Outre les impacts générés par le plastique tout au long de son cycle
de vie, le problème, c’est que nous ne savons toujours pas comment
faire face aux millions de tonnes de déchets plastique produits :
Face à l’ampleur des dégâts liés à la pollution plastique, certaines
solutions et alternatives dites « écoresponsables » émergent.
Mais à y voir de plus près, leurs impacts semblent parfois limités,
voire contre-productifs : ce sont de fausses bonnes idées.
Nous vous présentons 3 d’entre elles ainsi que de vraies
bonnes idées pour y remédier !
1/3 des déchets plastique
se retrouve alors dans la nature
chaque année et pollue pour des siècles
LES terres, LES rivières et L’océan.
Plus de 400 millions
de tonnes de plastique
sont produites chaque
année dans le monde.
Plus d’1/3 de tous les
plastiques produits
sont des emballages
à usage unique.
Pour lutter
contre la pollution plastique,
attention aux fausses
bonnes idées.
L’océan est la destination finale de nombreux
déchets plastique :
03
Fausse bonne idée
Espérer nettoyer tout
le plastique de l’océan.
Face à ce constat,
un rêve émerge :
pouvoir
nettoyer les océans de leurs
déchets plastique
.
273 modèles
seront testés
6 prototypes
seront développés
40 millions de dollars
de dons seront collectés.
8 millions de tonnes de plastique
en moyenne y sont déversées
chaque année.
Face à ce drame écologique, un rêve émerge, celui de pouvoir nettoyer l’océan
de sa pollution plastique. Du temps, de l’argent et de la matière grise sont
dépensés sans compter pour développer des solutions curatives. Pendant ce
temps, le flux de plastique rejoignant l’océan s’accroît et aucune
initiative d’envergure n’est déployée pour l’arrêter à sa source.
Ces déchets plastique,
on les retrouve à la
surface de l’océan…
On estime que 250 000 tonnes de
plastique dérivent à la surface de l’océan.
Mais ce volume ne représenterait que 1%
de tout le plastique qui y est déversé.
…mais surtout
en profondeur
La majorité des déchets plastique seraient
dans la colonne d’eau et les profondeurs
marines. Du plastique a récemment été
trouvé dans la fosse des Mariannes,
l’endroit le plus profond de la Terre à plus
de 10 000 mètres de profondeur.
On trouve du
plastique dans tout
l’océan et les mers
du monde
mais la plus grosse zone
d’accumulation des déchets
sous l’effet des courants se situe
dans le
Pacifique Nord
.
Une fois dans l’eau, sous l’effet des rayons UV,
des vagues et des courants, le plastique se
fragmente en micro-particules.
Difficile alors d’imaginer les repêcher. Ces micro plastiques sont une
vraie plaie pour les poissons, crustacés et autres organismes vivants
qui les ingèrent en même temps que le plancton. Du plastique qui
contamine la chaîne alimentaire et se retrouve aussi au menu de nos
assiettes de la mer.
Tout cela est particulièrement
néfaste pour la vie aquatique
Plus de 270 espèces sont victimes d'enchevêtrement dans des filets de
pêche et plus de 240 d'absorption de plastique. Des chercheurs
britanniques ont observé plusieurs animaux marins pour détecter la
présence de plastique dans leur système digestif : toutes les tortues en
contenaient.
Le bilan économique
est également très lourd
Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) chiffre à
8 milliards de dollars par an la perte de capital naturel causée par cette
pollution sur la pêche et sur le tourisme.
Le Seabin project
ll s’agit d’un petit collecteur muni d’une
pompe pour aspirer les débris et les déchets
plastique flottants. Mis au point par des
Australiens, il n’a pas pour ambition de
nettoyer l’intégralité des océans mais d’agir
dans les ports et marinas où les déchets se
concentrent avant qu’ils n’atteignent la mer
ou l’océan.
Le Manta
Imaginé par l’association The Sea Cleaners, le
Manta serait une sorte de catamaran capable
de collecter en grande quantité des
macro-déchets plastique qui flottent sur les
océans. Les premières missions seront
lancées en 2022. Seuls les déchets de surface
pourront être collectés, or on sait qu’ils ne
représentent qu’une petite partie de la
pollution plastique des océans.
The Ocean Clean-up
En 2013, un jeune Néerlandais de 19 ans,
Boyan Slat, déclare avoir trouvé la
solution pour nettoyer les océans, plus
particulièrement les gyres concentrant le
plus de déchets plastique. L’idée fait le
buzz et un projet émerge : The Ocean
Clean-Up.
Le principe ?
La technologie de “The Ocean Cleanup”, consiste en un flotteur de 600
mètres de long qui se trouve à la surface de l’eau et une jupe de 3 mètres
de profondeur au-dessous. Le flotteur assure la flottabilité du système et
empêche le plastique de s’échapper au-dessus, tandis que la jupe empêche
les débris de s’échapper par dessous. Le tout se déplace en utilisant les
forces des courants.
En 5 ans de R&D :
L’océan, un milieu trop complexe
Après son lancement en 2018, le projet Ocean Clean-Up
rencontre rapidement des difficultés techniques :
→ Utilisant le courant naturel pour avancer, la vitesse du
dispositif est trop lente et les plastiques s’en échappent.
→ La structure s’érode rapidement sous l’effet du vent et de l’eau
salée. Avec seulement 2 tonnes de plastiques récoltées au bout
d’un mois, le dispositif ne permet pas pour l’instant d’atteindre les
objectifs fixés.
Le problème des micro-plastiques
Toutes ces initiatives s’attaquent essentiellement aux
macro-déchets plastique flottants qui ne sont que la face
émergée d’une pollution bien plus profonde et insidieuse.
Mais le rêve
a ses limites
Si les initiatives sont louables, le
nettoyage de l’océan s’avère plus
compliqué que prévu.
En 2018, le projet est lancé en grande pompe depuis San Francisco, à
l’assaut du gyre du Pacifique Nord, le plus gros vortex de plastiques des
océans. L’objectif est de nettoyer 50% du gisement soit 70 000 t de
déchets plastique en seulement 5 ans mais le rapport coût-efficacité du
projet va rapidement poser question.
Plusieurs projets
ont fait leur apparition
dans ce sens :
Les mers ne sont pas épargnées : à elle
seule, la
mer Méditerranée
amasse chaque
année
600 000 tonnes de plastique
sur les
24 millions de tonnes de déchets produits
par ses 22 pays riverains.
300 millions de
tonnes d'ici à 2030
Face à notre consommation croissante de
plastique, faire espérer que les océans
pourront s’auto-nettoyer peut représenter un
danger.
Il est irréaliste de penser que l’on puisse un
jour récupérer tous les plastiques déversés
ces 60 dernières années dans l’océan.
Et d’ici à ce que l’on développe de nouvelles
technologies performantes, la pollution
plastique risque de causer des dégâts
irrémédiables sur l’environnement.
Fermer le robinet de plastique
le plus vite possible
La seule solution à court terme est de réduire notre production et
consommation de plastique. Si nous n’opérons aucun changement la
pollution plastique de l’océan pourrait atteindre
Et d’ici 2050, si rien n'est entrepris pour l'empêcher, les mers
du globe porteront plus de déchets plastique que de
poissons. Il est donc urgent de déployer toute notre énergie
à empêcher que cela se produise plutôt que d’agir une fois
que le mal est fait.
LA VRAIE BONNE IDée
arrêter de polluer les océans
MAINTENANT
01
Supprimer les emballages en plastique
à usage unique dans leurs achats publics
02
Interdire ou encadrer l’utilisation de produits
plastique jetables dans les lieux d’accueil
ou événements publics
03
Faciliter l’accès aux alternatives
au plastique à usage unique
En accompagnant les mesures d’interdiction du plastique jetable
par des mesures facilitant l’accès de tous aux alternatives réutilisables :
→ fontaines à eau dans l’espace public,
→ prêt de vaisselle réutilisable,
→ valorisation des commerçants proposant des contenants réutilisables,
→ mise en place d’un système local de consigne pour réutilisation — etc.
Pour réduire drastiquement nos déchets plastique, on peut agir à la source et
arrêter d’en consommer, c’est le défi du mouvement zéro déchet.
Cela implique d’opter pour des produits plus durables dans leur durée
d'utilisation, réutilisables ou rechargeables, sans emballages, et d’optimiser
leur fin de vie. Aucun déchet ne doit être incinéré ou enfoui et aucune
substance toxique ne doit finir dans le sol, dans l’eau ou dans l’air.
Dis comme ça, cela tombe sous le sens mais comment limiter sa consommation
de plastique quand il est absolument PARTOUT ??
À la maison
On répare ses objets plutôt
que de les jeter.
On trouve des tutos sur
internet ou on se fait aider par
plus expert que soi :
Par où commencer ?
La liste des actions serait longue à établir, mais voici la base :
04
Mobiliser les citoyens pour relever le défi
du zéro-déchet à l’échelle locale
La pollution plastique est encore trop souvent réduite à un problème d’incivilité
et de traitement des déchets. Or, le meilleur déchet est celui que l’on ne produit
pas. Pour résoudre le problème de la pollution plastique, il faut agir à la source.
Pour y parvenir, chacun peut prendre sa part de responsabilité : les industriels,
les autorités locales et nous-mêmes, car nous faisons tous partie de la solution.
Une grande partie de la pollution plastique dans le monde est générée
par une poignée de marques dont nous consommons les produits
(et jetons les emballages) au quotidien.
Chaque année, le mouvement
Break Free From Plastic
réalise un audit
de la pollution plastique par marque pour faire remonter les résultats
aux industriels et les mettre face à leur responsabilité.
Plus nous serons nombreux.se.s à changer de comportements d’achat,
plus grand sera l’impact sur les marques et acteurs du secteur.
Au niveau local, les autorités peuvent expérimenter des alternatives au
plastique et mettre en place des solutions concrètes. Si cela implique de
repenser certaines habitudes et besoins, cela favorise aussi le développement
d’acteurs locaux, et contribue à retisser le lien social.
À Barcelone (Espagne)
dans tous les services
municipaux, l'utilisation de
plastique à usage unique doit
être remplacée par des
alternatives durables telles que
la mise à disposition de
fontaines et de carafes.
Envie d’encourager votre ville à supprimer les bouteilles en plastique :
Surfrider Fondation Europe propose un guide des bonnes pratiques
pour des villes sans bouteille d’eau.
On fait pression sur
les industriels
À notre échelle, on peut repenser
notre façon de consommer
On demande aux autorités
locales de
prendre des mesures
L’audit montre que Coca-Cola,
Pepsico et Nestlé, représentent
à elles seules
14% de la pollution
plastique dans le monde
.
on refuse les produits
sur-emballés
on privilégie
le réutilisable et vrac
on peut lancer
et soutenir des campagnes
pour faire réagir
les marques
on se renseigne sur les
produits que l'on achète
on ne se laisse pas
influencer par
le marketing
I BOYCOTT
I BOYCOTT
À lire ici
À lire ici
Découvrez la charte Surfrider Fondation Europe
pour organiser un événement écoresponsable.
à lire ici
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Repaircafé
Repaircafé
À Bruxelles (Belgique)
la ville a interdit le plastique à usage unique
dans les festivals.
À Fribourg (Allemagne)
depuis 2016 la ville fournit aux commerçants
des gobelets réutilisables consignés pour les
boissons chaudes à emporter.
26 000 “Freiburg cup” sont aujourd’hui
en circulation dans les 112 cafés de la ville.
À Roubaix (France)
la ville organise un défi famille
Zéro Déchet. Depuis 2016,
500 familles roubaisiennes ont
intégré le défi. Elles participent
à des ateliers et reçoivent des
conseils grâce au programme
organisé par la ville.
On élimine le plastique
de notre quotidien
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