces, désertification des terres et disparition d’habitats naturels. Leur fabri-cation est tout aussi polluante Pour transformer ces matières premières en plastique, le processusest le même que pourle plastique dit conven-tionnel. La production a aussi lieu dans des usines qui émettent des gaz à effet de serre. La questionde leur fin de vie n’est pas résolue Tout biosourcé qu’il est,ce plastique-là devient un déchet comme les autresà la fin de son utilisation.Les filières de recyclage le refusent du fait de sa nature car il affecte le processuset la qualité du recyclage.Il finit donc incinéré, mis en décharge ou dans la nature apportant son cortège de pollutions. Les plastiques biodégradables, ne le sont pas vraiment Un plastique qui se dégra-derait tout seul lorsqu’on le jetterait, n’est-ce pas merveilleux ? C'est ce que pourrait nous laisser croirele marketing de certains industriels pour nous offrirun peu de bonne conscience lorsque l’on achète leurs produits à usage unique. Vaisselle jetable, pailles, lingettes, capsules de café, sacs plastique, plus besoinde se préoccuper d’eux,ils disparaîtraient commepar enchantement. Dans de nombreux cas, les plastiques biodégradables sont une supercherie voire un véritable danger pour l’environnement. Un plastique tout ce qu’il y a deplus chimique…Le plastique dit biodégradable peut être composé de matière organique et/ou de pétroleet s'accompagne dans tousles cas d'additifs. Ce plastique est dit dégradable car les éléments organiques se décom-posent sous l’action de micro-organismes (bactéries, champignons, algues…) et se dégradent en éléments simples tels que le carbone, l’hydrogène, ou l’oxygène. Seulement,le temps nécessaire à la dégra-dation totale pose question eton ne sait pas à ce jour ce qu’il advient des additifs. …biodégradabledans des conditionsqui ne sont pasréunies chez soiou dans la nature Bien qu'il existe danscertains pays des normes surle compostage domestique indiquant que l’on peut jeter ces déchets plastique-làdans son compost à la maison,la durée de dégradationpar rapport aux déchets alimentaires et l'impactdes additifs sur le compost posent problème. Dans les faits, la majorité des plastiques dits biodégradables ne le sont pas dans des conditions que l’on trouve dans la nature mais dans celles des composteurs industriels : températurede plus de 50° + un fort taux d’humidité + en présence des micro-organismes adéquats. biodégradables           La biomasseutilisée dépend d'une agriculture industrielle in-tensive polluante. 02 Fausse bonne idée Tomber dansle panneau du bioplastique. Présentée comme une formidable alternative au plastique dit conventionnel, la production bioplastique a connu un véritable essor et les entreprises sont nombreuses à se tourner vers le bioplastique pour faire valoir leur engagement en faveur de l’environnement. De notre côté, on peut penser bien faire en optant pour des produits ou des emballages estampillés bioplastique. Ne vous faîtes pas avoir, ces plastiques-là n’ont de bio que le préfixe.
Des chercheurs britanniques ont observé la dégradation de sacs plastiques biodégradables dans le milieu naturel. 3 ans plus tard, des sacs biodé-gradables enfouis dans le sol et dans l’eau étaient encore en trèsbon état. Cela constitueune véritablemenace pour l’environnement Dans l’océan, les espèces vivantes ont largementle temps d’ingérer ces plastiques avant qu’ils nese dégradent. Et lors du processus de dégradation,ils se fragmentent en micro-particules qui représententun danger encore plus grand pour la faune océanique.Un perturbateur pour les filières du recyclage Non seulement la dégrada-bilité de ces plastiques pose question mais ils ne se recyclent pas dans les filières de tri classiques. Très peu de collectivités sont pourvuesde composteurs industrielset la collecte des biodéchetsn'est pas généralisée partout en Europe. Nous payonsdonc plus cher un produitqui en réalité, n'est ni collecté séparément, ni traité parla filière adéquate. LA VRAIE BONNE IDée ne passe laisseravoir parle marketing L'appellation équivoque et l'étiquetage de certains produits bioplastiques en-voient un message trompeur aux consommateurs qui pensent ado-pter une démarche écologique etsans danger pour l’environnement. Le problème,c’est que cela marche Selon des recherches menées en Allemagne, parmi les personnes qui affirment savoir exactement ce que sont les «bioplastiques» : 39 % sont convaincues que les matières premières de base sont issues de l’agri- culture biologique. Et c’est là queça devient pire… Il a été démontré qu'à cause du nom « bioplastique » les gens étaient plus enclins à les jeter dans la nature. Sur la basedes prévisions actuelles, la pollution plastique de l’océan pourrait atteindre 300 millions de tonnes d'ici à 2030. Faire croire aux gensque le bioplastique n’est pas néfasteou qu’il peut se dégrader dansles milieux naturels sans avoir d’impact peut devenirà terme un facteur encore plus aggra-vant de pollution. 70 % pensent que tous les bioplastiques sont biodégradables. résultats
seuls 1/3 sont recyclés (31 % ) La pollution plastique est encore trop souvent réduite à un problème d’incivilité et de traitement des déchets. Or, le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. Pour résoudre le problème de la pollution plastique, il faut agir à la source. Pour y parvenir, chacun peut prendre sa part de responsabilité : les industriels, les autorités locales et nous-mêmes, car nous faisons tous partie de la solution. Une grande partie de la pollution plastique dans le monde est générée par une poignée de marques dont nous consommons les produits (et jetons les emballages) au quotidien.Chaque année, le mouvement Break Free From Plastic réalise un audit de la pollution plastique par marque pour faire remonter les résultats aux industriels et les mettre face à leur responsabilité. On fait pressionsur les industriels À notre échelle, on peut repenser notre façon de consommer L’audit montreque Coca-Cola, Pepsico et Nestlé, représentent à elles seules 14% de la pollutionplastique dansle monde. on refuse les produits sur-emballés On demande aux autorités locales de prendre des mesures Plus nous serons nombreux.se.s à changer de comportements d’achat, plus grand sera l’impact sur les marques et acteurs du secteur. on se renseigne sur les produits que l'on achète on ne se laisse pas influencer par le marketing DISCOUNT DISCOUNT DISCOUNT ECOLO GREEN BIO NATUREL on privilégie le réutilisableet vrac on peut lancer et soutenir des campagnes pour faire réagir les marques I BOYCOTT Au niveau local, les autorités peuvent expérimenter des alternatives au plastique et mettre en place des solutions concrètes. Si cela implique de repenser certaines habitudes et besoins, cela favorise aussi le développement d’acteurs locaux, et contribue à retisser le lien social. 01 Supprimer les emballages en plastique à usage unique dans leurs achats publics À Barcelone (Espagne) dans tous les services municipaux, l'utilisation de plastique à usage unique doit être remplacée par des alternatives durables telles que la mise à disposition de fontaines et de carafes. Envie d’encourager votre ville à supprimer les bouteilles en plastique : Surfrider Fondation Europe propose un guide des bonnes pratiques pour des villes sans bouteille d’eau. À lire ici 02 Interdire ou encadrer l’utilisation de produits plastique jetables dans les lieux d’accueil ou événements publics Découvrez la charte Surfrider Fondation Europe pour organiser un événement écoresponsable. à lire ici À Bruxelles (Belgique) la ville a interdit le plastique à usage unique dans les festivals. 03 Faciliter l’accès aux alternatives au plastique à usage unique En accompagnant les mesures d’interdiction du plastique jetable par des mesures facilitant l’accès de tous aux alternatives réutilisables : → fontaines à eau dans l’espace public,→ prêt de vaisselle réutilisable, → valorisation des commerçants proposant des contenants réutilisables, → mise en place d’un système local de consigne pour réutilisation — etc. À Fribourg (Allemagne) depuis 2016 la ville fournit aux commerçants des gobelets réutilisables consignés pour les boissons chaudes à emporter. 26 000 “Freiburg cup” sont aujourd’hui en circulation dans les 112 cafés de la ville. 04 Mobiliser les citoyens pour relever le défi du zéro-déchet à l’échelle locale
À Roubaix (France) la ville organise un défi famille Zéro Déchet. Depuis 2016, 500 familles roubaisiennes ont intégré le défi. Elles participent à des ateliers et reçoivent des conseils grâce au programme organisé par la ville. On élimine le plastique de notre quotidien Pour réduire drastiquement nos déchets plastique, on peut agir à la source et arrêter d’en consommer, c’est le défi du mouvement zéro déchet. Cela implique d’opter pour des produits plus durables dans leur durée d'utilisation, réutilisables ou rechargeables, sans emballages, et d’optimiser leur fin de vie. Aucun déchet ne doit être incinéré ou enfoui et aucune substance toxique ne doit finir dans le sol, dans l’eau ou dans l’air.Dis comme ça, cela tombe sous le sens mais comment limiter sa consommation de plastique quand il est absolument PARTOUT ?? À la maison On répare ses objets plutôt que de les jeter. On trouve des tutos sur internet ou on se fait aider par plus expert que soi : Par où commencer ? La liste des actions serait longue à établir, mais voici la base : Repaircafé Pour faire les courses On se munit d’un sac de course réutilisable pour ne pas avoir à en acheter. On privilégie au maximum les commerces de proximité et les circuits courts. Au travail On apporte des contenants réutilisables pour sa pause déjeuner. On utilise sa propre tasse à la machine à café. Pour aller plus loin… Les tutos d’ocean campus IOS ANDROID On fabrique ses produits nettoyants et cosmétiques On se fait coacher pour se motiverL’application Ocean’s Zero développée par Surfrider est un assistant personnel qui, à travers des défis, nous accompagne dans la découverte d’un mode Zéro déchet – 100 astuces pour alléger sa vie de Bea Johnson.Ne quasiment plus produire de déchet tout en réduisant ses dépenses de 40%, c’est le défi relevé par Bea Johnson et sa famille. Elle livre plus d’une centaine d’astuces pour y parvenir dans cet ouvrage. Famille presque Zéro Déchet de Jérémie Pichon et Bénédicte Moret.Ici, une autre famille, française cette fois, relate les affres de son expérience zéro déchet. Un récit drôle et honnête, de bonnes anecdotes et une multitude de conseils pratiques à la clef. On se plonge dans les livres (que l’on peut emprunter à la bibliothèque) pour adopter les astuces des adeptes aguerrisdu zéro déchet : Parce que des mesures législatives sont aussi nécessaires pour faire changer les pratiques, les ONGs se mobilisent pour porter les revendications des citoyen.ne.s auprès des institutions publiques locales, nationales, et européennes et internationales. Pour cela les ONGs unissent leurs forces : Au niveau mondial Le mouvement Break Free From Plastic regroupe 1 900 ONGs pour exiger une réduction massive du plastique à usage unique et pour promouvoir des solutions durables à la crise de la pollution plastique. Le mouvement permet d’organiser des campagnes communes pour avoir le plus fort impact possible auprès des industriels. Il publie notamment chaque année un rapport d’audit de la pollution plastique par marque : Au niveau européenRethink Plastic Alliance, membre du mouvement Break Free From Plastic rassemble des ONGs européennes de référence (Surfrider Foundation Europe, Zero Waste Europe, Greenpeace, Client Earth, etc) dans la lutte contrela pollution plastique. Son objectif est de travailler avec les décideur.se.s politiques européen.ne.s pour concevoir des solutions afin de lutter contre la pollution plastique. L’alliance s’est particulièrement impliquée dans la formulation et le contenu de la directive européenne sur les plastiques à usage unique dont les mesures doivent être intégrées dans le droit national de chaque Etat membre d’ici juillet 2021. Elle s’est battue pour faire reconnaitre les impacts environnementaux et sanitaires dramatiques des plastiques à usage unique, pour démontrer que des alternatives sont à portée de main, pour justifier la nécessité de mesures de restriction, pour encadrer des définitions afin qu’elles ne permettent pas à certains produits d'échapper aux mesures. L’alliance a ainsi obtenu des mesures portant sur l'ensemble des plastiques à usage unique couverts par la directive, sans exemption accordée pour les bioplastiques. De notre côté, pour les soutenir on peut relayer leurs messages auprès du plus grand nombre sur les réseaux sociaux, soutenir leurs campagnes, signer leurs pétitions, prendre part à leurs actions. On soutient les ONGs, ce sont elles qui portent nos voix Break Free From Plastic Rethink Plastic Alliance SOURCES Surfrider Foundation Europe | Dalberg & WWF | WWF | Atlas du Plastique | Conversio | National Geographic | ADEME | Break free from plastic | Rethink plastic alliance Une infographie Qqf réalisée en partenariat avec