Bonus, malus, halte au plasticus !

PLASTIQUE RECYCLÉ
Bonus, malus, halte au plasticus ! sur Qu'est-ce qu'on fait
Il y a quelques jours, le gouvernement annonçait la mise en place d’un système de bonus-malus pour encourager l’utilisation de plastique recyclé à l’horizon 2019. La guerre est déclarée ! Annonce choc ou véritable engagement ? Qqf décrypte avec Laura Châtel, chargée de plaidoyer Zero Waste France.

Bonus-malus, c’est-à-dire ? 

Vous êtes le 1er janvier 2019, vous avez (peut-être) fêté la nouvelle année comme il se doit et allez chercher au supermarché de quoi hydrater votre corps (il en a besoin…). Vous hésitez entre deux bouteilles (d'eau !) et là, miracle ! Celle réalisée à partir de plastique recyclé coûte moins chère. Merci qui ? Le bonus-malus. Et celui-ci ne visera pas uniquement les bouteilles, mais s’appliquera à l’ensemble des emballages et des produits plastiques à usage unique. 

L’idée est de taxer les produits fabriqués à partir de plastique non recyclé et de détaxer les produits en plastique recyclé. Simple, et… efficace ? Pour Laura Châtel, "ce qui est intéressant et positif dans l’annonce du gouvernement, c’est que la mesure pourrait devenir véritablement incitative pour les industriels et les consommateurs car elle correspondrait à 10% du prix du produit et pourrait donc opérer un véritable changement de comportement." On avance (enfin !). C’est à dire qu’une bouteille de Volvic qui coutait 50 centimes en 2018 coutera 10% de moins en 2019 si le plastique de son emballage est recyclé.

Trop beau pour être vrai ?

Tout est une question de nuance. Dans le projet du gouvernement, les entreprises ne font face à aucune contrainte réglementaire qui les obligeraient à baisser les tarifs de leurs produits avec emballage recyclé. Dans cette optique, les entreprises pourraient conserver le prix de vente initial et faire gonfler leurs marges grâce au bonus versé sans que cela n’ait d’intérêt pour nous, consommateur. A l’inverse, si elles ne changent pas la composition de leur plastique, elles pourraient très bien décider d’augmenter ses tarifs en cas de malus pour ne pas perdre en rentabilité. Cependant, dans une logique concurrentielle, "aucune entreprise n’aura intérêt à augmenter ses tarifs" nous explique le gouvernement et ce qu’il espère, c’est que les industriels prendront le parti de réajuster leurs tarifs à la baisse pour valoriser leur engagement à travers ses articles bonifiés. Nuance oblige : "le gouvernement espère" les industriels ont donc la possibilité et non l’obligation, ni la nécessité de changer leur tarif. 

De plus, les associations environnementales et de consommateurs soulignent le manque de transparence de la mesure. En effet, "il n’y a aucun moyen pour le consommateur de savoir qu’un emballage a subi un malus" selon Laura Châtel. En d’autres termes, la mesure ne prévoit pas la présence de logo pour indiquer si le produit contient ou non du plastique recyclé. Un bel exemple d’asymétrie informationnelle. 

Un tout petit pas... Dans l'immensité des surremballages. 

Outre cet aspect, il est important de poser la question de la pertinence du recyclage plastique. Pour Laura Châtel, "c’est une bonne chose mais ça ne va pas nous permettre de régler le problème du suremballage. Encore une grande partie des emballages plastique n’est pas recyclable (environ 50%). Cette pratique ne peut donc pas être la seule réponse." Ne serait-ce pas plus intéressant d’opérer un réel changement des modes de production afin de réduire de manière conséquente la fabrication de plastique ? Pour Laura Châtel, la réponse est oui : "Il faut réduire la production à la source en interdisant certains produits plastiques, en essayant de réduire au maximum l’emballage inutile ou encore, en essayant de taxer plus fortement".

  • On privilégie les courses en vrac en se rendant dans les magasins Day by Day  ou sur Mes courses en vrac (ce ne sont que des exemples !).
  • On utilise ses propres contenants réutilisables en commençant par remplacer ses bouteilles d’eau en plastique par une gourde (exemples : SIGG, ou encore la gourde de Surfrider). 
Si vous n’aimez pas le goût de l’eau du robinet, vous pouvez utiliser des filtres à base de charbon actif ou laisser reposer l’eau à l’air libre pendant 1h (le chlore est volatile)
.
  • On évite d’acheter des produits suremballés et les doses individuelles.

  • On signe la pétition de Plastic Attack "Pour en finir avec les emballages plastiques à usage unique".
  • On interpelle nos commerçants qui abusent sur les emballages, d'abord en leur parlant, puis en utilisant le hashtag créé par Greenpeace Canada : #RidiculousPackaging.

@Camille.lorne.3

  • On organise sa propre Plastic Attack dans le supermarché du coin. Ça va faire sensation et (on l’espère) sensibiliser les clients. On n'oublie pas de référencer son évènement sur la page Facebook de Plastic attack France

Plastic attack à Paris, Juin 2018 (source)

Elodie Mariani
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